Aller au contenu principal

Interview
Blocage des abattoirs Bigard, un an après

Blocage des abattoirs Bigard, un an après

Blocage de l’abattoir Charal à Cholet en novembre 2010.
Blocage de l’abattoir Charal à Cholet en novembre 2010.
© AA

Il y a un an, les éleveurs bloquaient neuf des principaux sites du groupe Bigard. Ils exprimaient leur révolte et refusaient d'être plus longtemps "la variable d’ajustement de la filière". Rappelez- nous le pourquoi de ce bras de fer avec le principal groupe industriel français.
Mickaël Bazantay : à l'automne 2010, les éleveurs de viande bovine subissaient une grave crise de revenu depuis 2007, résultant de la flambée des coûts de production, avec l’explosion du prix de l’alimentation animale et des intrants. En parallèle, les prix des bovins payés aux éleveurs ne progressaient pas, en raison de la pression de l’aval, de la non transparence des prix. Il fallait agir.

Un an après, où en est-on ?
L’action de blocage de Bigard ne visait pas à fixer ou négocier un prix. Un accord de ce type aurait été illégal quel qu’en soit le cadre. La hausse des cours ne se décrète pas. Pour la FNB, il s’agissait d’obtenir des orientations et mesures favorisant la transparence et un meilleur équilibre de marché, à même de générer une hausse des cours.
Nous pouvons légitimement en mesurer les effets, cela même si les éleveurs confrontés à
une trésorerie catastrophique espéraient une évolution plus rapide et bien qu’il reste encore à obtenir pour restaurer totalement l’équilibre économique des exploitations.
Des avancées de fond ont été réalisées ou sont engagées, Et la priorité FNB du levier export pays-tiers a été validée et confortée. Par rapport à l’an dernier, le prix des jeunes bovins a augmenté de 65 à 70 cts par kg carcasse, les femelles allaitantes de 25 à 35 cts, la moyenne de l’ensemble des bovins de plus de 40 cts. En parallèle, l’engagement a été pris par la distribution de mettre en avant la viande française et redynamiser VBF. Constatons que les volumes importés en France ont chuté de 11 % par rapport à l’an passé.

Et sur la transparence ?
D’autres mesures de fond faisaient partie du paquet négocié dans le cadre de la feuille de route fixée sous l’égide du ministre, sur base des orientations de la FNB. Concernant l'obligation d’installation des machines à classer, le processus est en cours, avec réétalonnage des machines pour attester de leur conformité. Et en juin 2012 au plus tard, tout doit être en place pour tous les abattoirs de plus de 3 000 tonnes. Concernant la réforme du dispositif de cotations, les textes réglementaires et les dispositions de contrôles des prix fournis par les abatteurs sont en phase de finalisation pour une mise en œuvre début d’année.

L'observatoire des marges est des prix avait suscité bien des commentaires…
Sur ce volet, c’est encore “la bouteille à l’encre”. Mais nous ne lâcherons pas. Les pouvoirs publics doivent mettre à plat et surveiller les écarts entre prix producteur et consommateur.

Et la contractualisation ?
La contractualisation prévoit la prise en compte des coûts de production car la production ne se maintiendra que si les éleveurs parviennent à faire face à des coûts en forte hausse et à se rémunérer correctement. Un accord-cadre sur la contractualisation est en préparation à Interbev. Il demandera à ce que les contrats proposés aux éleveurs s’appuient, à la fois, sur  un indicateur de marché mais aussi sur un indicateur de coût de production.

Quel enseignement tirez-vous aujourd'hui de cette action ?
La force de notre réseau syndical a permis de se faire entendre et de contrer la pression incessante de ses entreprises. Et le travail continue, chaque jour. C’est un combat permanent dans lequel les éleveurs sont engagés. Certes, rien n’est jamais acquis, il faudra compter également avec les aléas des marchés qui créeront à coup sûr, ici où là, des revers. Mais le cap est donné et il sera maintenu : la mobilisation active des éleveurs pour un juste prix de leur production.

RECUEILLI PAR M. L.-R.
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A gauche, le préfet Philippe Chopin invité à inspecter un lot de blancs de poulets d'origine thaïlandaise. À droite, l'arboriculteur Sylvain Kupperroth, expliquant les difficultés rencontrées dans son secteur. 
Le "banquet de la honte" dressé devant la préfecture 
Dans le cadre d'un appel national à mobilisation, des adhérents de la FDSEA et de JA49 ont dénoncé, vendredi 26 septembre à…
Conférence de presse FNSEA-JA le 17 septembre au Space.
Manifestations du 26 septembre : " un tour de chauffe "
La FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) qui ont organisé le 17 septembre, une conférence de presse au Salon mondial de l'élevage (…
Vendredi 19 septembre, l'entreprise Defois est intervenue à Chanteloup les bois.
De bons rendements 2025

La récolte du tournesol est bien avancée dans le Maine-et-Loire. Les rendements des premières parcelles avoisinent 25 q/ha.

GOCO2 : un projet d'envergure
Depuis 2021, Heidelberg Materials, Lafarge Ciments, Lhoist, NaTran et Elengy travaillent ensemble sur GOCO2 (Grand Ouest CO2), un…
Campagne d'information de la gendarmerie
Vol de GPS : rappel des bonnes pratiques
La gendarmerie nationale communique sur les bonnes pratiques à adopter contre le vol de matériel agricole.
De gauche à droite : Éric Forin, Directeur général de Terrena, Olivier Chaillou, Président de Terrena, Bernard Guillard, Président d'Agrial et Julien Heillaut, Directeur général d'Agrial.
La naissance d'un futur géant ?

Dans un communiqué le 22 septembre, les coopératives Agrial et Terrena ont annoncé s'être lancées dans un projet de "…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois