Aller au contenu principal

L’été sera chaud dans les enclos

L’été, la température monte et les porcs plein air en pâtissent. Quels risques et quels leviers sont à mettre en place face à cette problématique ? Entretien avec Florence Maupertuis, responsable de production porcine à la ferme expérimentale des Trinottières.

© AA

>> Le porc plein air fait de plus en plus d’émules, tant chez les consommateurs que chez les agriculteurs. Cependant, l’élevage en plein air pose encore de nombreuses difficultés techniques. De fait, il est très dépendant des saisons. En été, quelles sont les principales difficultés de ce type d’élevage ?
Florence Maupertuis : l’été, notamment depuis quelques années, est synonyme de fortes chaleurs. Sur les truies, cela entraîne du mal-être, des avortements dans certains cas. à la ferme des Trinottières, nous constatons un décès par an environ à cause de la chaleur. Pourtant, nous prenons beaucoup de mesures pour limiter l’impact sur les truies. Cela prouve que c’est un enjeu primordial. Le plus inquiétant, c’est pour les jeunes truies. Elles ont moins le réflexe de bien s’hydrater. De plus, elles sont souvent dominée par les plus vieilles lorsqu’elles sont en groupes. Elles n’ont pas accès aux bauges, c’est à dire les mares de boues, et sont donc les 1ères impactées par les coups de chaleur. Derrière, la probabilité de coups de soleil et donc d’inconfort augmente.


>> En terme d’élevage, quels sont les impacts pour l’éleveur en été lors de ces fortes périodes de chaleur ?
Tout dépend du système d’élevage. Mais la semaine d’insémination en période de chaleur est relativement délicate. On observe une baisse de la réussite. Souvent, l’insémination s’effectue en intérieur pour limiter ce problème. Pour la mise-bas, c’est également une période délicate. On entend souvent qu’en plein air, les petits sont écrasés par leur mère. L’été, le risque est plus élevé car les mères sont souvent agitées. Elles ont moins d’appétit, donc il y a une possibilité de baisse de la quantité de lait. Mais dans l’absolu, les petits porcelets ne souffrent pas directement de la chaleur.


>> Face à ces difficultés, quelles sont les solutions à mettre en place afin de limiter l’impact de la chaleur ?
La meilleure solution, ça reste la bauge. En effet, les porcs ne transpirent pas, la meilleure solution est donc de les protéger avec de la boue, agissant comme de la crème solaire. Il faut bien veiller à ce que chaque truie y ait accès facilement. Dans l’idéal, on place la bauge à l’ombre. Il faut maximiser les zones d’ombres, car les cabanes ne sont pas suffisantes pour le bien-être. L’idéal, c’est d’avoir des haies et de nombreux arbres. En ce sens, l’agroforesterie est très intéressante. Si l’on ne dispose pas d’arbres et que l’on veut améliorer rapidement le confort de ses truies, les cabanes en tôle peuvent être enduites de lait de chaux, permettant de gagner 2°C. Encore mieux, l’éleveur peut se doter de cabane avec une couche isolante. Il y a un surcoût, mais l’intérêt est réel. Enfin, il est intéressant d’adapter l’alimentation. Il faut donner les aliments les plus appétissants, car l’été les animaux sont plus difficiles. Autant que possible, les heures d’alimentation devront être avancée au matin, à la fraîche.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Une vingtaine de personnes ont visité l'exploitation de Mathieu Cadeau.
Trois visites d'élevage en Anjou
Trois exploitations du Maine-et-Loire ont ouvert  leurs portes aux adhérents du syndicat des éleveurs Simmental de l'Ouest…
SAGE Vilaine : Les agriculteurs lancent un ultimatum et appellent à la mobilisation le 11 décembre

Dans un communiqué, les organisations FRSEA et Jeunes Agriculteurs de Bretagne et Pays de la Loire dénoncent avec virulence le…

Ingénieur horticole de formation, Raphaël Poncet s'est reconverti dans l'héliciculture il y a quelques années. 
Des escargots tout chauds pour les fêtes 

Installé à Cornillé-les-Caves dans le Baugeois, Raphaël Poncet élève chaque année 2 millions de petites bêtes à cornes. La fin…

1er bilan des impacts FCO et MHE

Après une année où le Maine-et-Loire a connu une épizootie de MHE, l'année 2025 a été marquée par la FCO 3 et 8. À ce…

Un nouvel acquis syndical

Le projet de simplification de la Pac, débattu depuis le printemps entre les instances européennes, a enfin fait l'objet d'un…

Sébastien Lebastard, Samuel Ricou et Corentin Martin sont associés au sein du Gaec de Vernoux, à Bécon-les-Granits. Ils ont accueilli la journée technique Terrena jeudi 4 décembre. Franck Gaudin a animé l'un des ateliers.
Un nouveau critère pour mesurer l'efficacité alimentaire de la ration
Pour piloter finement l'alimentation des vaches laitières,  les éleveurs doivent s'appuyer sur plusieurs critères d'analyse…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 205€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois