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Interview
Au service de tous les agriculteurs, et de tous les territoires

François Beaupère, agriculteur à La Membrolle-sur-Longuenée, a été élu, mardi, à Angers, la présidence de la Chambre d'agriculture. Un mandat de six ans.

François Beaupère, le nouveau président de la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire : “il me semble primordial  d'être à l'écoute des expériences individuelles ou issues des groupes de progrès afin de faire la promotion de celles qui sont les plus pertinentes.”
François Beaupère, le nouveau président de la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire : “il me semble primordial d'être à l'écoute des expériences individuelles ou issues des groupes de progrès afin de faire la promotion de celles qui sont les plus pertinentes.”
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Quels enjeux voyez-vous à l'issue de ce scrutin qui vous place à la tête de la Chambre d'agriculture pour six ans ?
François Beaupère : Le premier enseignement de ce scrutin, c'est l'abstention qui nous dit que le rôle et les missions de la Chambre d'agriculture ne sont certainement pas assez connus. Ce sera donc un des enjeux que de faire connaître ou reconnaître  l'intérêt de la Chambre d'agriculture pour les agriculteurs dans leurs projets tant sur le plan économique que technique.
Cet enjeu nécessite de mieux faire connaître l'indépendance du conseil apporté par la Chambre d'agriculture dans les différents métiers de l'agronomie et l'assistance aux projets, qu'il s'agisse d'environnement, de créations de réserve d'eau, de méthanisation, de plantations de haies, d'élevage, etc. Et ce, pour des projets collectifs et individuels.

Selon vous, qu'est ce qui vous semble important dedévelopper ?
Concernant les évolutions des pratiques, il me semble primordial  d'être à l'écoute des expériences individuelles ou issues des groupes de progrès afin de faire la promotion de celles qui sont les plus pertinentes. Des groupes fonctionnent à la Chambre d'agriculture et dans les antennes de la Chambre d'agriculture. Il faut diffuser le plus largement possible la valorisation des acquis et des expérimentations pour permettre à tous de trouver les outils pour réduire, par exemple,  les intrants, ou augmenter les rendements à travers les diversités d'assolement, la préservation des sols et des auxiliaires.

C'est donc renforcer l'aspect agronomique ?
C'est à la fois s'intéresser aux intrants, à la valorisation des matières organiques et humus, et aux  conséquences d'une moindre utilisation des phytos avec toujours en vue une meilleure efficience “éco-éco”, économique et écologique et une meilleure valeur ajoutée pour le porte feuille des agriculteurs, des agricultures et des territoires.

Que voyez-vous comme exemples d'initiatives ou de projets à partager ?
Dans les territoires, il y a des projets communs comme la méthanisation, ou la restauration collective par les circuits de proximité. Je pense aussi à la gestion des déchets verts. Bien sûr, ce sont des projets qui sont liés avec des territoires particuliers, dont pas reproductibles à l'identique partout, mais l'objectif est de proposer quelque chose de transversal au service des singularités.

Quelle type d'information ou de communication pour cela ?
Pour réussir l'information auprès des agriculteurs, il faut d'abord prendre en compte l'évolution de ceux-ci dans leur recherche d'informations. Les canaux sont très multiples et les agriculteurs sont plus ou moins réceptifs et intéressés par l'un ou l'autre. Il y a de l'existant auquel les agriculteurs sont majoritairement très attachés, notamment la presse agricole départementale hebdomadaire. Il existe aussi des informations techniques rapides, de plus en plus diffusées sur le net. Celles-ci permettent d'être techniquement réactifs dans les exploitations. Le développement des sites avec une information régulièrement actualisée et dynamique, avec de la vidéo, plaît de plus en plus. Les jeunes apprécient les news letters avec une information très synthétique et régulière. Ces nouveaux outils ne se substituent pas mais s'ajoutent à l'information traditionnelle.

Pour cela il faut des finances. Quid du financement de l'institution ?
Il nous faut donc conserver l'existant de qualité et apprécié, et tenir compte des nouvelles demandes avec un souci permanent de bon ciblage et d'efficacité, sans faire exploser les budgets.
La Chambre d'agriculture, avec un budget de 15 millions d'euros, est une institution financée de façon complémentaire par la taxe additionnelle sur les fonciers non bâtis, (42 % du budget), des subventions et conventions avec des partenaires et, enfin, des prestations auprès des agriculteurs. Maintenir l'équilibre entre ces trois rentrées financières est une difficulté permanente car les recettes s'effritent tandis que la volonté des professionnels pour une Chambre d'agriculture opérationnelle et ambitieuse, au service de tous les agriculteurs, de toutes les agricultures et de tous les territoires, nous oblige à rechercher chaque jour des moyens nouveaux.
La réalité fait qu'une partie des impôts fonciers va à la part institutionnelle de la Chambre d'agriculture, c'est-à-dire aux missions de  représentation ; une autre partie de l'impôt doit être affectée à l'orientation d'actions collectives et innovantes. Il est normal, qu'au départ, le budget de ces actions ne soit pas complètement équilibré. Ce soutien ne doit être que temporaire ou ne pas venir soutenir le financement d'actions entrant dans le champ concurrentiel.

Quand on est président d'une Chambre d'agriculture, comment s'organise le quotidien ?
Depuis janvier 2013, un salarié est à temps partiel sur l'exploitation en emploi partagé avec trois autres voisins et ce, grâce au Ged 49. La charge de président m'appelle trois jours au moins à la Chambre d'agriculture ou dans diverses représentations. La répartition des tâches et des dossiers va se faire dans les prochains jours. Mes nouvelles fonctions m'appelleront sans doute à laisser le dossier environnement à un autre agriculteur tout à fait compétent sur le sujet. J'aurai autour de moi une équipe motivée, solidaire et complémentaire dans ses compétences. Cette valeur ajoutée humaine sera un gage de réussite pour notre projet.
Propos recueillis par M. L.-R.

Composition du bureau

Président : François Beaupère
1er Vice Président : Christiane Lambert
2e Vice Président : Jean-Louis Lardeux
3e Vice Président : Frédéric Vincent
4e Vice Président : Pascal Gallard
Secrétaire : Jeannick Cantin
1er Secrétaire adjoint : Denis Asseray (absent sur la photo)
2e Secrétaire adjoint : Laurent Lelore
3e Secrétaire adjoint : Christian Blet
4e Secrétaire adjoint : Nicole de Bersacques
5e Secrétaire adjoint : Gilles Gastineau
6e Secrétaire adjoint : Patricia Maussion

Membres associés (absents sur la photo)
1er associé : Jean-Marc Lézé
2e associé : Denis Laizé
3e associé : Michel Brossier
4e associé : Stéphane Bouju
5e associé : Dominique Davy
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