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Space 2009
30 millions d’euros supplémentaires pour les éleveurs

C’est sur fond de crise du lait que le Salon international des productions animales 2009 s’est ouvert. L’inauguration a été perturbée par quelques centaines d’éleveurs.

« J’ai décidé d’accorder 30 millions d’euros supplémentaires pour aider les producteurs les plus en difficulté à faire face à leurs problèmes de trésorerie », a déclaré Bruno Le Maire à la presse.
« J’ai décidé d’accorder 30 millions d’euros supplémentaires pour aider les producteurs les plus en difficulté à faire face à leurs problèmes de trésorerie », a déclaré Bruno Le Maire à la presse.
© AA

Etrange journée inaugurale du Space, mardi, contrariée dans son déroulement par la crise du lait. À défaut de pouvoir visiter le salon dans des conditions normales, le ministre de l’Agriculture est venu y faire une nouvelle annonce, celle d’une aide de 30 millions d’euros à destination des éleveurs.
La crise du lait s’est faite l’invitée incontournable de la première journée du Space, marquée par la présence, parfois bruyante, de quelques centaines de manifestants éleveurs engagés dans la grève du lait lancée en fin de semaine passée.
Pendant que les uns tentaient le dialogue, d’autres redoublaient de slogans inédits et parfois violents à l’égard de Jean-Michel Lemétayer, président de de la FNSEA.
La manifestation, première du genre sur ce salon, aura bousculé le protocole et soumis les représentants professionnels à rude épreuve, parfois aux limites du supportable. D’où une déclaration de Jean-Michel Lemétayer à l’issue de sa rencontre avec le ministre, visiblement affecté par la tournure des événements, et se disant « responsable de tous les producteurs ». Et d’ajouter : « j’ai autant de comptes à leur rendre qu’à ceux qui manifestent aujourd’hui ».

Privé de visite
Le ministre de l’Agriculture, lui, aura tout simplement renoncé à la traditionnelle visite inaugurale du salon, se limitant à recevoir plusieurs délégations. Auparavant, le ministre a annoncé plusieurs mesures. D’abord, le débloquage de 30 millions d’euros supplémentaires pour les éleveurs, « pour les exploitants qui rencontrent le plus de difficultés », ensuite l’organisation, d’ici la fin du mois d’octobre, d’une rencontre avec l’ensemble des acteurs économiques des filières, les banques, la MSA, les assurances, « pour leur demander de participer à l’effort collectif de soutien des exploitants agricoles ». Une manière de répondre à la revendication de la Fnsea qui demande une « année blanche », exemptée de charges.
« Au-delà ce ces mesures d’urgence, nous avons besoin d’un cap politique européen ». Bruno Le Maire a rappelé celui qu’il a fixé depuis plusieurs semaines : « Une nouvelle régulation des marchés européens ». Depuis le dernier Conseil agriculture de l’UE, deux États supplémentaires se seraient joints à la proposition franco-allemande, l’Espagne et la République Tchèque. Lundi prochain, la Pologne devrait donner sa réponse. Au total, dix-huit pays membres seraient partisans « d’inventer une nouvelle régulation ». Le ministre a aussi précisé que la Commissaire européenne, Mariann Fischer Boel, serait même disposée « à examiner l’ensemble des propositions franco-allemandes, en vue d’une régulation du marché du lait européen ».
Cette régulation passe, selon le ministre, au niveau français, par un rééquilibrage : « Il faut qu’il y ait un accord entre les producteurs mieux organisés et l’industrie de la transformation laitière ». À l’échelle européenne, la France propose avec l’Allemagne, face à la volatilité des cours internationaux, « une plus grande réactivité des capacités du stockage privé, sur l’ensemble de l’année ». Pour stabiliser les prix des cours des matières de base comme le beurre et la poudre, « il ne faut pas exclure de regarder vers des nouveaux instruments plus novateurs, plus audacieux comme un marché à terme européen ».
Quant au maintien des quotas, comme le réclament bon nombre de producteurs en colère manifestant à ce Space 2009, la position du
ministre est tranchée : « On a les quotas et la crise, donc les quotas, ça ne marche pas (…) ». De toute façon, a-t-il ajouté, « la France n’aura le soutien d’aucun autre État européen pour le rétablissement des quotas ».

Pas d’agriculteurs sans revenu : tous à Nantes le 16 octobre

 

« Le ministre a annoncé lundi dernier les assises de l’agriculture en amont du projet de loi de modernisation agricole. Nous avons des propositions à formuler pour que l’agriculture régionale, française et européenne retrouve sa place dans les politiques publiques prioritaires : alimentation, richesse socio-économique des territoires, emploi, préservation d’un environnement de qualité. Mais cet exercice prospectif en faveur d’un projet nouveau pour l’agriculture française et européenne n’est possible qu’à une condition : que les pouvoirs publics accompagnent très fortement et très rapidement les agriculteurs, toutes productions confondues, dans la crise sans précédent que nous traversons.
À quoi servirait-il d’inventer des outils d’orientation nouveaux pour l’agriculture si la France se transforme en vaste supermarché pour produits agro-alimentaires importés à bas prix ? À quoi servirait-il de construire de nouveaux outils pour l’avenir si les agriculteurs n’ont pas les moyens de traverser la crise violente du moment ? Aucun projet structurel ne peut susciter l’adhésion tant que la trésorerie et les situations d’endettement sont trop dégradées pour regarder loin devant et appréhender l’avenir au-delà de quelques mois. Aucun grand projet fondateur pour l’agriculture ne se construira contre ou sans les agriculteurs. La priorité et l’urgence consistent donc à mettre en place dès cet automne un plan de soutien et de relance pour l’agriculture. Le dernier trimestre 2009 ne doit pas se terminer sans des décisions fortes d’allègement de charges de restructuration financières pour les entreprises agricoles.
Voilà pourquoi nous appelons à une manifestation d’envergure nationale, dans toutes les capitales de région le 16 octobre. Sauf à faire aveu d’une totale impuissance du politique, ce que nous ne comprendrions pas après le volontarisme affiché pour voler au secours des banques ou de l’automobile il y a un an, le gouvernement doit annoncer des mesures à la hauteur de la crise.
Nos demandes sont de plusieurs ordres (voir l'Anjou Agricole du 18 septembre 2009).
Oui notre métier et l’alimentation de nos concitoyens méritent des assises et un débat à l’Assemblée, mais il mérite d’abord la reconnaissance pleine et entière de nos difficultés par le gouvernement. Cette reconnaissance, nous la mesurerons au niveau d’accompagnement qui sera mis en œuvre.
Soyons nombreux du Maine-et-Loire et de tous les Pays de Loire, déterminés et unis le 16 octobre à Nantes. »

Jean-Paul Piet
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FDSEA

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