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DOSSIER VITICULTURE
œnotourisme : de nouveaux codes à réinventer

Alors qu’un rapport ministériel vient de confirmer l’expansion du tourisme viticole en France, les initiatives locales se multiplient avec succès. Rencontre avec Sébastien Rahard, viticulteur à Thouarcé.

Viticulteur à Thouarcé, Sébastien Rahard consacre aujourd’hui 
environ 20 % de son temps à l’accueil et à l’animation.
Viticulteur à Thouarcé, Sébastien Rahard consacre aujourd’hui
environ 20 % de son temps à l’accueil et à l’animation.
© AA
Installé en 1999 avec ses parents sur le domaine familial à Thouarcé, Sébastien Rahard, 34 ans, conjugue viticulture, modernité et convivialité. Il a ainsi doté son vignoble d’une plateforme d’essais où il teste de nouvelles techniques et expérimente des méthodes de vinification. Commercialisant la quasi-intégralité de sa production (1 300 hectolitres) en vente directe au domaine et, l’été, sur des marchés du littoral breton, il s’est aussi investi dans l’œnotourisme avec la conviction que « les gens ne veulent plus que de la vente directe, ni des grosses caves impersonnelles ». Titulaire d’un BTS d’œnologie, il a notamment travaillé en Bourgogne et en Suisse. Mais, c’est lors de séjours au Québec qu’il a découvert l’agro-tourisme dans une exploitation (légumes et vin) qui accueille jusqu’à  40 000 visiteurs au moment de la récolte.
Depuis six ans, Sébastien Rahard organise des randonnées pédestres dans les coteaux de Bonnezeaux, chaque dimanche d’octobre. « J’ai eu un déclic lors de la crise de la vache folle : je me suis dit que les gens voulaient comprendre ce qu’ils buvaient. Avec toutes les nouvelles réglementations, c’est un peu délicat de parler du vin. Avec la randonnée, on met en avant le végétal, la nature dans un esprit convivial  », explique-t-il. Lors de ces balades d’1 h 30, il partage son enthousiasme pour la vigne et pour son métier, en mettant l’accent sur la pédagogie avec des explications sur les tris de vendange, la pourriture noble, etc. À l’arrivée, une dégustation de vin nouveau et de châtaignes attend les randonneurs, avant un repas dans le chai « au milieu des barriques ». La formule séduit et elle se révèle aussi être une bonne opération commerciale. « Nous avons commencé avec 20-30 personnes, aujourd’hui nous avons jusqu’à 140 personnes ».

Partage d’expérience
Les clients du domaine reçoivent un courrier deux fois par an qui leur donne les nouvelles du vignoble et leur font connaître les différents rendez-vous proposés. « Nous jouons sur le côté familial, pour essayer de rendre le contact plus humain », souligne le viticulteur. Toute l’année, le domaine accueille aussi des groupes pour des dégustations sur-mesure. Travaillant en réseau avec un traiteur et des propriétaires de chambre d’hôtes, il apprécie de voir qu’aujourd’hui une dynamique se crée dans le Layon (voir encadré ci-dessous) et il s’y implique en partageant son expérience.
Très attentif à l’image et à la qualité de l’accueil, Sébastien Rahard va prochainement réaliser quelques travaux sur le domaine : le chai qui abrite les cuves inox sera aménagé en un salon de dégustation où il sera également possible d’acheter des carafes, des verres, etc. D’ici trois à quatre ans, le viticulteur espère pouvoir créer un lieu d’accueil sur un nouvel emplacement, plus adapté au développement de ses projets. L’accueil familial y sera toujours de mise : « Nous sommes dans un vignoble populaire, je ne veux pas perdre de vue la dimension grand public ».
D.J.

Tourisme viticole

Une activité porteuse d’espoir qui doit s’organiser

« Le tourisme viticole apparaît comme une opportunité de dynamiser le secteur ».
C’est le constat du rapport remis aux ministères de l’Agriculture et du Tourisme intitulé Une valorisation des produits et du patrimoine vitivinicoles. L’activité d’œnotourisme peut représenter jusqu’à 15 à 20 % des revenus d’une exploitation.
Paul Dubrule, co-fondateur du groupe hôtelier Accor et ancien sénateur-maire (UMP) de Fontainebleau, qui a supervisé la rédaction du rapport, considère que « le plus grand frein à son développement, ce sont ses atouts ». Un patrimoine architectural et paysager exceptionnel. Une énorme diversité d’offre. Et pourtant, la multiplicité des acteurs et leur relatif isolement, la surabondance de structures et le manque de lisibilité sont autant d’obstacles au développement d’un marché en pleine expansion.L’œnotourisme réunit un large éventail de prestations, allant des chemins de randonnée viticoles aux événements ponctuels (festivals, salons, foires…) en passant par les stages d’œnologie, la restauration ou les musées. Le rapport propose quatre axes principaux de mesures : une amélioration de la lisibilité de l’offre, la mise en réseau avec les autres formes de tourisme, la formation des acteurs du secteur et la mise en place d’une culture commune. Paul Dubrule juge que l’œnotourisme en France souffre des mêmes maux que la viticulture : « Beaucoup de ressources que l’on ne sait pas vendre ». Notre pays est en retard par rapport à ses voisins espagnols ou italiens. Dans la Rioja, région viticole du nord de l’Espagne, a été construit un vaste complexe œnotouristique, baptisé “Ciudad del Vino”.

D’après AGRAPRESSE
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