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Décloisonner les connaissances

Comment produire plus avec moins face au changement climatique? C'était la question posée lors de la première journée thématique organisée par  IDfel(1), à Angers.

© anjou agricole

Selon le premier rapport du GIEC(1) Pays de la Loire, publié en juin 2022, « la région reste fortement déficitaire en fruits et légumes. Pour l'ensemble de ses besoins, elle devrait augmenter de 40% la surface dédiée à la production légumière et fruitière ». Le volume actuel de 290 000 t de légumes et de 260 000 t de fruits produits sur le territoire n'est donc pas suffisant. « Suite aux turbulences des années passées, qui ont mis en avant nos fragilités, j'espère que nos dirigeants feront de la souveraineté alimentaire une priorité, déclare Jean_Luc Parou, vice-président d'IDfel. Les agriculteurs sont prêts à produire plus, mais ils sont soumis à tant de pressions et de risques que l'avenir de la filière demande à être co-construit ». Parmi les enjeux identifiés par l'association rassemblant les opérateurs économiques de la filière fruits et légumes du Val de Loire, la réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires et une meilleure gestion de la ressource en eau ont concentré les débats, mercredi 28 juin, lors d'une première journée thématique organisée à Angers.

Nouveaux ravageurs ?

Avec le réchauffement climatique, de nouvelles problématiques phytosanitaires apparaîtront probablement dans la région des Pays de la Loire. « Le feu bactérien, dont la propagation est favorisée par le vent et les orages pourrait par exemple se développer dans nos vergers si les températures continuent d'augmenter, cite Alexandra Popova, référente régionale cultures légumières chez Polleniz. Idem pour la mouche orientale, déjà détectée dans d'autres régions de France, qui pourrait devenir le nouveau fléau de la filière en Pays de la Loire ». Actuellement, Polleniz accompagne les viticulteurs des Pays de la Loire dans la lutte contre la flavescence dorée.

Face aux ravageurs d'aujourd'hui et à venir, la filière fruits et légumes peut-elle se passer totalement de produits phytosanitaires? C'était le sujet d'une étude portée par l'Inrae(3), à l'échelle européenne. La synthèse des recherches des 144 experts mobilisés pendant 2 ans aboutit à 3 scénarios qui partent de trois hypothèses : renforcer l'immunité de la plante, renforcer les interactions entre le sol et la plante et renforcer la régulation biologique du paysage. « Dans chacun de ces scénarios, le consommateur a un rôle majeur, admet Claire Meunier, cheffe de projet prospective Inrae. Ainsi que les politiques publiques qui doivent être cohérentes dans l'accompagnement de ces transitons ».

« Nous avons déjà commencé à travailler dans une logique de suppression des produits phytosanitaires, témoigne Laurent Berger, maraîcher et président de la coopérative Océane. Sous serres, nous avons des solutions, avec les auxiliaires notamment. En plein champ, nous appliquons depuis cinq ans les techniques du sol vivant et nous commençons à en mesurer les effets.  Mais nous devons avancer collectivement. Les connaissances doivent être ouvertes à tous et non pas cloisonnées », encourage-t-il. Un constat partagé les autres intervenants de la table ronde, Hervé Pillaud en tête.

 

(1) IDfel Val de Loire est une association qui rassemble des opérateurs économiques de la filière fruits et légumes situés dans le grand bassin Val de Loire et Nord Loire.

(2) Groupement interdisciplinaire d'experts du climat.

(3) Institut national pour la recherche agricole et environnementale.

 

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