Safer Pays de la Loire
Alain Denieulle succède à Bernard Bellanger à la présidence
Suite à l'assemblée générale de la Safer Pays de la Loire, jeudi 19 juin, à Beaucouzé, Alain Denieulle a été élu à la présidence, succédant à Bernard Bellanger.






Lors de l'assemblée générale élective de la Safer Pays de la Loire, qui s'est tenue jeudi 19 juin à Beaucouzé, Bernard Bellanger, âgé de 67 ans, n'a pas brigué de mandat supplémentaire à la présidence. "L'âge limite est de 70 ans et le mandat est de quatre ans", explique l'ancien producteur de lait sarthois. Après trente ans au sein de la structure - il est arrivé en 1994 en tant que représentant de la FDSEA72, avant de diriger le comité technique départemental sarthois en 2005, puis l'organisme régional en 2017-, il passe la main à Alain Denieulle. L'occasion d'évoquer l'évolution des missions de la Safer. "Il y a 30 ans, on ne parlait pas trop d'environnement ni de protéger la ressource en eau, pointe Bernard Bellanger. Et il y avait des lignes de crédit dans tous les départements pour des programmes d'aides à la restructuration parcellaire". Le regroupement des cinq départements ligériens en 2018, et le congrès national à La Baule, sont des événements marquants pour la structure qui a changé de nom(1). "Je suis fier d'avoir pu conduire pendant 8 ans les actions de la Safer, reconnaît Bernard Bellanger. Mais je n'étais pas seul. Je voudrais remercier les salariés, les membres des comités techniques et les commissaires du gouvernement".
Baisse du marché foncier
Trente ans plus tard, il s'agit de "préserver un équilibre" entre les différentes missions de la Safer (transmission et confortation des exploitations, régulation du marché foncier, ressource en eau, travail avec les collectivités territoriales), dans un contexte de baisse du marché foncier. "L'activité s'est tassée en 2024, indique le directeur Rémy Silve. Avec un total de ventes (23 874) bas en volume et surtout en valeur (-3,7%), le plus bas des 5 dernières années. Malgré tout, le prix des terres et des prés apparaît relativement stable à l'échelle régionale". Globalement les grands équilibres observés les années précédentes sont toujours présents. La moyenne des prix/ha va décroissante du Nord au Sud sur une échelle allant de 1 à 5 : de 2 000 €/ha en Loire-Atlantique et en Vendée à 10 000 €/ha dans le Nord-Ouest Mayennais. La hausse des taux d'intérêt déstabilise également l'activité de la Safer, "posant des problèmes de financement des installations et des difficultés à trouver des solutions de portage, en particulier pour le bâti". "Il faudrait qu'un jeune puisse démarrer son activité avant d'acheter sa maison, suggère le nouveau président. Dans certains secteurs, l'achat de la maison d'habitation de l'exploitation compromet l'installation".
Nouvelles ressources
Face au déficit budgétaire constaté à la fin de l'exercice 2024 (-60 000 €), "malgré des charges maîtrisées", la Safer Pays de la Loire doit dégager de nouvelles ressources. "Nous devons être sur le terrain, insiste Alain Denieulle. L'équipe de conseillers est aujourd'hui complète pour développer la prospection. Et nous avons créé trois postes spécifiques, dont l'un sur le suivi des opérations et des cahiers des charges qui a permis de traiter 421 dossiers en un an". Un juriste fiscaliste, spécialisé dans la cession des parts de société, vient soutenir le traitement des dossiers dans le cadre de la loi Sempastous. "Nous avons eu 56 demandes d'autorisation, la majorité concernant des restructurations familiales, précise le directeur. Seules 3 ont fait l'objet d'une demande de compensation. Mais cette loi permet à la Safer de pénétrer sur le marché des parts sociales. Nous avons ainsi réalisé 8 opérations sociétaires amiables en 2024, pour une surface de 730 ha, et récupéré en contrepartie 90 ha". En outre, la Safer a acquis une société agricole de plus de 200 ha en Vendée qui pourra être rétrocédée à des agriculteurs.
Un nouveau président
Âgé de 60 ans, Alain Denieulle va donc endosser de nouvelles missions. "Le président a notamment un rôle de relations publiques. Il représente la Safer auprès des instances politiques et professionnelles départementales et régionales, note-t-il. Et il est en contact avec l'ensemble des comités techniques". L'éleveur de bovins et de volailles d'Ombrée d'Anjou (Le Tremblay), préside lui-même le comité technique du Maine-et-Loire depuis 2013. Il y a découvert "des discussions passionnelles". Si les dossiers conflictuels sont pointés du doigt, Alain Denieulle considère qu'il "faut surtout garder en mémoire les bons dossiers". "On vient chercher la Safer quand la situation est compliquée. Ou urgente", rappelle le nouveau président.