Aller au contenu principal

Un accord polémique pour l’agriculture

L’Union européenne et le Mercosur ont conclu, le 28 juin, l’accord commercial qui devrait permettre d’augmenter drastiquement et plus librement les échanges commerciaux entre les deux régions.

à l’appel de la FDSEA et des JA49, les agriculteurs ont occupé le pont de Verdun à Angers le 3 juillet. Face au Château, ils ont déployé une bâche de 30 mètres de long sur 5 mètres de large afin d’alerter sur les conséquences désastreuses sur l’agriculture française des accords du Ceta et du Mercosur.
à l’appel de la FDSEA et des JA49, les agriculteurs ont occupé le pont de Verdun à Angers le 3 juillet. Face au Château, ils ont déployé une bâche de 30 mètres de long sur 5 mètres de large afin d’alerter sur les conséquences désastreuses sur l’agriculture française des accords du Ceta et du Mercosur.
© AA

Le 28 juin, l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) ont définitivement conclu l’accord commercial qui lie les deux groupes de pays. Les négociations autour de cet accord qui durent depuis plus de 20 ans avaient très activement repris à Bruxelles depuis le 21 juin. Un diner s’était tenu le 26 juin entre les ministres des pays du Mercosur et les principaux commissaires européens, en charge de ce dossier (Cecilia Malmström, Phil Hogan et Jyrki Katainen). Cet accord devrait permettre d’augmenter fortement les échanges commerciaux entre l’Europe et le Mercosur. En effet, à terme, 91 % des taxes à l’importation imposées par le Mercosur aux pays européens seront supprimées. à l’inverse, l’UE éliminera 92 % de ces taxes pour les produits en provenance des pays du Mercosur. Pour Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne (NDLR : encore en fonction à l’heure où nous imprimons), il s’agit d’une bonne nouvelle pour les entreprises européennes, les travailleurs et l’économie de part et d’autre de l’Atlantique, car cet accord représente une économie de plus de 4 milliards d’euros par an. Concernant les produits agricoles, plusieurs taxes du Mercosur seront éliminées. Il s’agit de celles sur le vin (27 %), le chocolat (20 %, les spiritueux (20 à 35 %), les biscuits (16 à 18 %), les pêches en conserve (55 %), les boissons gazeuses (20 à 35 %) et les olives. De plus, Jean-Claude Juncker a affirmé que fromages et produits laitiers de l’Union européenne devraient bénéficier de larges quotas sans taxe. De son côté, l’Union européenne ouvre largement son marché aux produits en provenance des pays du Mercosur. Il s’agit d’ailleurs de sa concession la plus lourde.

99 000 t de viande bovine, 100 000 t de volailles...
Le texte prévoit donc qu’un quota annuel de 99 000 tonnes de viande bovine bénéficie d’un taux préférentiel à 7,5 % de taxes. Il prévoit aussi un quota supplémentaire de 180 000 tonnes pour le sucre et un autre de 100 000 tonnes pour les volailles. Le Mercosur s’engage à protéger 357 “indications géographiques” européennes comme le jambon de Parme, le Champagne, le
Porto ou le whisky irlandais. L’UE protégera également certaines appellations d’Amérique du Sud comme la cachaça brésilienne ou le vin argentin de Mendoza. Dans l’industrie, les droits de douane du Mercosur seront progressivement éliminés sur les voitures (35 %), les pièces détachées (14 à 18 %), les équipements industriels (14 à 20 %), la chimie (jusqu’à 18 %), l’habillement (jusqu’à 35 %) ou les produits pharmaceutiques (jusqu’à 14 %). De plus, l’accord comprend un “mécanisme de sauvegarde”, qui autorise l’UE et le Mercosur à imposer des mesures temporaires, pour réglementer les importations en cas d’augmentation inattendue et significative susceptible « de causer un préjudice grave à leur industrie », des garanties qui s’appliquent aux produits agricoles. La Commission a tenu à rassurer, en soulignant que l’accord respectait les normes les plus élevées en matière de sécurité alimentaire et de protection des consommateurs, ainsi que le principe de précaution qui contient des engagements spécifiques en matière de droits du travail et de protection de l’environnement, y compris la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat. Pourtant, de nombreuses voix, en provenance d’ONG, de la société civile et du monde agricole, se sont élevées pour dénoncer un accord qui va à l’encontre des règles sociales, climatiques, environnementales etc., appliquées dans les pays de l’Union Européenne

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Simon et Didier Trovalet, devant le nouveau siège social, en construction à l'entrée de Saint-Augustin des Bois. L'entreprise investit 2 millions d'euros dans sa réorganisation interne.
Prefakit construit
son avenir
Marchés en plein développement, recrutements, et bientôt nouveau siège social. Implantée à Saint-Augustin des Bois depuis 77 ans…
Lundi 22 avril, Claude Thouin a implanté de la lentille verte, du pois chiche et de l'œillette. Ces trois cultures sont sous contrat avec la CAPL.
À Bécon, Claude Thouin se diversifie avec des cultures de niche
Faute d'avoir pu implanter toute sa surface de céréales à l'automne, Claude Thouin a choisi de diversifier son assolement en…
Daniel Rochard (JRC Solaire) et Christophe Cesbron (Serres JRC). A droite : les nouveaux haubans photovoltaïques.
Plus d'autonomie énergétique avec les haubans photovoltaïques
JRC Solaire conçoit des haubans photovoltaïques visant à accroître l'autonomie énergétique des exploitations maraîchères et…
Employée actuellement au Domaine Thibault Stephan au Puy-Notre Dame, Caroline Tourlouse porte un exosquelette au quotidien pour les travaux de la vigne.
Grâce à l'exosquelette, elle peut continuer son travail dans les vignes

Salariée viticole, Caroline Tourlouse a investi dans un exosquelette Exoviti. Un équipement qui lui a permis de reprendre le…

265 personnes ont participé à l'assemblée générale mardi 16 avril.
Nuisibles : la force du collectif
La fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON49) a tenu son assemblée générale…
Après la banque,
le choix de l'élevage
Après une première carrière  en tant que conseiller bancaire, Geoffroy Barillé a décidé de revenir en 2022 sur l'élevage…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois