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Végétal spécialisé
Passer au bio et se diversifier pour réduire son usage de l’eau

Véronique Grolleau, agricultrice en végétal spécialisé, a témoigné lors du Grand débat bio organisé le 3 mars, à Angers, par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

“Le bio, un atout pour l’eau ?”, était le thème de la journée dédiée aux enseignants et formateurs agricoles des Pays de la Loire, qui se sont retrouvés à l’hippodrome d’Angers, jeudi 3 mars.
© AA

“Le bio, un atout pour l’eau ?”, était le thème de la journée dédiée aux enseignants et formateurs agricoles des Pays de la Loire, qui se sont retrouvés à l’hippodrome d’Angers, jeudi 3 mars. Parmi les interventions qui illustraient bien la pertinence de cette thématique, celle de Véronique Grolleau, du Gaec Moriceau-Grolleau. Situé dans la Vallée de l’Authion, ce Gaec familial à 4 associés a mené une longue réflexion sur son usage de l’eau, réflexion suivie d’actions concrètes. Entre leur installation en 2010 et aujourd’hui, les associés sont passés au bio et ils ont drastiquement réduit leur dépendance à l’irrigation : avant, 85 % de la surface était arrosée. Contre seulement environ la moitié de la surface aujourd’hui. Véronique Grolleau, ingénieure Esa, a détaillé cette mue de l’exploitation, qui n’a pas amputé le revenu des associés : « on ne gagne pas moins, pas plus, mais on arrose beaucoup moins, explique-t-elle. Pour moi, prioriser la qualité avant la quantité est essentiel, afin de  rendre durable notre système de production ».


Des parcelles trop hétérogènes
L’exploitation a une surface de 120 ha, dont 70 ha limono-sableux, 20 ha de terres très argileuses, et 30 ha de sables... D’une production importante de semences de maïs à la base, elle a évolué vers un plus large panel de cultures aujourd’hui : des semences, des plantes médicinales, de la luzerne, des céréales... « La situation antérieure ne nous convenait pas vraiment. Les terres étaient nues l’hiver et des mouillères se formaient, les terres hydromorphes se transformaient en lacs. Lors des épisodes orageux au printemps, on constatait des glissements de terrain, avec des torrents de terre qui se baladaient, relate Véronique Grolleau. Les parcelles de maïs semences étaient très hétérogènes, ce qui obligeait à mettre beaucoup d’azote et d’eau afin de pouvoir répondre aux contrats semenciers ». En réalisant un test moutarde sur la densité de vers de terre, les associés se sont aussi rendu compte que leur sol manquait de matière organique.
De plus, les sécheresses à répétition, et les risques de restrictions réglementaires d’irrigation les ont amenés à s’interroger sur leurs pratiques et sur leur capacité à s’adapter au changement climatique. Dans ce contexte, « la bio est arrivée comme une évidence !, souligne Véronique Grolleau. Il y avait pour nous à la fois un intérêt économique, climatique et environnemental ».


Des sols plus riches en matière organique
Aujourd’hui, seuls 5 ha de maïs semences sont cultivés, contre 70 à 80 ha auparavant. Les sols sont couverts au maximum pour augmenter la matière organique, même si cela reste difficile à faire dans les terres les plus fortes.  Seuls 10 ha sont encore labourés. « Le taux de matière organique s’est accru de 1 point », explique l’agricultrice. Des couverts (phacélie, moutarde....) sont semés en juillet après les céréales.
« Nous faisons encore du drainage sur nos parcelles les plus hydromorphes, signale-t-elle, mais nous avons constaté que nos sols sont plus poreux ».
Les plantes médicinales, pour lesquelles un débouché a été trouvé avec une entreprise des Mauges, ont aussi l’avantage de couvrir le sol de manière durable, « sur  des cycles de 5 ans, avec un système racinaire très profond ». Un gros atout pour retenir l’eau dans les sols.

S.H.

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