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Interview
Compétitivité et croissance durable

Pascal Ferey, vice-président de la FNSEA chargé des questions environnementales interviendra mardi prochain, lors du congrès de la FDSEA, au Lycée de Pouillé.

© Reussir / S. Leitenberger
D’après vous, quelles perspectives se dessinent pour nos filières de l'Ouest dans le contexte économique actuel ? Et dans le cadre de la future Pac ?
Pascal Ferey : L’expérience a montré que prédire l’avenir des marchés agricoles est un exercice périlleux. Néanmoins, les marchés agricoles sont relativement bien orientés. Les produits laitiers sont bien valorisés depuis un an et demi et la filière viande bovine a retrouvé des couleurs depuis la mi-2011. Quant à la filière porcine, l’embellie de l’automne dernier peine à se confirmer. Disons pour résumer que cela va mieux pour nos filières d’élevage mais cette amélioration demeure fragile et pourtant nécessaire.

Quels sont les défis internes et externes auxquels nos filières devront répondre ?
Incontestablement, nos filières doivent mieux s’organiser. Notre aval se concentre, la distribution n’a jamais été aussi puissante et les pouvoirs publics abandonnent de plus en plus la gestion des marchés agricoles. Nous devons donc absolument mieux nous regrouper pour peser dans la mise en marché de nos productions. Quant au défi externe, c’est la volatilité des marchés qui nous préoccupe. Comment vont-ils évoluer dans le contexte de crise financière que nous traversons ? Quelles seront les conséquences pour la filière bovine des relations franco-turques ? Nul ne peut le prédire.

La FNSEA fait de la compétitivité son cheval de bataille. C'est aussi le thème du rapport d'orientation de la FDSEA 49. Comment voyez-vous les choses s'organiser ?
La compétitivité doit être recherchée à plusieurs niveaux. D’abord sur nos exploitations, la maîtrise des charges doit devenir un leitmotiv. Collectivement, nos filières doivent aussi trouver des formes d’organisation qui permettent de dégager de la compétitivité, en rationnalisant les outils, par exemple. Et puis les pouvoirs publics doivent nous accompagner en apportant les corrections nécessaires à nos surcoûts comparés à nos voisins. Je pense aux écarts de coûts de main d’œuvre que les industries de transformation de viande subissent par rapport à leurs concurrents allemands. Les pouvoirs publics ont aussi la responsabilité de ne pas ajouter des contraintes administratives et réglementaires sur nos exploitations au-delà des exigences européennes.

Comment le thème de la croissance durable peut concrètement s'exercer et cohabiter avec celui de la compétitivité ?
La croissance de la production est indispensable pour honorer les besoins d’une population mondiale qui s’accroît. Mais à quoi servirait d’augmenter la production pendant une période si c’était au prix de la dégradation du potentiel de production. De plus, nous ne pourrons être présents sur les marchés que si nous sommes capables de faire face à la concurrence. Ce n’est donc pas un choix qui s’offre à nous mais une obligation : nous devons créer les conditions d’une croissance durable tout en étant compétitifs.

Le département de Maine-et-Loire est face à des enjeux vis-à-vis de l'eau (irrigation, réserves). Quels moyens mettre en oeuvre ?
On touche là au sujet que j’évoquais. C’est la responsabilité des pouvoirs publics de permettre aux agriculteurs de stocker l’eau. Le président de la République a déclaré en faire une priorité. Nous attendons que son gouvernement mette ses paroles en application.

Concernant la qualité de l'eau, quid de la directive nitrates ?
Et, de façon plus large, quid du verdissement prévu dans la réforme de la Pac ?
Le verdissement des aides proposé par la Commission européenne n’est pas acceptable pour la FNSEA. Il ne s’appuie sur aucun bilan de ce qui a été fait et ne tient aucun compte des efforts des agriculteurs notamment, dans le cadre du bilan de santé de la Pac. Nous sommes toujours attachés à une approche agronomique qui n’apparaît pas dans la proposition européenne. Par ailleurs, il prévoit de déterminer des “zones à focus écologique”. Cela ne doit pas se traduire par une diminution des surfaces exploitables alors que certaines terres sorties de l’agriculture pourraient parfaitement satisfaire à cette exigence.

Congrès FDSEA

Mardi 31 janvier, de 9 h 30 à 14 h 30 au Lycée de Pouillé, Route de Pouillé aux Pont-de-Cé

Syndical

Les adhérents ont répondu présent aux assemblées générales cantonales

Les assemblées générales cantonales de l’hiver 2011-2012 se sont terminées cette semaine. Seule celle du canton de Segré se déroulera début février. La Pac 2014, l’actualité syndicale et la situation des productions sont les sujets les plus souvent abordés, dans une ambiance posée et conviviale. Ces réunions sont aussi l’occasion pour les adhérents d’alerter les membres du bureau de la FDSEA sur les problématiques spécifiques à leur canton.
À Champtoceaux, le combat a porté sur la classification excessive des terres en zone humide : grâce à la mobilisation de la profession les zones inondables ne sont plus classées comme telles. Le canton est ainsi passé de 30 à 7 % de zones humides. Les adhérents étaient également inquiets du devenir du statut du fermage : de plus en plus de propriétaires gardent leurs terres et se déclarent exploitants pour ne plus avoir affaire à des fermiers. Dans ces conditions, comment gérer les plans d’épandage ?
À Saint-Georges-sur-Loire, les échanges ont également porté sur le foncier. Les participants ont affirmé la nécessité de revoir la législation du contrôle des structures pour pouvoir maintenir une politique des hommes sur le territoire.
Enfin, à Saint-Florent-le-Vieil, les agriculteurs ont dénoncé le comportement d’un propriétaire foncier qui récupère ses terres pour y développer des taillis à très courte rotation (TTCR) au détriment de projets d’installation.
Les débats ont été animés. Les discussions se poursuivront mardi 31 janvier au Lycée de Pouillé lors du congrès de la FDSEA.

A.A.
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