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Expérimentation
La chicorée pour pallier le creux de production estivale

Incorporer des espèces plus résistantes à la sécheresse, comme le plantain, mais surtout la chicorée, permet d’améliorer la production estivale des prairies à flore variée.

Au 10 août 2022, après seulement 170 mm de pluies depuis le 1er janvier, un reliquat de chicorée dans les parcelles d’essai a été paturé par le troupeau de limousines de la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou.

Alors que les premiers chantiers d’ensilage vont démarrer dans le département pour valoriser la production des prairies, les résultats d’essais réalisés à la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou montrent l’intérêt d’incorporer des plantes résistantes à la sécheresse dans le mélange. « Les prairies à flore variée, associant au minimum deux graminées et deux légumineuses ont démontré leur intérêt par rapport à des associations simples de type ray-grass/trèfle blanc, rappelle Julien Fortin. En utilisant des espèces plus précoces, comme la fétuque élevée, on observe un réel gain de productivité au printemps ». En revanche, le creux de production estival reste marqué.
Deux périodes d'essais
Pour améliorer cette production estivale, dans un contexte climatique où les épisodes de sécheresse sont de plus en plus intenses et longs, l’introduction de la chicorée et du plantain dans le mélange prairial a été testé entre 2016-2018 et 2019-2021. Les deux essais ont été implantés en septembre, dans des parcelles au potentiel différent (réserve hydrique de 55 et 95 mm). « Nous avons à la fois varié la place accordée à ces plantes ( en additif et en pivot), mais aussi le rythme d’exploitation (5 et 8 cycles) », décrit Bertrand Daveau.
Biomasse et valeur nutritive
Suite à la mesure de la biomasse produite et à l’analyse de la valeur nutritive des mélanges, l’équipe de chargés de recherche a observé une amélioration de la production estivale avec la chicorée et le plantain sur le premier essai « mais une baisse de la digestibilité et une dilution de la matière azotée ». Ce gain de production estivale n’est pas aussi visible lorsque la chicorée et le plantain sont introduits en additif. « Par contre, la complémentarité entre la chicorée, utilisée comme pivot du mélange, et des graminées productives au printemps permet d’accroître la productivité annuelle », soulignent-ils. L’essai 2 a également démontré que « les rythmes d’exploitation plus fréquents permettent de réduire fortement les phénomènes de dilution des valeurs nutritives, avec en moyenne +7 % en UFL/kgMS et +40 % sur la MAT/kgMS ».
Chicorée pâturée
En conclusion, la chicorée semble plus intéressante pour augmenter la production des fourrages disponibles, particulièrement utilisée comme pivot avec une graminée (type RGA). « Mais il faudrait privilégier des retours compris entre trois et quatre semaines de repousse pour éviter les phénomènes de montée à tige préjudiciables aux valeurs nutritives », recommande Médéric Letellier. Plus globalement, ces essais montrent l’intérêt d’introduire ce type de prairies dans le système fourrager de l’exploitation « en réservant une parcelle exclusivement réservée au pâturage, avec un rythme spécifique ».
 

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