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L'innovation agroécologique

Pour Pom'Evasion, organisation de producteurs dont le siège se situe à Juigné-sur-Loire (49), la biodiversité est le moteur de la productivité. Partant de ce constat, les arboriculteurs se sont tournés depuis une quinzaine d'années vers une démarche d'innovation en agroécologie.

© AA

Créée en 2001 sous la forme d'une SARL, Pom'Evasion est une organisation de producteurs résolument tournée vers l'agroécologie. Sur les 1 000 ha des 11 arboriculteurs, dont 20 % sont en bio, la priorité va à l'innovation agronomique. En témoigne le recrutement en 2018 de Sébastien Serot, ingénieur production chargé d'accompagner les producteurs dans leur transition. C'est « la plus grosse difficulté » selon lui, car « ce changement doit être rapide et peut parfois heurter des habitudes ». Pour Olivier Maugeais, le directeur, « on ressent qu'il y a une nécessité de produire autrement. L'agroécologie c'est l'avenir ».
La réflexion sur l'orientation à donner aux productions a été entamée en 2004, lorsque les producteurs se sont rendus compte de la faible capacité productrice de leur sol, largement imputable à leur manière de produire. Le cap fut donc donné vers l'agroécologie, les producteurs glanant au passage de nombreux labels (HVE, BRC, GlobalGap...), « qui ne sont pas une fin en soit, mais permettent de progresser ».
Le travail s'effectue sur 3 piliers : le sol, le verger et l'innovation variétale. Le but est « d'utiliser au mieux les ressources que nous offrent la nature, en ayant une approche durable », souligne Sébastien Serot. Ainsi, Pom'Evasion est précurseur dans la transposition des méthodes de l'institut d'agriculture durable dans le secteur de l'arboriculture.

Un suivi de long terme
L'ingénieur a mis en place toute une série d'indicateurs - nombre de vers de terre, profils de sol, biomasse microbienne, populations d'insectes, pression de ravageurs... -  permettant un suivi sur le long terme de l'évolution des vergers, qui obtiennent des notes de performances détaillées. Pour favoriser l'innovation au sein des exploitations, Sébastien Serot incite les producteurs à découper leur parcellaire en ilots pour essayer de nouvelles pratiques sur différents ilots, et ainsi ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
Au programme : semis d'inter-rangs mellifères, installation de nichoirs à mésanges pour lutter contre les lépidoptères, paillage organique des jeunes arbres, diminution de l'usage des produits phytosanitaires... De plus, l'O.P possède 2 ha de vergers expérimentaux, permettant d'innover de manière agroécologique et variétale. Sur les 1 000 ha de vergers, la population d'insectes a été multipliée par 3 en 15 ans, alors que la dynamique française est à la baisse. L'apport d'intrants a été fortement réduit, et 40 % des vergers sont désormais cultivés sans apport de potassium et de phosphate d'origine minérale. Et comme le dit Olivier Maugeais, « plus il y a de vie, moins il y a de risques ».

Des démarches innovantes
Pascal Pineau possède des vergers dans les Mauges, sur une exploitation familiale. Membre de Pom'Evasion depuis la création, les 240 ha de son verger sont en démarche agroécologique, et 25 % sont en bio. En partant du constat que son sol était peu productif, il a décidé d'apporter des déchets végétaux riches en carbone et de favoriser la biodiversité en semant entre les rangs. Pour lui « On rentre dans un cercle vertueux. Le sol et la biodiversité sont liés, et y porter une attention toute particulière permet d'augmenter ses performances ». Ainsi, l'exploitant a réduit sa consommation en eau de 25 %, les fruits sont plus sucrés, les arbres moins sensibles aux ravageurs. « Pom'Evasion permet de structurer notre démarche. On va plus loin à plusieurs », souligne Pascal Pineau. Pour lui, l'agroécologie « c'est forcément une innovation, on ne sait pas où l'on va. On sait qu'on va vers le bien, et que c'est important de créer. Il faut faire évoluer nos pratiques pour faire face aux défis à venir ».

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