Aller au contenu principal

Aide
Détecter au plus tôt en situation difficile

L’assemblée générale de l’association Aide s’est tenue à Angers le 19 juin.

À la tribune, Jean-François Cesbron (à droite), président de Aide a rappelé que depuis 20 ans, l’action de l’association a permis à plusieurs personnes de se sortir de situations difficiles.
À la tribune, Jean-François Cesbron (à droite), président de Aide a rappelé que depuis 20 ans, l’action de l’association a permis à plusieurs personnes de se sortir de situations difficiles.
© AA

Moins de dossiers agriculteurs en difficulté demandés et moins de bénéficiaires du RSA, la situation générale de l’agriculture dans le Maine-et-Loire pourrait paraître suivre une évolution positive. Mais les responsables de l’association Aide (Aide inter-organisations départementales aux exploitants en difficulté) constatent que ces indicateurs se déconnectent de la réalité du terrain. En 2013, 6 demandes agriculteurs en difficulté ont été déposées à la DDT (contre 10 les deux années précédentes et

30 en 2010), mais une enquête menée auprès d’experts des centres de gestion et de la Chambre d’agriculture révèle que les critères d’éligibilité (en particulier la baisse d’EBE supérieure à 20 %) très restrictifs ou la lourdeur de la procédure freinent les agriculteurs déjà réticents à s’identifier comme étant en difficulté.

Depuis 2008, l’association travaille aussi avec un dispositif qui vise à détecter plus précocement les situations difficiles. 45 diagnostics technico-économiques et financiers ont ainsi été réalisés en 2013 suite au conseil des travailleurs sociaux (MSA), des conseillers techniques ou économiques  de l’exploitation, ou sur demande de l’agriculteur lui-même.

Commencer par un diagnostic

Lorsqu’un agriculteur appelle à l’aide, c’est ce diagnostic qui est systématiquement proposé, ce qui lui donne l’occasion de faire le point sur la situation et les difficultés. Le plus souvent (la moitié des cas), le défaut de rentabilité est l’une des explications de la situation, mais les problèmes de santé, familiaux ou relationnels apparaissent aussi dans les bilans. “C’est certainement une des spécificités de l’agriculture”, se sont accordé à dire  Jean-François Cesbron, président de l’association et Pierre Haenel, conseiller de la Chambre de commerce et d’industrie de Maine-et-Loire venu présenter les dispositifs d’accompagnement mis en place par la CCI.

L’importance du projet

En plus d’un programme régional qui vise à dynamiser les entreprises par des actions sur leurs performances internes, l’aspect commercial ou l’innovation, et qui peut être accessible aux entreprises en difficulté, Pierre Haenel a présenté un dispositif lancé en 2012. Il s’agit d’un “groupe d’écoute qui accueille en toute confidentialité les chefs d’entreprise pour les aider à analyser les difficultés et les orienter vers les dispositifs existants.” Le conseiller a aussi parlé du suivi post- création assuré par la CCI. Le créateur de la société “rencontre un élu de la CCI et bénéficie de quelques rendez-vous” pour suivre la gestion de son entreprise les premières années. Car “dans nos domaines, les difficultés sont encore plus souvent qu’en agriculture dues à la trésorerie, avec des projets mal conçus ou des reprises d’entreprise mal faites ou pas par les personnes les plus adaptées”, explique Pierre Haenel chiffres à l’appui : “50 % des dépôts de bilan concernent des entreprises âgées de moins de 5 ans.” Dans le Maine-et-Loire, le rythme annuel des dépôts de bilan est de l’ordre de 500. “Ce sont majoritairement des entreprises sans salarié, et souvent, les gens l’attendent car ils perçoivent le dépôt de bilan comme une porte de sortie”, analyse l’intervenant.

Trouver une issue aux difficultés vécues sur l’entreprise, c’est aussi le but des formations “aide à la prise de décision” animées par la MSA et la Chambre d’agriculture, qui misent surtout sur la définition d’un nouveau projet assumé. Jo Cailleau, intervenant de la Chambre d’agriculture, constate : “les personnes qui les suivent s’épanouissent à nouveau après”, qu’elles aient fait le choix de rester sur l’exploitation ou pas.

Ronan Lombard

Contact de l’association : Numéro vert - 0 805 400 068

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Valérie, Baptiste et Dominique Lebrun sont associés dans l'entreprise Ek'o save water.
Ek'o économise l'eau sous la douche
Ek'o save water a créé un système de robinetterie qui économise l'eau sous la douche. Les associés ont reçu une médaille d'or et…
Simon et Didier Trovalet, devant le nouveau siège social, en construction à l'entrée de Saint-Augustin des Bois. L'entreprise investit 2 millions d'euros dans sa réorganisation interne.
Prefakit construit
son avenir
Marchés en plein développement, recrutements, et bientôt nouveau siège social. Implantée à Saint-Augustin des Bois depuis 77 ans…
Sébastien Ferrard, du Gaec du Pâtis Candé. Sur cette parcelle sableuse, auparavant en prairie, l'agriculteur a pu semer un maïs à indice 270-300.
Des chantiers décalés par les pluies
Les semis de maïs devraient pouvoir reprendre en fin de semaine. Certains agriculteurs ont pu déjà semer fin avril début mai,…
Lundi 22 avril, Claude Thouin a implanté de la lentille verte, du pois chiche et de l'œillette. Ces trois cultures sont sous contrat avec la CAPL.
À Bécon, Claude Thouin se diversifie avec des cultures de niche
Faute d'avoir pu implanter toute sa surface de céréales à l'automne, Claude Thouin a choisi de diversifier son assolement en…
Christian Suteau conduit un troupeau de 30 Normandes sur une SAU de 65 ha, majoritairement en herbe.
Il achète de la paille, craignant une pénurie à la récolte
Christian Suteau achète tous les ans environ 50 t de paille à un voisin pour compléter la production de son exploitation. Cette…
Élections européennes : ne nous laissons pas tenter par l'abstention

A un mois du vote prévu le 9 juin, que dire aux citoyens, et aux agriculteurs en particulier, qui sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois