Aller au contenu principal

revenus agricoles
Revenus agricoles : les résultats 2011 en nette progression

Après deux années de baisse, le résultat courant moyen par UTA* progresse en Maine-et-Loire. Il passe à 19 918 € en 2011, contre 12 154 € en 2010.

Jean-Paul Piet, président d’AS 49 et Laurent Lelore, responsable du pôle entreprises de la Chambre d’agriculture ont présenté, le 23 août, l’étude sur les revenus.
Jean-Paul Piet, président d’AS 49 et Laurent Lelore, responsable du pôle entreprises de la Chambre d’agriculture ont présenté, le 23 août, l’étude sur les revenus.
© AA

Les résultats sont à con-sidérer avec prudence, l’échantillon ayant changé (lire encadré). Mais, globalement, le revenu agricole des exploitations de Maine-et-Loire est en hausse par rapport à 2010, de l’ordre de 63 %. Il atteint, toutes productions confondues, 19 918  euros par UTA (12 154 euros en 2010). “C’est un retour au niveau de 2008, mais avec un capital d’exploitation de 50 000 euros supérieurs, tempère Jean-Paul Piet, président de AS 49. Les exploitations doivent grossir, en terme de surface, de matériel, de cheptel et de divers investissements, pour parvenir à un résultat significatif”. En 2009, les revenus agricoles du département avaient chuté de 32 %. Ils se situaient à 12 620 € par UTA. En 2010, ils étaient à nouveau en recul de 4 %, avec 12 154 €. Cette évolution met bien en valeur la forte instabilité des revenus, devenue une réalité dans presque toutes les productions. Une conséquence des réformes successives de la Pac.
Le résultat courant moyen cache de grandes disparités entre productions. Il y a du mieux en lait, où le revenu passe de 8 362 € en 2010 à 17 855 € en 2011 (pour rappel : 16 498 € en 2007, 22 479 en 2008, 12 325 en 2009). Le secteur a bénéficié de l’évolution positive de la conjoncture et les prix payés au producteur se sont renchéris de 50 à 60 € par 1 000 litres.
En viande bovine, en revanche, les revenus ne décollent pas. Malgré une très légère amélioration ( 7 218 € pour 2011, 7 063 pour 2010), ils restent très loin du niveau de 2006 (16 215  €). 7 218 €, en moyenne, donc, “avec des écarts très importants entre le quart supérieur de l’échantillon et le quart inférieur”, ajoute Laurent Lelore, responsable du pôle entreprises de la Chambre d’agriculture. La sécheresse de 2011, obligeant les éleveurs à effectuer des achats extérieurs et à décapitaliser, a eu un fort impact sur certaines exploitations. Mais également des répercussions sur toute la filière : “les abattoirs de la région manquent d’animaux, ils ne tournent plus que quatre jours par semaine”, poursuit Laurent Lelore. Les broutards se vendent encore beaucoup à l’étranger. La conjoncture en céréales n’est pas non plus de nature à maintenir le potentiel d’élevage.
Les effets d’un meilleur contexte de marché, depuis début 2012, ne sont pas visibles dans l’étude. Mais avec l’amélioration des cours depuis le début de cette année, les revenus 2012 pourraient vraiment s’améliorer, espèrent les responsables professionnels.

“Plus on est autonome, mieux en s’en sort”
En production porcine, le revenu progresse de manière significative grâce à la hausse des cours, et ce malgré la hausse du coût alimentaire. Toutefois, le changement d’échantillon étudié invite à la prudence. L’ajout d’exploitations sarthoises aux plus grandes surfaces et aux cheptels plus importants qu’en Maine-et-Loire change un peu la donne. Les élevages étudiés l’année dernière possédaient en moyenne 108 truies, contre 145 cette année. Mais globalement, le revenu des éleveurs porcins passe de 18 322 €/UTA en 2010 à 38 960 € en 2011 (13 293 en 2009, - 14 632 en 2008, 10 994 en 2007). Les disparités vont de 1 à 5 entre les exploitations. Celles qui pratiquent la fabrication d’aliments à la ferme et qui possèdent une assise foncière importante, leur assurant une autonomie alimentaire, s’en sortent mieux. Les hors-sol, fréquents dans les Mauges par exemple, sont mis en difficulté par leur dépendance alimentaire. “Plus on est autonome, plus on s’en sort, cela restera vraiment la tendance lourde pour les années à venir”, souligne Laurent Lelore.
Les revenus en volailles accusent une baisse ( de 12 135 € en 2010 à 6 175 € en 2011). “Une évolution assez difficile à expliquer”, selon Jean-Paul Piet et Laurent Lelore. Peut-être due au fait que le nouvel échantillon comporte plus de poules pondeuses, secteur qui a connu des difficultés en 2011.

Les revenus en grandes cultures décollent
Les producteurs de grandes cultures voient leurs revenus décoller après deux années faibles. Le résultat net est de 26 211 €/UTA en Maine-et-Loire (idem en Sarthe), contre 1 373 en 2010, 1 035 en 2009, 20 875 en 2008). Une remontée spectaculaire due à l’évo-lution des cours des céréales, mais qui n’est pas sans inquiéter, dans un département d’élevage : “le risque d’un désintérêt pour l’élevage est réel. Or en termes d’actifs, l’enjeu est énorme pour le département, souligne Laurent Lelore. Une chance encore que les exploitations d’élevage aient déjà effectué leur mise aux normes, ce qui contribue à les maintenir. Mais il faudra que l’orientation du foncier se fasse davantage au profit des éleveurs. Car avec l’augmentation du prix des céréales, on ne pourra échapper à une tension sur les prix du foncier”.
Les revenus en production de semences atteignent 27 623 €.

Du mieux en productions spécialisées
En arboriculture, après une année 2010 catastrophique (résultat négatif de - 10 305 €), le revenu se redresse en 2011 pour atteindre 29 630 €, grâce à une amélioration des cours.
En viticulture, progression également des revenus (de 27 403  € à 37 253). “Malgré des difficultés du côté du négoce, notamment en rosés, les revenus se sont maintenus en moyenne, en 2011, grâce à la forte proportion de vente directe pratiquée en Maine-et-Loire”, commente Élise Kohser, conseillère d’entreprise à la Chambre d’agriculture 49.
En maraîchage, le résultat courant passe de 24 704 € en 2010 à 26 241 € en 2011. En horticulture, il régresse fortement, passant de 40 486 € en 2010 à 28 596 en 2011.

S.H.

*Unité de travail agricole.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Les agriculteurs dénoncent les promesses du gouvernement non tenues, le manque de solutions à court terme pour leurs trésoreries en difficultés mais aussi de solutions à long terme pour éviter que ce scénario ne se répète à chaque début de programmation.
Promesses non tenues et manque de solutions concrètes 

Le 20 mars 2024, les représentants FRSEA et JA des commissions agriculture biologique et environnement ont rencontré la DRAAF…

Guillaume Aubert élève un troupeau de 65 vaches montbéliardes. Il est associé avec ses parents et son frère au sein du Gaec des Alezanes.
Autonome pour l'insémination de son troupeau laitier

Éleveur au Louroux-Béconnais, Guillaume Aubert a suivi une formation à l'insémination avec Innoval. Depuis, il a vu les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois