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Changement climatique : de l'exploitation au territoire, l’agriculture est source de solutions

Une journée “Agriculture et climat” s’est tenue à l’Hippodrome d’Angers le 19 octobre, organisée par la Chambre d’agriculture Pays-de-la-Loire, en partenariat avec le Conseil régional et l’Ademe, autour de la thématique “De l’exploitation au territoire : des solutions en actions”.

La journée s’est organisée autour de cinq tables rondes composées d’un spécialiste et de deux témoins, ponctuées par des questions du public.
La journée s’est organisée autour de cinq tables rondes composées d’un spécialiste et de deux témoins, ponctuées par des questions du public.
© AA

« On ne pensait pas que cette journée serait organisée après un été aussi chaud, un ouragan en Floride ou des pluies diluviennes dans le Sud ». Ces mots de Claude Cochonneau, président de la Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire et de l’APCA, ont donné le ton lors de son discours d’ouverture de la journée Climat. Il a rappelé que le dérèglement climatique est plus que jamais d’actualité, même si « on travaille sur ce sujet depuis plusieurs années sans avoir attendu qu’il soit d’actualité », précise-t-il. Ce travail, avec de multiples partenaires techniques, scientifiques et collectivités, se concrétise par exemple par la stratégie laitière bas carbone, des formations sur le changement climatique, des stratégies d’adaptation aux changements, ou le projet Carbocage (voir encadré ci-dessous). Une journée thématique avait déjà été organisée en 2017 autour du thème “Changement climatique : l’agriculture source de solutions” ouverte à un public de professionnels agricoles. L’édition 2018 a permis à un public varié d’assister aux échanges autour de la thématique.


De nouveaux aléas
Le premier intervenant, Joël Gueusquin, météorologue chez Météo France, a déclaré qu’« aujourd’hui dans la région, la température dépasse les 25°C environ 35 jours par an, à la fin du siècle ce nombre de journées chaudes sera multiplié par 3. Il a rappelé que cette température est le seuil de croissance pour certains végétaux comme l’herbe ou même le seuil de confort des animaux ». Un constat qui impacte donc la filière agricole qui se doit de réagir comme l’ont démontré les divers intervenants. Grâce à l’installation d’une retenue collinaire, l’exploitation laitière de Philippe Ducept, éleveur laitier en Vendée, peut faire face plus sereinement aux aléas et devient autonome en fourrages car « l’eau est une assurance risque climat ».

Carmen Suteau, viticultrice en Loire-Atlantique, explique qu’en « raison des hivers moins rigoureux, la vigne démarre plus vite, et nous avons plus fréquemment des épisodes de gel au printemps ». Les vignerons s’adaptent en installant des bougies, des éoliennes ou de l’aspersion, et doivent faire évoluer leur conduite technique.


Agir pour le climat
« Après les expérimentations, c’est le temps de l’action » a déclaré Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, en conclusion de la journée. « Les agriculteurs sont au travail : mieux raisonner les pratiques, optimiser, évaluer. Nous avons maintenant une panoplie de solutions qui nous permettent d’obtenir des résultats ». En termes de réduction des émissions de gaz, la filière laitière bas carbone a été citée en exemple.  L’analyse des milliers d’exploitations diagnostiquées montre que ces efforts réalisés pour améliorer le bilan carbone se traduisent aussi par des progrès techniques et économiques.
La production d’énergie renouvelable est un autre exemple d’action concrète pour le climat, qui peut fournir un revenu complémentaire aux exploitations, et créer du lien entre agriculteurs, collectivités et citoyens. Michel Brossier, éleveur à Vihiers et co-responsable d’une unité de méthanisation, insiste sur ce point : « les solutions de demain seront collectives. La dimension territoriale et sociale de ces projets est importante ».


Anticiper la future Pac
Les enjeux climatiques seront pleinement intégrés dans la future Pac. Comme l’a rappelé Christiane Lambert, « les citoyens veulent une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux dans la Pac. C’est possible à trois conditions. Il faut que les agriculteurs soient accompagnés dans ces démarches. Il faut oser dire nous avons des solutions. Et enfin, on ne peut pas être plus vert quand on est dans le rouge : les enjeux économiques sont centraux ».


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