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Cultures
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de printemps. Mais pour l'instant en Anjou, l'excès d'eau empêche l'accès aux parcelles et met les travaux en attente.

Après avoir compromis l'implantation des cultures d'automne - Agreste estimait dans sa note de conjoncture de février que la surface régionale des céréales à paille devrait chuter de 21% cette année, soit 107 000 ha. Les pluies persistantes empêchent le ressuyage des sols. « Les cumuls de pluie depuis le début de l'année dépassent largement la médiane sur vingt ans et font suite à un automne très humide, relève Anne-Monique Bodilis, ingénieure Arvalis-Institut du Végétal. Les sols sont saturés à chaque retour de pluie ». Fin mars dans le Maine-et-Loire, l'excès d'eau empêche toujours l'accès aux parcelles et compromet les semis de rattrapage de sortie d'hiver.

Hausse de la sole d'orge ?

Le maintien d'une céréale à paille était pourtant une option envisagée par les agriculteurs, selon les négoces du département. « L'orge de printemps est habituellement une culture mineure sur notre secteur, le nord du Maine-et-Loire, représentant un volume de 10 t environ, constate Emmanuel Legendre, d'Anjou Maine Céréales. Mais cet hiver, après le retour de 10 % de semences - ce qui est une fourchette haute, équivalente à 2019-, les agriculteurs se sont positionnés sur l'orge, à hauteur de 130 t ». Un choix argumenté par le besoin en paille des éleveurs mais aussi la volonté de ne pas perturber l'assolement. « Clairement, nous ne les incitons pas à se reporter sur une céréale de printemps, admet Emmanuel Legendre. Car nous savons que le potentiel en grains est moyen et nul en paille ». Un avis corroboré par les essais d'Arvalis (lire encadré).

Les adhérents de la coopérative Terrena prévoient aussi de se reporter sur de l'orge de printemps. « Mais les surfaces restent encore floues, confie François Lebreton, du service agronomie. Au 20 mars, les semis n'avaient pas commencé ».

Des cultures de remplacement

Dans l'est du Maine-et-Loire, les clients de la CAPL n'ont finalement semé que « 80 à 85% » des surfaces de céréales d'automne prévues. « Mais elles ne seront pas toutes récoltées, prédit déjà Sébastien Beauvallet, responsable de la collecte. Nous ne connaissons pas encore la proportion des parcelles qui devront être retournées, en totalité ou partiellement ».  Le retournement sera une option pour certains, après une approche économique (lire en page 21). En remplacement, la coopérative a orienté les agriculteurs vers ses filières spécifiques : quinoa, lentille, sarrasin et pois chiche. Les deux premières se sèment en ce moment, dans les parcelles les plus saines, et sont donc tributaires de la météo.  Avec une implantation en mai, le sarrasin est considéré « comme une culture de repli ». Malgré tout, les surfaces de ces cultures de niche ne sont pas extensibles : elles dépendent du marché et de la disponibilité en semences. « Le millet par exemple, qui est une culture simple à conduire, évolue sur un marché restreint : nous n'avons donc pas augmenté les surfaces afin de ne pas l'engorger, cite Sébastien Beauvallet. Alors que le sarrasin, lui, n'est pas limité en volume ».

Augmentation de la sole de maïs

Faute de pouvoir implanter ces cultures de remplacement, les agriculteurs vont devoir se reporter sur les cultures de printemps, comme le maïs et le tournesol. Les adhérents de la CAPL ont déjà commandé + 25 % de semences de maïs par rapport à la campagne précédente. « Ils maîtrisent la conduite et connaissent le potentiel de rendement du maïs », justifie Sébastien Beauvallet qui souligne toutefois les difficultés d'approvisionnement en semences. « Il y  a eu un peu de tension, reconnaît-il. Nous avons dû référencer de nouvelles variétés. Mais à ce jour, tout est livré dans les exploitations ». Même problématique et même prévision d'augmentation de la sole de maïs et de tournesol du côté de Terrena. Le transfert vers le maïs est aussi le choix majoritaire des clients de Denis Pelé qui, vu l'hétérogénéité de la réussite des semis selon les secteurs nord ou sud Loire, s'attend à une récolte de blé réduite de « 20 à 30% ». « Les agriculteurs se tournent également vers le tournesol et le sorgho, pour l'ensilage », complète le négociant de Candé qui s'inquiète déjà pour la récolte. « Si le maïs a besoin de séchage, nous ne pourrons pas tout absorber », annonce-t-il.

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