Aller au contenu principal

Bigot, comme un poisson dans l’eau

Production méconnue, et pourtant fondamentale dans les campagnes, la pisciculture présente de nombreux points communs avec le monde agricole.

Laurent Bigot.
Laurent Bigot.
© AA

A Miré, tout est parti d’un simple projet d’irrigation, en 1976. La création d’un étang par le père de Laurent Bigot a été le point de départ de l’entreprise Bigot Pisciculture. Il existait une demande locale en poisson, et le père de Laurent Bigot s’y est lancé, petit à petit, passant d’éleveur laitier à pisciculteur. Les bâtiments et le corps de ferme ont été réamménagés, afin de développer une entreprise piscicole qui compte dans le grand Ouest.


300 ha en eau
Aujourd’hui, Laurent Bigot a repris la structure. Ce sont désormais 27 ha de bassins et 273 ha d’étangs qui lui permettent de produire 60 à 80 tonnes de poissons par an. 4 activités sont développées par l’entreprise, à savoir l’élevage de vif, l’élevage en vue du repeuplement, l’élevage de carpes et la prestation de service.


Elevage extensif
La pisciculture se rapproche dans de nombreux points du monde agricole. Ainsi, Laurent Bigot pratique un élevage extensif dans ses étangs, et semi-intensif dans ses bassins. Les étangs sont peuplés de manière à trouver un équilibre dans la chaîne alimentaire, permettant ainsi d’avoir des poissons ayant grandi naturellement. D’ailleurs, 95 % de la reproduction est naturelle. L’étang produit environ 150 kg/ha/an de poisson, « mais on a un potentiel bien plus élevé, sans la prédation ». Pour le bassin, « on peut monter jusqu’à 2,5 t/ha/an », détaille le pisciculteur. La récolte est saisonnière, la période du repeuplement étant de l’automne à l’hiver. En bassin, la demande du vif est constante dans l’année. La récolte s’effectue grâce à l’aide d’un filet (une senne) et d’une grue, manutention réalisée par Laurent Bigot et ses 2 salariés.


Cormoran et aquaponie
Si l’activité agricole était le quotidien du père de Laurent Bigot, ce dernier n’a pas complétement délaissé le tracteur. En effet, 20 ha sont exploités en blé et maïs, afin de nourrir les poissons. Permettant ainsi de limiter l’achat des aliments, coûtant près de 1 000 €/t.  L’eau des bassins est utilisée pour irriguer les cultures. Un système aquaponique à grande échelle, et une illustration du bon sens paysan. « Je défends une certaine manière de produire, éthique, soutenable, et économiquement viable », témoigne Laurent Bigot. La viabilité est mise à mal depuis de nombreuses années en pisciculture. Les sécheresses, mais surtout les ravages des oiseaux pêcheurs, en particulier du cormoran, ont fait chuter drastiquement le nombre de pisciculteurs. « En France, on est moins d’une centaine. Et la dynamique est à la déprise, de moins en moins de jeunes s’installent. C’est le frein principal au développement de la pisciculture. On peut perdre la production d’un étang entier en quelques jours », déplore Laurent Bigot. Cependant, celui-ci ne perd pas espoir, et continue d’aller de l’avant. Ainsi, il a investi dans du matériel de protection et du matériel productif, grâce à l’aide de la région Pays de la Loire, de l’Union européenne et du Smidap (syndicat mixte pour le développement de l’aquaculture et de la pêche). Le chef d’entreprise espère que « des réelles mesures soient prise pour lutter contre la prédation. Nous ne sommes pas indemnisés de nos pertes ». Et pourquoi pas, dans le futur, développer des filières piscicoles destinées à la consommation humaine, afin d’en faire un produit incontournable.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Lundi 22 avril, Claude Thouin a implanté de la lentille verte, du pois chiche et de l'œillette. Ces trois cultures sont sous contrat avec la CAPL.
À Bécon, Claude Thouin se diversifie avec des cultures de niche
Faute d'avoir pu implanter toute sa surface de céréales à l'automne, Claude Thouin a choisi de diversifier son assolement en…
Daniel Rochard (JRC Solaire) et Christophe Cesbron (Serres JRC). A droite : les nouveaux haubans photovoltaïques.
Plus d'autonomie énergétique avec les haubans photovoltaïques
JRC Solaire conçoit des haubans photovoltaïques visant à accroître l'autonomie énergétique des exploitations maraîchères et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois