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AEI
Consommateur et internet : une nouvelle donne dans la distribution

L’association s’interroge sur la promotion des produits issus de l’AEI auprès du consommateur

Pascale Hebel directrice du département consommation du Credoc, Michel Griffon, président de l’association AEI, Marion Guillou, de Agreenium et Maximilien Rouer, président de BeCitizen.
Pascale Hebel directrice du département consommation du Credoc, Michel Griffon, président de l’association AEI, Marion Guillou, de Agreenium et Maximilien Rouer, président de BeCitizen.
© AA

La demande du consommateur primerait-elle sur la stratégie de la grande distribution ? La question s’est posée lors de la table ronde des rencontres AEI organisées les 6 et 7 févier à l’ésa, à Angers. Une table ronde qui s’interrogeait sur la stratégie à mener “pour informer le consommateur sur la qualité des produits issus de l’AEI”, résume Michel Griffon, président de l’association.

La demande façonne l’offre

Pour Maximilien Rouer, président de BeCitizen, pas de doute : la demande façonne l’offre. Dernier exemple en date : une campagne contre la pêche en eaux profondes menée par l’ONG Bloom sur les réseaux sociaux. Même si elle n’a pas eu d’influence sur la décision de l’UE puisque celle-ci n’a pas interdit ce type de pratique, elle en a davantage eu sur la grande distribution. “La filiale d’Intermarché Scapêche a décidé de ne plus pêcher en eaux profondes pour répondre à la demande du consommateur”, explique Maximilien Rouer. Preuve du pouvoir du consommateur sur la distribution. Pour le consultant, le XXIe siècle est le siècle des émotions, les valeurs individuelles vont pouvoir s’exprimer. “Avec l’influence des réseaux sociaux, on assiste à un phénomène de désintermédiation. Le consommateur veut passer en direct avec le producteur. Il veut avoir accès à l’immense diversité de produits que peuvent lui proposer les agriculteurs.” Grâce à internet et aux réseaux sociaux. “Si Stéphane Le Foll fait la promotion du Produire autrement, il devrait davantage miser sur le Vendre autrement. Je pense que les agriculteurs et les coopératives devraient réfléchir à une bonne stratégie de communication.” Comme investir dans des encarts publicitaires sur internet. Un Amazon des produits alimentaires pourrait-il voir le jour ? En tout cas, aux états-Unis, c’est chose faite. Une stratégie qui inquiète déjà la grande distribution.

Pour Michel Griffon, cette ultradiversification de la demande exige une bonne organisation, “qui passe par les coopératives.”

Quelles sont les envies des consommateurs ? Comme l’explique Pascale Hebel, directrice du département consommation du Credoc*, “Aujourd’hui, ça se joue de l’assiette à l’agriculteur.” Les pratiques alimentaires ont évolué. “Depuis les trentes glorieuses, le consommateur a été habitué à l’abondance, aujourd’hui, il peut s’habituer à la qualité”, note Michel Griffon. “On a appris à la nouvelle génération, dès le plus jeune âge, qu’il fallait préserver la planète. ça se ressent dans son comportement de consommation”, souligne Pascale Hebel. La responsabilité sociale et environnementale prend une place de plus en plus importante dans le processus d’achat. Pour autant, la première raison qui pousse une personne à payer plus cher un produit alimentaire est “un bénéfice de santé pour elle et ses proches”, souligne Marion Guillou, d’Agreenium.

Autre raison de ce nouveau comportement : la crise économique. “à chaque période de crise, on constate un phénomène de rejet du système”, rappelle Pascale Hebel. La part pour l’achat alimentaire est de plus en plus faible. Avec cette crise, “le consommateur a tendance à vouloir consommer local parce qu’il veut préserver les emplois de son territoire”.

Manque de confiance

Selon elle, le consommateur est très mal informé sur le système alimentaire. Il est le seul secteur où il y a une si grande mésentente entre chaque maillon. “Finalement, ils ne sont informés qu’en cas de scandale.” Que ce soit la crise de la vache folle ou le scandale de la viande de cheval. “Ils ont besoin de retrouver une confiance avec ce qu’ils consomment et cette confiance passe par une bonne information”. Simple et globale, cette dernière doit regrouper tous les maillons. “Les coopératives ont aussi les moyens nécessaires pour créer de nouvelles marques.

La qualité organoleptique semble alors un point essentiel à mettre en avant pour donner envie au consommateur”, estime Michel Griffon.

 


H.R.
* Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie

 

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