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Récompensé pour la création de nouvelles variétés de pommes

François Laurens, ingénieur de recherche angevin et lauréat du prix de l’innovation pour la recherche de l’Inrae.

François Laurens
François Laurens
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>> Quelles sont les variétés de pommes que vous avez créées au cours de votre carrière ?
François Laurens : la création variétale est un travail collectif, qui met en jeu un très grand nombre de compétences techniques et scientifiques. La première variété de pommes à être sortie de nos laboratoires est Ariane, désormais bien connue sur le territoire français. La variété la plus récente, qui se plante actuellement à une plus grande échelle que la précédente, est Story Inored. Elle devrait arriver sur les étals des consommateurs dans les prochaines années. Cette variété a une dimension internationale puisqu’elle s’adapte facilement aux fortes températures et tend à se développer dans les pays méditerranéens.
Le fil rouge de notre programme de création variétale est de faire des variétés moins sensibles aux parasites et donc moins traitées. Dans le cadre des deux variétés évoquées précédemment et comme toutes les autres, nous ajoutons des caractéristiques de résistance aux parasites, notamment la tavelure. Ce champignon nécessite à lui seul 50 % des traitements dans un verger.

>> Quel est le processus de création pour obtenir des variétés plus résistantes à la tavelure ?
C’est un travail de longue haleine. Je suis arrivé à la fin du processus de création d’Ariane, j’ai repris le travail de mes prédécesseurs qui ont lancé ce programme. En fonction des critères que l’on se donne, chez nous il s’agit de la qualité gustative, l’attrait, la productivité, la régularité de production et la résistance aux parasites, nous combinons des parents qui réunissent toutes ces caractéristiques là, puis on fait les croisements. Il y a ensuite tout un processus de sélection qui se fait au fil des années pour sélectionner des individus qui auront les critères qui nous intéressent. Dans le cadre d’Ariane, le croisement a dû être fait au début des années 1980, mais la variété n’a vraiment émergé que 25 ans après. La création est longue et n’implique pas seulement l’équipe d’aujourd’hui, mais aussi mes prédécesseurs. C’est une transmission entre différentes générations de chercheurs et de techniciens pour arriver à une variété qui fonctionne.

>> Les attentes variétales des producteurs ont-elles évoluées au fil du temps ?
Il y a plusieurs années, les variétés résistantes aux parasites n’intéressaient pas les professionnels. Aujourd’hui, la tendance s’inverse. La recherche a fait bouger les lignes.
L’environnement a aussi évolué, on ne parle plus d’agriculture mais d’agroécologie. Les variétés moins dépendantes en intrants sont mieux acceptées. Mais leurs créations demandent du temps. Chaque année, nous semons 10 à 15 000 pépins pour créer 5 ou 6 variétés et seulement l’une d’elles aura probablement des retombées importantes.

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