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Maraîchage
« L’eau, indispensable à nos productions »

Dans une exploitation diversifiée comme celle d’Arnaud Lévêque, à Allonnes, la gestion de la ressource en eau est une préoccupation permanente.

Arnaud Lévêque, maraîcher à Allonnes.
© AA

L’exploitation d’Arnaud Lévêque, l’EARL de la Motte à Allonnes, repose sur 3 productions principales : les légumes, les semences sous abri, les plants de poireaux.  « On sécurise nos productions avec des contrats, on cherche aussi à diversifier nos revenus », explique le maraîcher qui doit honorer les commandes de nombreux clients. Depuis son installation en 1999, il n’a eu de cesse de développer l’exploitation, qui fait vivre aujourd’hui 5 personnes à temps plein (Arnaud Levêque, sa femme, et trois salariés permanents). Il emploie aussi une vingtaine de saisonniers, 4 mois par an. Les carnets de commande sont plutôt bien remplis, la crise sanitaire ayant favorisé la demande de légumes et de semences et plants. Ce qui préoccupe Arnaud Lévêque, c’est la question de la disponibilité en eau, indispensable aux cultures spécialisées : « ici, sur nos terres sableuses, une exploitation sans volume d’eau attribué ne vaut rien  ! ». Sur son exploitation, il lui faut grosso modo, chaque année, 60 000 m3 d’eau. Même si les besoins sont accrus en été, il irrigue tout au long de l’année, à partir de 10 points de prélèvement : 8 forages en nappe alluviale et 2 forages liés à une petite réserve.


Engagé pour la gestion de l’eau
D’un point de vue individuel mais aussi collectif, car l’eau est l’affaire de tous, le maraîcher prend la question à bras-le-corps : il est administrateur au CDDL (Comité départemental de développement légumier), à l’association des irrigants du Bassin versant de l’Authion et à l'OUGC (Organisme unique de gestion collective) de l'irrigation du bassin de l'Authion (la mission de l'OUGC est confiée à la Chambre d'agriculture).
L'exploitation d'Arnaud Lévêque est située dans le périmètre de l’Unité de gestion des Trois Rus, où s'alimentent une petite centaine d'irrigants. « C’est dans cette unité de gestion que la situation est la plus critique, puisque le bassin est déficitaire. Les volumes disponibles déterminés par le Sage Authion sont nettement inférieurs à ce que les irrigants utilisent réellement », explique le maraîcher. « Les irrigants doivent atteindre le volume prélevable d’ici 2024 ». Pour faire face à cette échéance et alors que les étés, de plus en plus secs, s’accompagnent de restrictions d’usage de l’eau, plusieurs projets sont en réflexion, comme des retenues collinaires. Une étude est aussi en cours pour la création d'un réseau collectif d’irrigation, qui serait alimenté à partir d'une unité de gestion excédentaire.


Des arbitrages à effectuer
Dans le cadre de la gestion collective, les irrigants envoient chaque année leur prévisionnel à l'OUCG, qui est chargé de la répartition des volumes prélevables. Ils reçoivent ensuite une autorisation. Et parfois, cela nécessite de faire des choix : « il y a deux ans, témoigne Arnaud Lévêque, j’ai renoncé à semer un demi-hectare de carottes parce que je savais que je n’avais pas le volume d’eau nécessaire pour les produire. C’est inquiétant pour la pérennité des exploitations  ! ».
Cette année, le maraîcher a  sollicité un peu plus de volume d’eau, car il s’est lancé dans les plantes médicinales. « Si ma demande de volume n’est pas acceptée, je devrai m’adapter. Je réduirai certaines autres productions, je privilégierai celles qui sont les plus rémunératrices ».
Une chose est sûre, il est de plus en plus attentif aux économies d’eau et a mis en place le goutte-à-goutte dans les tunnels de semences. Il a testé les sondes capacitives avec le CDDL et envisage d’investir à l’avenir dans ce type d’équipement pour une gestion plus fine de l’irrigation. Mais le professionnel se sent « freiné dans (son) développement ».

S.H.

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