Aller au contenu principal

Société
De la transition à la mutation

Premier séminaire de la chaire de la mutation agricole de l’Esa.

“Certaines pratiques nécessaires à l’agroécologie imposent de travailler différemment entre agriculteurs”, observe 
Véronique Lucas, qui débute une thèse pour 
les Cuma.
“Certaines pratiques nécessaires à l’agroécologie imposent de travailler différemment entre agriculteurs”, observe
Véronique Lucas, qui débute une thèse pour
les Cuma.
© Einböck

La dynamique émergeante qualifiée de «durable» qui pousse les agriculteurs à intégrer une combinaison de différents enjeux (économiques, écologiques et sociaux) conduit l’agriculture à changer.

Un changement qui va bien au-delà du produit ou de la technique appliqués à telle ou telle culture. En tentant de répondre à la demande sociétale de transition écologique et influencée par exemple, par l’évolution des marchés, la profession débouche progressivement sur des conceptions nouvelles qui modifient le paysage agricole. Dans ce contexte a émergé l’idée d’une agriculture écologiquement intensive (AEI), où l’on “intensifie la productivité par rapport à un facteur écologique (…) que l’on intègre comme un facteur de production”, illustre Karine Daniel, enseignant chercheur en économie de l’Esa à l’occasion du premier séminaire de la Chaire mutations agricoles (Esa, Crédit agricole Anjou-Maine et Chambres d’agriculture) sur le thème de la place des agriculteurs et des conseillers dans la transition écologique.

Le 22 juin, elle a ainsi présenté l’approche de l’AEI, notamment à partir d’une comparaison entre les impacts d’un scénario “rotations courtes conduites en labour” et son contraire (rotations longues et sans labour). Dans les conditions actuelles où le premier est très positif sur la marge brute mais très négatif en terme d’impact sur l’érosion par exemple, l’approche écologiquement intensive, avec une rotation des cultures longue et sans labour est positive sur la marge brute, elle a aussi un impact positif sur les consommations énergétiques, la régularité du travail, et un impact très positif par rapport à l’érosion… autant de points qu’il convient d’externaliser pour mesurer l’efficience d’un  système durable. Ainsi, alors que les premiers exploitants à s’engager dans la transition étaient motivés par une conviction idéologique, “ceux qui le font aujourd’hui, le font avec la conviction d’être plus efficaces”, constate Karine Daniel.

La fin de l’information unique et descendante

Si le concept change, tout change. Par exemple, “certaines pratiques nécessaires avec l’agroécologie imposent de travailler différemment entre agriculteurs”, observe Véronique Lucas qui débute une thèse pour les Cuma sur le sujet des formes d’action collectives favorables à l’agroécologie. Au-delà de pouvoir lever des contraintes d’accès aux équipements (matériel TCS par exemple), ou de leur utilisation (système de péréquation par exemple), “ces groupes d’échanges entre professionnels sont indispensables au développement.”

Philippe Augeard (Chambre d’agriculture de Bretagne) confirme : “l’AEI ne concerne pas seulement la technique.” Elle implique une refonte du schéma agricole. Ainsi le rôle des conseillers des organisations professionnelles devra évoluer : “De moins en moins, le conseiller apporte de l’extérieur une solution tout faite. Son travail devient plus de l’écoute du besoin de l’agriculteur pour lui présenter un panel de solutions” et d’être capable d’en expliquer les conséquences. Un schéma qui épouse les aspirations de nombre d’agriculteurs de se réapproprier leur métier de chef d’entreprise agricole.

 

Ronan Lombard
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Valérie, Baptiste et Dominique Lebrun sont associés dans l'entreprise Ek'o save water.
Ek'o économise l'eau sous la douche
Ek'o save water a créé un système de robinetterie qui économise l'eau sous la douche. Les associés ont reçu une médaille d'or et…
Simon et Didier Trovalet, devant le nouveau siège social, en construction à l'entrée de Saint-Augustin des Bois. L'entreprise investit 2 millions d'euros dans sa réorganisation interne.
Prefakit construit
son avenir
Marchés en plein développement, recrutements, et bientôt nouveau siège social. Implantée à Saint-Augustin des Bois depuis 77 ans…
Sébastien Ferrard, du Gaec du Pâtis Candé. Sur cette parcelle sableuse, auparavant en prairie, l'agriculteur a pu semer un maïs à indice 270-300.
Des chantiers décalés par les pluies
Les semis de maïs devraient pouvoir reprendre en fin de semaine. Certains agriculteurs ont pu déjà semer fin avril début mai,…
Lundi 22 avril, Claude Thouin a implanté de la lentille verte, du pois chiche et de l'œillette. Ces trois cultures sont sous contrat avec la CAPL.
À Bécon, Claude Thouin se diversifie avec des cultures de niche
Faute d'avoir pu implanter toute sa surface de céréales à l'automne, Claude Thouin a choisi de diversifier son assolement en…
Christian Suteau conduit un troupeau de 30 Normandes sur une SAU de 65 ha, majoritairement en herbe.
Il achète de la paille, craignant une pénurie à la récolte
Christian Suteau achète tous les ans environ 50 t de paille à un voisin pour compléter la production de son exploitation. Cette…
Élections européennes : ne nous laissons pas tenter par l'abstention

A un mois du vote prévu le 9 juin, que dire aux citoyens, et aux agriculteurs en particulier, qui sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois