Aller au contenu principal

Projet de loi biodiversité : les députés votent l'interdiction des néonicotinoïdes

Les députés ont voté, dans la soirée du 17 au 18 mars, un amendement au projet de loi sur la biodiversité en deuxième lecture introduisant l'interdiction des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre 2018. Le débat dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale aura duré plus de deux heures.

© AA

« L'urgence, est désormais l'évaluation des solutions de substitution au regard de leur efficacité pour la lutte contre les ravageurs », a déclaré Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, dans un communiqué le 18 mars. La veille, les députés ont voté un amendement au projet de loi biodiversité interdisant l'utilisation des néonicotinoïdes à compter de septembre 2018. Opposé à une interdiction « brutale » au 1er janvier 2017, le ministre a considéré que le report à 2018 permettra d'évaluer les alternatives. Ainsi, il a saisi « dès aujourd'hui l'Anses à cet effet. » Sur la base de cet avis, la France saisira la Commission européenne « afin que les restrictions éventuelles puissent s'appliquer dans l'ensemble de l'UE. »


S. Royal se dit « satisfaite » de cette « position ambitieuse »

« Je suis satisfaite que les débats sur le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, (...) aient pu aboutir à une position ambitieuse », a réagi Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, le 18 mars, au lendemain du vote en deuxième lecture du projet de loi biodiversité des députés sur l'interdiction des néonicotinoïdes. L'objectif de protéger les abeilles est aussi porté par le ministère de l'Agriculture, mais le débat sur l'interdiction des néonicotinoïdes divise au sein du gouvernement.

 

« Cette décision est absurde » (AGPB)

« Contre l'avis du gouvernement, les députés viennent de voter (...) l'interdiction (...) des néonicotinoïdes à compter du 1er septembre 2018. Pour l'AGPB, l'AGPM, la CGB et la FOP, cette décision est absurde, dramatique et contre-productive », selon un communiqué, le 18 mars. La mesure vient « handicaper » les agriculteurs concernés en « créant une nouvelle source de distorsion de concurrence face à leurs voisins européens ». Le même jour, la FNSEA s'interroge : « où sont les engagements de Manuel Valls du 3 septembre réitérés le 17 février de règles similaires entre les producteurs français et les autres producteurs européens? ». Coop de France s'est aussi positionnée de ce côté du débat et « déplore vivement » la décision des députés. Les Sénateurs doivent encore examiner en deuxième lecture le projet de loi sur la biodiversité. Les représentants des grandes cultures en appellent aux sénateurs pour « revenir (...) à la rédaction équilibrée et pragmatique qu'ils avaient su trouver sur ce sujet. »


« La R&D ne pourra aboutir à de nouvelles solutions efficaces d'ici le 1er septembre 2018 » (UFS)

« L'interdiction des néonicotinoïdes en septembre 2018 reste brutale », a réagi l'UFS (union française des semenciers) le 18 mars suite à l'adoption à l'Assemblée nationale du projet de loi biodiversité. La recherche et le développement « ne pourront aboutir à de nouvelles solutions efficaces (...) qu'elles soient biolgogiques ou génétique, d'ici le 1er septembre 2018. » Par ailleurs, l'UFS a rappelé que cette interdiction « n'est pas la solution au déclin de populations d'abeilles, qui est un phénomène multifactoriel. » L'organisation espère que les Sénateurs reviendront sur cette interdiction lors de la deuxième lecture qui doit avoir lieu avant l'été.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Les agriculteurs dénoncent les promesses du gouvernement non tenues, le manque de solutions à court terme pour leurs trésoreries en difficultés mais aussi de solutions à long terme pour éviter que ce scénario ne se répète à chaque début de programmation.
Promesses non tenues et manque de solutions concrètes 

Le 20 mars 2024, les représentants FRSEA et JA des commissions agriculture biologique et environnement ont rencontré la DRAAF…

Guillaume Aubert élève un troupeau de 65 vaches montbéliardes. Il est associé avec ses parents et son frère au sein du Gaec des Alezanes.
Autonome pour l'insémination de son troupeau laitier

Éleveur au Louroux-Béconnais, Guillaume Aubert a suivi une formation à l'insémination avec Innoval. Depuis, il a vu les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois