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Quelle stratégie sur les ZNT ?

La levée de bouclier d’une partie du monde agricole au sujet des ZNT aura permis certains assouplissements, mais la mesure a bel et bien été appliquée. Dès lors, comment s’adapter ?

Au Gaec de la Galoisière, on a tenté de semer malgré les ZNT. Au 28 mai, les adventices exerçaient une pression importante.
Au Gaec de la Galoisière, on a tenté de semer malgré les ZNT. Au 28 mai, les adventices exerçaient une pression importante.
© AA

Depuis le 1er janvier 2020, des distances minimales de traitement à proximité des habitations sont instaurées en fonction des cultures et des matériels utilisés. Cette mesure a fait couler beaucoup d’encre et a suscité de nombreuses réactions au sein du monde agricole.


Des situations inégales
à l’heure où les semis de colza touchent à leur fin, et à un peu plus d’un mois des semis de blé, les agriculteurs du département n’ont pas encore de solution miracle pour continuer à produire sur ces ZNT. Si, pour de nombreux agriculteurs, les ZNT ne modifient pas foncièrement le travail, certaines parcelles peuvent présenter des difficultés. Ainsi pour Guillaume Verneuil, agriculteur à Montreuil-Bellay, « je n’ai qu’une parcelle où je vais avoir des difficultés avec ces ZNT. Dans le coin, il y a peu de maisons, et c’est pareil pour mes voisins ». De plus, de nombreux cours d’eau jonchent les bords de champs, obligeant déjà les agriculteurs à avoir une bande enherbée. Car c’est bien cette dernière qui est susceptible de faire son apparition, en réaction aux distances minimales de traitements. Sur sa parcelle problématique, Guillaume Verneuil a semé de la fétuque, sur 750 m2. « En céréales, cela ne va plus être possible de cultiver sur cette bande de 5 m, ce serait trop risqué. Il faudra que j’aille faire les démarches avec mes voisins lorsque j’aurai le temps pour essayer de trouver un accord ».


Pas de solutions
« Le vrai souci, ce n’est pas la mesure en elle-même. C’est que derrière, on ne nous propose pas de solutions, ni techniques, ni économiques », déplore Nicolas Marquet, agriculteur à Jarzé. Sur son exploitation de 265 ha, dont la moitié en prairie permanente, il n’y a que deux parcelles cultivées qui ne sont pas impactées par la norme sur les ZNT. L’habitat est très dispersé sur le Gaec de la Galoisière. Au printemps, l’agriculteur a semé sans désherber sur une bande de 5 m. Un essai non concluant : « c’est sale, difficilement récoltable. On pourrait biner, mais s’il faut acheter du matériel spécifique pour cette bande de 5 ou 3 m, on ne s’en sort plus… », détaille Nicolas Marquet. La solution pour l’agriculteur, c’est donc de cultiver cette bande en prairie permanente, en fauchant. « On va essayer d’aller voir les voisins pour signer la charte, mais on ne va pas avoir d’accords partout. Au final, cela va nous faire perdre de l’argent et beaucoup de temps ». Le Gaec possède un système anti-dérive, et un système de GPS. Nicolas Marquet est las de cette tendance redondante dans le monde agricole : « on nous impose sans revaloriser. Derrière, c’est nos portefeuilles et notre qualité de vie qui sont en jeu. Si on avait du blé à 200 €/t, c’est sûr que ce serait plus simple à mettre en place ! Mais à chaque fois, on trinque sans contre-parties », s’indigne l’agriculteur de Jarzé. En imaginant une compensation, tel un paiement vert, cette mesure pourrait être plus facilement acceptée par les agriculteurs, qui ne renient pas son bien-fondé.

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