Sanitaire
1 bovin sur 2 positif à la FCO
Ces dernières semaines, que ce soit en Normandie ou en Bretagne, les annulations des comices agricoles et autres concours bovins se sont enchaînées en raison de la propagation de la FCO (Fièvre catarrhale ovine). Au delà de ces événements, la question se pose de savoir s'il est opportun ou non de faire vacciner ses animaux. Le point avec le GDS.

Depuis fin juillet, le nombre de cas de Fièvre catarrhale ovine (FCO) 3 et 8 ne cesse d'augmenter dans l'Ouest de la France, plus particulièrement en Ille-et-Vilaine et dans la Manche pour le BTV 3 (respectivement 672 et 907 au 28 août) et les trois départements de l'Ouest de la Bretagne (plus de 1200 cas dans les Côtes d'Armor, Finistère et Morbihan) pour le BTV8. Le Maine-et-Loire, qui avait surtout été impacté par la MHE et la FCO-8 l'année dernière subit également une poussée importante de FCO-3 avec 151 foyers déclarés à fin août. "C'est plutôt la bonne surprise de ne pas avoir de cas de MHE cette année, confie la directrice du GDS 49, Delphine Aubriot, qui émet l'hypothèse que le printemps sec a pu impacter le moucheron culicoïde vecteur du MHE" qui n'est pas le même que pour la FCO, qui a l'inverse a démarré fort et assez tôt dans la saison. "D'autant que nous avons un taux de couverture vaccinale assez faible dans le Maine-et-Loire sur la FCO-3" pointe Delphine Aubriot.
Mesurer l'intérêt de vacciner tout de suite
Les concours de race qui ont lieu ce week-end et les suivants, comme le Festi'élevage de Chemillé ou le festival de la viande d'Evron (53) sont une bonne occasion de jauger de la situation. Pour Chemillé, 45 % des animaux inscrits ont été testés positifs à la FCO (lire page 5). C'est 60 % pour Evron et 56 % pour Le Mans la semaine prochaine. Des chiffres relativement proches qui montrent qu'au bas mot, un bovin sur deux est aujourd'hui infecté dans notre région. Pour autant, les symptômes peuvent s'exprimer (ou pas) de manière différente d'un élevage à l'autre. "La FCO est multi-symptomatique et déroutante, confesse Raphaël Ralu, le directeur du GDS 72-85. Pour les concours, on se retrouve parfois avec des bovins qui ont été vaccinés, sans symptômes mais qui sont quand même faiblement positifs." Quand certains élevages ne subissent "que" des montées cellulaires dans le lait d'autres se voient touchés par des séries d'avortements, de veaux "idiots", ou de fortes chutes de production laitière.
Dans ce contexte de circulation active du virus, toute la question est de savoir s'il est opportun ou non de vacciner ses animaux. "Tout dépend, répond la directrice du GDS. Si c'est en train de circuler, on ne va peut-être pas rajouter du virus au virus". Mais cette dernière conseille néanmoins de faire le point au cas par cas avec son vétérinaire, "car il peut y avoir quand même un intérêt pour des élevages qui seraient négatifs. Ca peut aussi dépendre du type d'animaux, mais aussi de la période de vêlage" explique-t-elle, tout en balayant d'un revers de main les critiques sur le vaccin : "Les vaccins contre la FCO ont, à tort, une mauvaise image auprès des éleveurs depuis 2008, car à l'époque ils avaient vacciné un peu trop tard ce qui n'avait pas permis d'apporter l'immunité avant les effets indésirables de la contamination sauvage. Mais il n'y a qu'à regarder la situation du Nord de la France par où était arrivé le sérotype 3 l'année dernière pour se convaincre de l'utilité du vaccin : là-bas les éleveurs ont beaucoup vacciné, et cette année il n'y a que très peu de cas positifs. Et le vaccin n'a entrainé que très peu de cas de pharmacovigilance". Pour résumer, il revient à chaque éleveur de mesurer, en lien avec son vétérinaire sanitaire, le rapport entre le coût, certes non négligeable, d'un vaccin plutôt protecteur sur le long terme, et le coût d'éventuelles pertes de production immédiates ou à venir. L'autre question à trancher est de savoir s'il vaut mieux se couvrir tout de suite ou attendre un peu que la circulation sauvage du virus s'atténue d'ici quelques semaines.