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Aviculture : gérer la flore intestinale

Entretien avec Marina Panhéleux, nutritionniste avicole à la CCPA, firme service coopérative basée à Janzé et spécialisée dans le conseil en nutrition et en élevage de volailles.

© CCPA

>> Pourquoi la flore intestinale est une problématique majeure en volaille ?
Marine Panhéleux : mieux maîtriser la flore digestive est un axe clé du travail du nutritionniste en général et du nutritionniste avicole en particulier. Les génétiques actuelles génèrent des croissances importantes et sont très efficaces pour transformer les nutriments en muscle, cependant, il ne faut pas que cette mécanique s’enraye.
Ainsi, la flore contribue à orienter positivement ou négativement la croissance et la santé de l’animal. En formulation animale, on cherche à trouver le meilleur équilibre nutritionnel pour la flore intestinale. Souvent, les troubles digestifs viennent de la fraction protéique indigestible.

>> Quel est l’impact d’un désiquilibre de la flore intestinale en élevage ?
On a un risque direct, qui est lié aux maladies. Des entérites non spécifiques apparaissent en cas de déséquilibres. Le tube digestif est fragilisé, entraînant une moins bonne absorption des aliments, une perte d’efficacité voir même la mort dans certains cas.
Une autre maladie fréquente est la coccidiose. Causée par un parasite intestinal qui peut provoquer de graves lésions intestinales chez la volaille, elle perturbe tout l’écosystème de la flore. Les solutions chimiques actuelles sont efficaces, mais de nombreuses recherches sont réalisées sur des solutions plus naturelles. En effet, les attentes sociétales et la résistance poussent à développer de la phytothérapie. Enfin, la question de la flore intestinale influe sur les pododermatites, générées au contact des fientes sur la litière. Cette problématique est centrale en élevage avicole, car le taux de pododermatites est un indicateur d’inconfort. Un taux trop élevé, et les éleveurs sont pénalisés financièrement. Ainsi, la bonne gestion de la flore intestinale est primordiale pour un élevage en bonne santé.


>> Quels sont les leviers à mettre en place ?
Le levier le plus important, c’est l’alimentation. Il faut travailler sur les besoins précis des animaux, éviter la surconsommation et limiter certaines matières premières indigestibles, qui favorisent des bactéries négatives. On peut également jouer sur l’utilisation d’enzymes, de probiotiques ou encore de solutions naturelles (huiles essentielles, extraits de plantes). En tant qu’éleveur, on peut travailler sur la qualité de l’eau, et bien surveiller ses animaux.


>> Observe-t-on une transition dans la gestion de la flore ?
Il y a 20 ans, on utilisait des antibiotiques afin de réduire les bactéries de cette flore. Aujourd’hui, on cherche à favoriser au maximum un juste équilibre. Les solutions naturelles sont de plus en plus étudiées dans la recherche, comme les huiles essentielles. Maintenant, il faut que le surcoût de production ne se répercute pas sur l’éleveur. J’ai l’impression que le consommateur est de plus en plus sensible à ces questions, et que les choses avancent dans le bon sens.

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