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Négociations commerciales
Atterrissage décevant pour les industriels

Les négociations commerciales avec la grande distribution qui se sont bouclées le 1er mars ont débouché sur des hausses moyennes de l’ordre de 10 %, soit 5 points en dessous de ce que demandaient les industriels.

Selon l’Insee, l’inflation alimentaire avait déjà grimpé de 14,5 % sur un an entre février 2022 et février 2023. Les dernières négociations devraient donc accentuer la tendance.
© Patricia Olivieri

« Le bilan est, hélas, toujours le même », amorce le président de l’Adepale (produits élaborés), Jérôme Foucault. Les industriels comptaient sur les négociations commerciales annuelles pour répercuter la forte inflation des charges et des matières premières dans leurs tarifs. Cette fois encore, c’est la déception. « Le compte n’y est pas. On est au mieux aux deux tiers des besoins (exprimés par les industriels, ndlr) », constate Jérôme Foucault. « C’est le retour de la guerre des prix », abonde le président de la Coopération agricole, Dominique Chargé. Les augmentations de tarifs demandées par les coopératives étaient de 13 % en moyenne, l’écart avec les hausses obtenues sera autour de 4-5 % selon les premières estimations. « Chaque année, on croit que ce sont les négociations les plus difficiles. Cette année, on est arrivés à un point de non-retour », relève la directrice juridique de l’Ania (industries alimentaires) Marie Buisson. Les adhérents de l’Ania demandaient entre 13 et 15 % de hausse de tarifs. « Il y aura un écart d’au moins cinq points » à l’arrivée, évalue-t-elle. Pour les TPE, PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire), l’atterrissage se situe entre 7 et 8 % de hausses, selon les premières estimations de la Feef. 

Une spécificité française
Chez les agriculteurs, la hausse des charges est de 18%, « c'est 35% sur deux ans, on n'a jamais connu cela et il nous faut le répercuter », détaillait Christiane Lambert sur France Info le 4 mars. « Nous allons avoir un retour, mais pour les industriels, c'est plus difficile. Ils n'arrivent pas à passer les hausses de cartons, d'emballage, de salaires, de logistique », poursuivait la patronne de la FNSEA. « C'est une spécificité française » affirmait-elle par ailleurs sur BFMTV. En effet, « quand les industriels demandent des hausses de prix en Allemagne, ils les obtiennent alors que l'inflation alimentaire en Allemagne est de 21 %, contre 14 % en France ».

Inflation assumée
Selon l’Insee, l’inflation alimentaire avait déjà grimpé de 14,5 % sur un an entre février 2022 et février 2023. Les dernières négociations devraient donc accentuer la tendance. Une évolution assumée par la FNSEA. La France est un pays « où la distribution concentrée à écrasé les prix » et les français se sont « habitués à manger à pas cher », mais « depuis 10 ans, on a perdu 100 000 fermes » pointait Christiane Lambert. Et de poursuivre, « c'est un choc de payer plus cher aujourd'hui, mais c'est nécessaire si on veut garder nos agriculteurs et attirer des jeunes. On est en France, il y a des exigences des consommateurs, des règles sociales, des rémunérations plus élevées, des règles environnementales et sanitaires. Ça mérite des prix supérieurs, sinon on perd les agriculteurs et les industries. »

Réouverture des négociations fin juin
Moins assumée par l’exécutif, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé lundi que le gouvernement demandera « aux industriels de renégocier leurs prix avec la grande distribution » d’ici fin juin. « Nous n’allons pas attendre la fin 2023 pour que la baisse des prix de gros se répercute sur les prix des produits de détail » a-t-il justifié. « Lorsque les prix augmentaient, les industriels nous ont demandé de pouvoir renégocier », rappelle le ministre en référence à la réouverture des négociations commerciales en 2022 après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Et de souligner qu'« aujourd’hui, ces coûts sont en train de baisser ». Cette renégociation ne concernerait que « les grands industriels ».
 

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