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Diversification
Peu connue, la silphie s’avère intéressante pour la méthanisation

Pour alimenter son méthaniseur, le Gaec des Fritillaires a implanté, l’année dernière, 2 hectares de silphie. La première récolte se fera à l’automne.

La parcelle de silphie implantée par Dominique Lebrun au printemps dernier est très hétérogène.

A Etriché, le Gaec des Fritillaires opère de nombreux changements sur l’exploitation. En cause, la conversion en bio. Les 3 associés élèvent des vaches laitières et un petit troupeau de limousines. Ils ont aussi un élevage de canards. Sur les 200 hectares de l’exploitation, 100 hectares sont en herbe et le reste est destiné à des cultures. Principalement du blé et du maïs. Les intercultures (sorgho/tournesol) servent à alimenter le méthaniseur de l’exploitation installé depuis septembre 2016. Avec la conversion, la part de culture va diminuer. « Cette année, par exemple, j’ai planté 16 hectares de luzerne... », explique Dominique Lebrun, l’associé en charge des cultures sur l’exploitation. Logiquement, La part des intercultures va baisser et les rendements aussi. A cela s’ajoute des étés de plus en plus secs qui compliquent une implantation rapide des intercultures après la récolte du blé. « Ces changements nous ont amenés à nous interroger sur l’implantation d’une nouvelle culture pour alimenter notre méthaniseur ». La ferme souhaite garder son autonomie sur l’alimentation de son unité de méthanisation. Le choix des associés s’est alors arrêté sur la silphie. C’est une plante vivace de la famille des perfoliées. Pérenne, elle a une durée d’exploitation connue entre 20 et 25 ans. Grâce à son profond système racinaire, la silphie a une bonne résistance à la sécheresse.
 

Un rendement estimé à 15 tMS/ha
Pour ce premier essai, le Gaec a semé 2 hectares de silphie sous couvert de maïs  au printemps 2020. « Début mai, j’ai semé la silphie avec un semoir à blé à 2 cm de profondeur avec une dose de  3 kg/ha. Puis j’ai implanté le maïs. » Le couvert de maïs a évité une année blanche sur la parcelle. Coût d’implantation de la culture ? 1 800 €/ha incluant les semences de silphie et de maïs. La culture demande peu d’entretien. « La culture est désherbée chimiquement uniquement l’année du semis puis elle ne nécessite plus d’intervention  ensuite », apprécie Dominique Lebrun. A cause d’un semis trop profond, la levée a été très longue. « J’ai vu des plantes lever jusqu’à l’automne ». Résultat, la parcelle est très hétérogène.
La silphie sera récoltée pour la première fois à l’aide d’une ensileuse avec un bec à maïs entre la mi-août et fin septembre. à cette époque, les pieds mesureront entre 1,80 m et 3,50 m. « A priori, quand la culture est bien implantée, les rendements sont estimés à 15 tMS/ha, précise l’agriculteur. Cette année, comme c’est une première, ils seront inférieurs ». Le but pour le Gaec étant d’avoir le plus de biomasse  possible pour alimenter le méthaniseur. D’après Silphie France, une production moyenne de 15 à 20 t de matière sèche par hectare produit 4 650 m3 de biogaz environ.
Pour le moment, la silphie n’est destinée qu’au méthaniseur. Mais les éleveurs ne s’interdisent pas de valoriser la culture pour l’alimentation animale. « Nous attendons d’avoir plus de retours d’expérience d’éleveurs avant de nous lancer. »
En fonction de la récolte à l’automne, le Gaec pourrait implanter 10 à 15 ha de silphie dans les prochaines années. Et pour réduire les coûts, « je réfléchis à faire mes semences moi-même... »

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