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Lait
Fédérer autour d’un projet porté par les éleveurs

Faire face à la crise, préparer 2010, anticiper 2015, la Fédération départementale laitière débat de son projet avec les éleveurs. Prochaine réunion : le 29 septembre à Vern-d’Anjou.

Mardi soir, Saint-Rémy-en-Mauges. Une soixantaine d’éleveurs laitiers a pris place dans la salle. Les derniers arrivés cherchent les chaises encore disponibles. Les visages sont tendus, fatigués. L’ensilage sans doute, mais aussi l’inquiétude. Et l’incertitude sur ce que de quoi demain sera fait. L’accord sur le prix du lait, conclu le 3 juin dernier, n’a pas convaincu tout le monde. D’autant qu’il est en deçà du coût de production, estiment beaucoup. Les charges croissantes, le coût des mises aux normes, les valeurs de rachat des exploitations ont mis à mal les trésoreries, et ce malgré une année 2008 exceptionnelle en prix et en volumes. Et les 250 millions d’euros annoncés par le ministre de l’Agriculture ne suffiront pas par rapport aux besoins. L’assistance est attentive. Attentive et tendue.
Quelques-uns aussi s’interrogent et ne comprennent pas la position de la FDSEA et de la FDL, notamment vis- à-vis de la grève du lait. « ça peut aider à faire remonter le prix du lait », pense l’un d’eux. « On ne comprend pas, autour de moi, que je ne fasse pas grève et je ne sais pas quoi dire », ajoute un autre. Beaucoup ne disent rien. Ecoutent. « Dans la crise qui frappe la production laitière, nous avons énormément travaillé. Mais nos actions sont sans doute moins médiatiques », admet Alain Cholet, le président de la FDL. « Mais nous n’avons jamais interdit à quiconque d’y participer ou de faire la grève du lait », précise Alain Cholet.
« Nous avons simplement souligné les limites de ce mouvement et le risque économique supplémentaire qu’il fait courir aux éleveurs ». De plus, ajoute le président de la FDL, « il nous serait difficile de venir dénoncer un accord que nous avons signé en juin dernier. Ce serait adopter l’attitude des entreprises, attitude que nous dénonçons ».

Reprise en main  des volumes
Il n’a pas été inutile de rappeler le pourquoi de cet accord « insatisfaisant mais nécessaire », à savoir caler un prix. Et exercer la solidarité envers les producteurs d’Entremont. « Tant que le dossier Entremont n’est pas résolu, des entreprises sont prêtes à renégocier le prix du lait. Elles n’attendent que cela. Mais ne vous faites pas d’illusion, la renégociation se fera à la baisse. Et la division entre les producteurs leur servira ».
Le projet de la FNPL, élaboré voici deux ans et sur lequel la FDL travaille depuis quatre, sera discuté en interprofession. Alain Cholet est prêt à en débattre localement, à entendre les remarques des éleveurs, à le « mettre sur la table toutes les questions que suscite le projet ». Ce projet pose les jalons pour une « reprise en mains », par l’interprofession, des volumes. Un dispositif à caler, prévoit l’accord du 3 juin, pour la fin 2009. Maîtriser les volumes, tout le monde en convient, à Saint-Rémy-en Mauges. Reste le prix. Celui du premier trimestre et des suivants. Le président de la FDL n’agite pas de faux espoirs, « même si les indicateurs permettent d’espérer l’assainissement du marché qui sera décisif ».
Les mêmes interrogations sont revenues à Beaupréau, mercredi soir, où une centaine d’éleveurs étaient rassemblés. Interrogations franches, parfois vives, sur le positionnement de la FDL par rapport à la grève du lait, sur son projet, sur les voies possibles pour maîtriser la production. Les producteurs seront très attentifs aux décisions qui ressortiront du conseil des ministres exceptionnel de l’Agriculture européens, le 5 octobre…
À Beaupréau, Alain Cholet et Pascal Gallard, président du pôle de l’élevage à la Chambre d’agriculture, ont pris le temps de répondre aux questions des participants. Ils ont  regretté que les responsables des autres organisations syndicales, auxquelles le débat était ouvert, aient décliné l’invitation. « Il est important que l’on puisse se fédérer autour d’un projet, a dit Alain Cholet au moment de clore la soirée. La crise du lait que nous vivons a fait des dégâts à l’intérieur des Cuma, au sein même des Gaec. La production laitière a longtemps été un exemple de solidarité, et je compte sur vous tous pour que cela reparte dans le bon sens ».

M.L.R. et S.H.

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