Maraîchage
Beaujean Production ouvre ses portes à des entrepreneurs angevins
Les adhérents de Produit en Anjou ont visité l'exploitation Beaujean Production à Sainte-Gemmes sur Loire, ce mardi. Ils ont été sensibilisés par la même occasion à l'association Solaal, qui lutte contre le gaspillage alimentaire.


4 millions de salades produites par an, 600 à 700 tonnes de poireaux, mais aussi du céleri rave, et du choux : avec une centaine d'hectares à Sainte-Gemmes sur Loire, l'entreprise Beaujean Production est un des plus gros producteurs de salades français, principalement à destination du marché de la grande distribution. Une partie de la production est aussi écoulée en 4ème gamme via la coopérative légumière La Rosée des champs.
Aux portes d'Angers, la famille Beaujean est présente ici depuis 5 générations. "Nous sommes très attachés à ce terroir", souligne Pascal Beaujean. Le maraîcher dirige la société avec deux associés, Thibault Chesneau et Stéphane Le Cam. L'exploitation adhère depuis 2016 à la marque Produit en Anjou, qui organisait une visite à l'attention de ses adhérents le 13 mai. Beaujean Production écoule la grande majorité de ses légumes en GMS, en priorité sur l'agglomération angevine, mais aussi bien au-delà, jusque dans le Sud-Ouest. "Nous avons constaté que grâce à l'estampille Produit en Anjou, on nous localise mieux. Nous voyons clairement l'intérêt de nos clients, chefs de rayons, acheteurs", indique Pascal Beaujean. Pour lui, cette marque prend tout son sens, aussi, lorsqu'on vend en dehors du territoire angevin : "localement, la provenance Ste Gemmes sur Loire, ça parle aux clients ! Mais plus loin, c'est justement intéressant d'avoir la marque pour nous situer".
Des salades 9 mois sur 12
Le marché de la salade en GMS s'est spécialisé, a expliqué le producteur, qui a fait le choix de se focaliser sur la salade afin de massifier la production et de réaliser des économies d'échelle. "Si l'on veut être présent sur le créneau de la GMS, il n'y a pas le choix, il faut avoir de la quantité, de la régularité, de la rapidité...", souligne Pascal Beaujean, qui perçoit une certaine inflexion dans le comportement de ses clients. "Il y a une certaine prise de conscience qu'il leur faut de la marchandise. Et dans le maraîchage, ça a "écrémé dur"...." Le maraîcher a le sentiment qu'on "appuie un peu moins sur la tête (des producteurs)". Cela dit, la commercialisation reste fort dépendante de la conjoncture. Après un bon mois d'avril, avec des prix corrects et moins de volumes sur le marché, celui-ci redevient plus compliqué, avec plus de volumes et le début de l'autoconsommation.
L'exploitation produit de la salade 9 mois sur 12. Le changement climatique a des conséquences concrètes ici. "Sous nos multichapelles, avant, on enchaînait trois séries de salades : de décembre à mars, puis de fin mars à juin, puis de septembre à novembre. Désormais, à cause des gros pics de chaleur, on ne peut plus faire toute la série du milieu", ont témoigné Thibault Chesneau et Pascal Beaujean. Lors de la visite, seules quelques serres étaient cultivées en salades, les autres étant implantées en couverts végétaux de moutarde.
Dans la famille Beaujean, il y a aussi Pierre, un des frères de Pascal. En retraite aujourd'hui, l'ancien maraîcher est impliqué depuis plusieurs années dans l'association Solaal, en tant qu'administrateur.
"Solaal a besoin de mécènes"
Accompagné d'Anouk Tan, chargée de mission pour Solaal Pays de la Loire, il a lancé un appel aux chefs d'entreprise présents : "Solaal a besoin d'argent, besoin de mécènes". La diminution des aides au fonctionnement de l'association (notamment l'aide régionale qui passe de 30 000 euros à 0), oblige à trouver de nouvelles ressources financières.
Solaal, qui met en relation agriculteurs ou entreprises agroalimentaires donatrices et les structures d'aide alimentaire, cherche toujours à étoffer son réseau de donateurs. "Il n'y a pas de petit don, certains donateurs proposent 3 ou 4 cagettes, d'autres des palox entiers", décrit Pierre Beaujean. L'association recherche aussi des glaneurs pour récupérer les cultures laissées au champ.