Aller au contenu principal

Interview
380,15 € en prix de base sur janvier et février

Christophe Cesbron, producteur à Chemillé en Anjou et président de la nouvelle association de producteurs Lactalis, l’APLSL.

Vous venez de tenir le 13 janvier dernier à Saint Macaire en Mauges, la première assemblée générale de votre association des producteurs de lait Sèvres et Loire, l’APLSL, qui vient d’être créée. Pouvez-vous nous en retracer l’historique ?
Cette association de producteurs de lait livrant à Lactalis est issue de la fusion de deux anciennes associations : l’association ligérienne des producteurs Lactalis et ses 
209 producteurs et l’association Lactalis Charentes Poitou et ses 55 producteurs. Le traité de fusion a été validé le 24 novembre dernier, ce qui fait que l’APLSL représente aujourd’hui des producteurs répartis sur cinq départements, le 44, le 49, le 79, le 85 et le 86. Notre association adhère à l’APLBL, l'Association des Producteurs de Lait Pays de la Loire Bretagne Lactalis, qui est notre OP, qui elle-même adhère à l’Unell, l'Union nationale des éleveurs livreurs à Lactalis, qui est notre AOP. 


Quel était le but de cette fusion ? Que va-t-elle vous apporter concrètement ?
Trois motifs principaux ont guidé ce choix de fusion. D’abord, la recherche d’une plus grande visibilité de notre territoire au sein de Lactalis, pour éviter l’isolement de certaines régions périphériques. Ensuite, à tous les niveaux, cela permet une gestion et une organisation plus rationnelle et moins éclatée. Et enfin nous souhaitions amener une dynamique nouvelle aux responsables. Ainsi, nous allons élire courant février des délégués.  Chaque délégué représentera 5 producteurs de son secteur, ce qui nous permet de faire circuler les informations au plus près dans les deux sens. Ce sont ces délégués qui désigneront le Conseil d’administration. 


Êtes-vous en mesure d’annoncer des perspectives de prix pour ce début d’année 2022 ?
Oui. Suite aux négociations conduites par l’Unell, dont je tiens à saluer le travail et le dévouement des producteurs qui nous représentent, nous avons obtenu, sur la zone APLBL, un prix fixé à 
380,15 euros les 1 000 litres en 38/32 sur les mois de janvier et février 2022. Ce prix est issu de notre formule 50 % PGC France, 20 % prix allemand et 30 % beurre-poudre. Deux indicateurs tirent vers le haut : l’indicateur beurre-poudre est actuellement le plus 
favorable, à 454 euros les 1 000 litres. Et les PGC France nous tirent aussi vers le haut, avec la prise en compte des coûts de production, conformément à la loi Egalim, mais aussi la fin de l’ajustement concurrentiel sur les autres laiteries. C’est encore une disposition de la loi Egalim, qui l’interdit. Ainsi, Lactalis n’est plus censé ajuster ses prix en fonction de ce que payent ses concurrents comme il le faisait jusqu’ici. C’est ce qui fait qu’en ce début 2022, nous sommes plutôt dans le haut du panier, comparativement aux prix annoncés ailleurs. Tant mieux, on ne va pas s’en plaindre ! Surtout qu’en face on a quand même un niveau de charges qui augmente lui aussi de façon inquiétante. Donc c’est bien mais c’est un minimum et il faut que ça continue. Les perspectives du 1er semestre semblent, à ce stade, plutôt bonnes. Mais on ne sait jamais ce qui peut se passer, surtout dans ce climat d’instabilité mondiale.


Quelle analyse faites-vous de la stratégie voulue par Lactalis qui demande aux OP de baisser les volumes de 2 % par an sur une période de 3 ans ?  
Un peu étonnant dans ce contexte où le marché mondial est précisément celui qui tire le plus actuellement ?
Oui c’est vrai aujourd’hui, mais ce n’était pas forcément le cas lorsque nous avons ouvert ces discussions avec Lactalis en avril 2021. Et si on regarde les 10 dernières années, les périodes où le beurre-poudre tiraient vers le bas sont plus nombreuses. Donc réduire un peu notre dépendance à ces marchés qu’on ne maîtrise pas, par définition, n’est pour nous pas un problème. Ça l’est d’autant moins que les producteurs en place ne sont pas touchés individuellement par cette stratégie de baisse de volume. Cela se fait lorsqu’un producteur arrête sans repreneur, où le volume ponctionné est plus important. En clair, avant, ce producteur pouvait céder de gré à gré 70 % de sa référence contractuelle à un autre producteur membre de l’APLBL. Aujourd’hui, c’est limité à 50 %. Sur les 50 % restants, 30 % sont destinés à la réserve OP gérée par l’APLBL et 20 % sont gérés par Lactalis, notamment pour de l’attribution JA, mais aussi par exemple pour la réduction du volume contractuel global en France.
Cela signifie que le volume attribué aux jeunes qui s’installent peut être revu à la baisse ?
Non pas du tout. La règle n’a pas changé. C’est toujours 150 000 litres pour un jeune qui s’installe dans la limite de 450 000 litres par UTH. Que chacun se rassure : il y aura du lait demain pour tous les producteurs Lactalis qui veulent produire. Nous avons par exemple redistribué 
de 11 000 à 25 000 litres l’année dernière aux producteurs qui en ont fait la demande. Mais ne nous y trompons pas : aujourd’hui, ce n’est pas tant du volume que les producteurs demandent qu’un prix rémunérateur ! C’est sur ce terrain que nous nous battons, et que j’invite les derniers producteurs de la zone qui n’adhèrent pas encore à l’OP à nous rejoindre.*

* Les producteurs qui souhaitent adhérer à l’APLSL peuvent se faire connaître à assolpl49@gmail.com

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les oignons semences sont déchiquetés chez Alexis Girard à Jumelles. Dans le même secteur, l'orage a couché des arbres dans les champs de maïs semences.
La grêle a fait des ravages en Anjou

Un orage de grêle s'est abattu dans certains secteurs du Maine-et-Loire, mercredi 19 juin. Les dégâts sur les cultures…

En Anjou, le nombre de  champs moissonnés augmentent progressivement. Mais la majorité des surfaces restent encore à récolter.
Des moissons au compte-goutte
Comme pour les semis, la récolte des céréales s'étale en Anjou. Les chantiers s'organisent entre les gouttes. La Cuma de Daumeray…
Augustin Pipard a créé son élevage de limousines et projette de faire de la vente directe sur sa ferme d'Ombrée d'Anjou (Pouancé).
Indépendant,mais bien entouré

Augustin Pipard est installé à Ombrée d'Anjou (Pouancé) depuis novembre 2022, à l'EARL du Ruisseau. Le jeune agriculteur est…

La météo, les conditions de récolte et la variété cultivée entrent en compte dans le rendement, attendu en baisse cette année.
La récolte de ray-grass semences compliquée par la pluie

Les conditions météo de cette année vont peser sur les rendements de ray-grass semences. Reportage dans le Chemillois où des…

Christiane Lambert, présidente du Copa.
Ursula von der Leyen doit afficher son ambition pour l'agriculture

Christiane Lambert quittera la présidence du Copa* au terme de 4 ans de mandat le 27 septembre prochain. Alors que le nouveau…

Le 28 juin, le conseil d'administration de la FDSEA s'est emparé des sujets environnementaux et de l'agrivoltaïsme.
La FDSEA prend position sur l'agrivoltaïsme
Le Conseil d'administration de la FDSEA 49 s'est réuni vendredi 28 juin dernier pour faire le point sur de nombreux sujets d'…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois