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Agrivoltaïsme
Consensus musclé pour une définition stricte de l’agrivoltaïsme

Un consensus ferme s’est dessiné pour une définition stricte de  l’agrivoltaïsme capable de prioriser la production alimentaire sur celle  d’énergie, lors d’une table ronde organisée le 23 novembre à Paris. Ce consensus rassemble la FNSEA, les JA, les Chambres d’agriculture et une partie des opérateurs photovoltaïques sur terres agricoles.

Au moment où la loi sur les énergies renouvelables arrive en discussion plénière à l’Assemblée nationale, un consensus, loin d’être mou, s’est dégagé, lors de la table ronde organisée par l’association interprofessionnelle France Agrivoltaïsme le 23 novembre à la Maison des Chambres d’agriculture. « La priorité à la production alimentaire sur celle d’électricité doit être la ligne rouge » à ne pas dépasser, concernant les projets photovoltaïques sur des terres agricoles, a déclaré Olivier Dauger, référent climat et énergie de la FNSEA. Il a affirmé cette position face à des amendements qui proposent de libéraliser la production d’électricité photovoltaïque sur des terres « à faible potentiel » agronomique. « Si l’on commence à ouvrir la boîte de Pandore, les énergéticiens diront que ce n’est jamais assez et ils empiéteront sur la production alimentaire ». « Déjà c’est le Far West sur le terrain, ce sont des conseillers du gouvernement qui le disent », a-t-il ajouté. 


Prioriser l’alimentation pour éviter les accusations demain
Le président des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot, a appuyé ce point de vue, en appelant au vote d’une loi 
« qui encadre de façon ferme le photovoltaïque agricole. Si elle n’affirmait pas de façon assez nette sa position, la profession pourrait se voir accusée, plus tard, de ne pas avoir accordé la priorité à l’alimentation ». La filière oléoprotéagineuse a déjà expérimenté ce genre d’attaques avec le biodiesel, a rappelé Michel Boucly, ancien directeur général du groupe Avril. « Nous n’avions pas suffisamment expliqué aux pouvoirs publics l’objectif premier du développement du biodiesel, qui était de s’affranchir de la dépendance en protéines pour l’alimentation du bétail ». Résultat :  « On nous a répondu que puisque nous produisons de l’énergie, nous ne produisons pas de ressources alimentaires. Nous avons perdu dix ans avant de voir la réalité du développement du biodiesel ». Pendant tout ce temps la filière a tenté d’expliquer que le tourteau de colza évite d’importer du tourteau de soja. « Je vous mets en garde avec cette expérience malheureuse, que nous avons vécue parce que nous n’avions pas maximisé nos chances de ne pas être bashés », a conclu l’ancien DG d’Avril. 


Sortir de la conception  des gros volumes à bas prix
La position des professionnels de l’agriculture est précise sur le modèle d’agrivoltaïsme à appliquer. « Il faut éviter de mener des projets de très grande taille. Pour cela il est important de faire sauter l’article de la loi qui donne la possibilité de faire des projets sur des terres à bas potentiel agronomique », a affirmé Olivier Dauger. La profession tente d’expliquer au gouvernement que l’agrivoltaïsme ne se réduit pas à une production d’énergie et que les choses sont plus complexes. « Bercy conçoit l’agrivoltaïsme à travers les gros volumes produits au moins cher possible et attache trop peu d’importance à la vision globale de l’agrivoltaïsme que donnent les analyses de cycle de vie (ACV) », bilans qui prennent en compte tous les paramètres (l’alimentation, l’énergie, les équilibres fonciers et sociaux des territoires). Cette préférence pour un modèle d’installations de tailles raisonnables et réparties sur le territoire français a été souligné par Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture France. « Je ne suis pas adepte du “ small is beautiful ” mais il ne faut pas de trop gros projets », a-t-il renchéri. Invité à cette table ronde, le député Jean-Luc Fugit (Renaissance, Rhône), a déclaré son choix pour une définition de l’agrivoltaïsme qui ne soit pas floue et qui exclut les « projets alibis ». « La priorité, c’est le sujet alimentaire », a-t-il conclu, avouant qu’il n’est pas en phase sur ce point avec d’autres députés de son groupe politique. 

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