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Horizon bouché pour la filière cidre

Privée de quasiment la moitié de ses débouchés, la filière cidricole est fortement impactée par la crise du Covid-19. Les professionnels demandent aux pouvoirs publics un plan de soutien pour dégager le marché.

« A  la récolte à l’automne, nous aurons la production, mais nous risquons de ne pas avoir le marché », s’inquiète Denis Rouland, président de l’association des Cidres de Loire.
« A la récolte à l’automne, nous aurons la production, mais nous risquons de ne pas avoir le marché », s’inquiète Denis Rouland, président de l’association des Cidres de Loire.
© AA

Coup dur pour la filière cidre, qui subit cette année un aléa sanitaire après une série d’aléas climatiques. « Nous avons connu plusieurs années de volumes en berne, dus au gel en 2017 et 2019, et à la sécheresse en 2018. Les producteurs avaient bon espoir de  se refaire une santé cette année, avec une floraison qui s’est très bien déroulée », explique Denis Rouland, producteur à Andouillé en Mayenne, président de l’association les Cidres de Loire et membre du conseil d’administration de l’Unicid (interprofession cidricole). Le Covid-19 a tout remis en cause, venant briser la belle dynamique du cidre qui était redevenu, ces dernières années, un produit tendance.


Des ventes en baisse de 50 % en France
Les ventes de cidre, en recul en grande distribution et largement dépendantes de la consommation hors domicile (restaurants, cafés...), des circuits de proximité, du tourisme et de l’exportation, sont aujourd’hui en baisse de près de 50 % sur le territoire français. Les spiritueux (dont le Calvados), et les autres produits issus de la pomme à cidre sont également durement touchés. Pour certains opérateurs, les ventes sont à l’arrêt. « Cette crise survient alors que nous commencions à bénéficier d’une certaine montée en gamme, une diversification et une modernisation de nos produits, qui sont mis à l’honneur lors d’événements comme des festivals, et qui bénéficient de l’engouement des consommateurs pour les produits locaux », poursuit Denis Rouland.


Dans l’immédiat, ce sont surtout les producteurs-transformateurs qui trinquent, avec un arrêt des ventes à la ferme. Les producteurs de pommes à cidre, eux, ne sont pas directement impactés, mais ils pourraient subir un “second effet Covid-19”, à l’automne, lorsqu’il s’agira de livrer leur production aux opérateurs. « A  la récolte à l’automne, nous aurons la production, mais nous risquons de ne pas avoir le  marché », s’inquiète Denis Rouland.

La prochaine récolte risque de connaître des surplus importants que les transformateurs, en cidre comme en spiritueux, ne pourront absorber dans un marché déjà excédentaire.  Le cidre n’ayant pas la structure pour se conserver plus de 2 ou 3 ans, il faut désengorger le marché, « faute de quoi les cours risquent de s’effondrer en fin d’année », prévient Denis Rouland. La filière a interpellé le gouvernement pour  que des mesures soient prises « rapidement et massivement ». Sans réponse pour l’instant.


200 000 hectos de cidre et 100 000 tonnes
Elle demande un dégagement du marché par le retrait de cidres (à travers la distillation industrielle, notamment) et de pommes à cidre. « Les volumes à retirer du marché sont aujourd’hui estimés à 200 000 hectolitres de cidre et 100 000 tonnes de pommes », indique la filière cidricole dans un communiqué de presse du 29 avril.

Très liée à l’activité touristique, la consommation de cidre parviendra-t-elle à repartir cet été ? Alors que l’on parle de tourisme de proximité, les producteurs des Cidres de Loire veulent exploiter la piste des portes ouvertes. « L’idée serait d’ouvrir nos exploitations sur rendez-vous, pour faire découvrir nos produits », propose
Denis Rouland. Mais le retour au niveau précédent de consommation sera sans doute long.
S.H.

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