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Interview
“Construire des dispositifs pour faire face aux aléas climatiques”

Joint par téléphone jeudi matin en direct du congrès de Rodez, Frédéric Vincent, président de JA49, détaillait les attentes des jeunes agriculteurs vis-à-vis du ministre attendu dans l’après-midi.

Frédéric Vincent, président de JA49, participait au congrès national du 7 au 9 juin en Aveyron.
Frédéric Vincent, président de JA49, participait au congrès national du 7 au 9 juin en Aveyron.
© AA

Le ministre de l'Agriculture qui devait intervenir,  jeudi après-midi, en clôture du congrès national qui s'est tenu cette semaine à Rodez, a annoncé, dans les mesures liées à la sécheresse, des prêts à taux réduits pour les JA. Qu'en pensez-vous ?
Frédéric Vincent : La spécificité des JA c'est leur taux d'endettement plus élevé que les autres agriculteurs. Ajouter de nouveaux prêts sur une population déjà très endettée me paraît une solution à peine satisfaisante. Un prêt de trésorerie donnera lieu, tôt ou tard, à des remboursements supplémentaires. On a besoin de souffle dans les trésoreries, certes, mais pas d'endettement supplémentaire.

Et sur le report des échéances MSA ?
C'est, bien sûr, appréciable sur le court terme, mais ça reste du court terme. Sera-t-on capable de le rembourser quand il faudra, dans six mois, faire face à deux échéances ? Il faudrait alors que le contexte soit bien plus favorable.

Qu'attendez-vous sur le moyen terme du ministre de l'Agriculture  et des pouvoirs publics ?
Au-delà la conjoncture sécheresse et la crise des fruits et légumes et, bien sûr, des difficultés récurrentes de la filière bovine, des sujets qui seront bien évidemment abordés, j'aimerais que l'on envisage de façon constructive des dispositifs pour faire face aux aléas climatiques. Je pense à des moyens d'assurance mais aussi au stockage de l'eau. L'irrigation reste le moyen le plus sûr d'assurer la viabilité de certaines exploitations.  J'attends du ministre de l'Agriculture, et des élus en général, que l'on dédramatise le sujet de l'irrigation vis-à-vis de l'opinion publique. Certes, j'entends des déclarations ici ou là en faveur de la mise en place de réserve, mais les contraintes réglementaires n'évoluent pas. Alors, soit on nous donne les moyens financiers d'aménager des réserves dans des endroits invraisemblables, soit on regarde la réglementation d'un autre œil.

Un congrès JA, c'est souvent un moment de vérité pour un ministre de l'Agriculture. Ce sera bronca ou standing ovation ?
À l'heure actuelle, les mesures ne sont pas satisfaisantes, on en attend plus. On va rester à l'écoute de ce Bruno Le Maire va annoncer, mais l'accueil, à son arrivée, risque d'être très mitigé.
Le ministre  a appelé à la solidarité entre producteurs, c'est bien. Mais ce serait bien aussi que le gouvernement et l'administration en fassent de même à notre égard. Les annonces sur les dates de fauche des MAE par exemple sont très imprécises. Il faut tout redéfinir sur le terrain et cela prête à des ambiguïtés que l'administration ne veut pas assumer. J'aimerais un soutien plus franc. Je rappelle aussi que des parcelles contractualisées n'ont toujours pas reçu le versement MAE pour 2010, une somme vitale pour certaines exploitations. Alors avant de parler de contrôles 2011, il faudrait déjà que les engagements 2010 soient honorés (voir aussi page 10 de l'Anjou Agricole du 10 juin).


M. L.-R.

Congrès des JA Pays de la Loire

L’installation au cœur des filières animales

Quels sont les leviers d’action qui  permettront le renouvellement des générations dans les dix ans à venir  ?
Les résultats d’une étude sur les filières viande ont été présentés par Pierre-Yves Amprou de la CRA lors de l’assemblée générale de Jeunes agriculteurs Pays de la Loire.
En aviculture, Florent Renaudier, souligne trois leviers : la spécialisation des actifs. Il s’agit de former des responsables à temps plein sur l’atelier avicole pour améliorer la technique d’élevage. Ensuite, la modernisation des bâtiments. Depuis quelques années des efforts ont été faits pour automatiser certaines tâches. Or les conditions de travail, comme l’enlèvement des animaux ou le nettoyage, éloignent les jeunes du métier.
Enfin, la rentabilité de l’exploitation. Il est difficile de jouer sur la durée de remboursement des bâtiments mais il est possible de différencier le financement de la coque de l’aménagement intérieur des bâtiments. Des améliorations pourraient être apportées en termes de chauffage ou encore d’échange de matières organiques afin de valoriser au maximum les fientes produites. Les trois leviers de la filière porcine
concernent la cohérence globale de l’exploitation. Les exploitations porcines possèdent en général une diversité de productions qui permet une bonne valorisation des produits. Un levier concerne la communication au sein de la filière.
“Pour faire face à ses  problèmes d’image, la production a besoin d’une filière forte et unie”, appuie Alexandre Bourge. Enfin, un levier sur la transmission. Comment motiver les jeunes ? La filière porc possède une faible rentabilité. La transmission de capital et de compétences représenteront des clés envisageables. En viande bovine, il faut éviter qu’elle s’essouffle. “La production est souvent liée au territoire”, explique Frédéric Vincent. C’est une production valorisable par d’autres productions, qu’elles soient végétales ou animales. De plus de nombreux outils
industriels sont présents dans la région.
Un des leviers serait de communiquer  auprès du consommateur. Il s’agit aussi d’améliorer la compétitivité au sein de la filière par le biais de la commercialisation. Des débouchés forts, comme la restauration hors foyer ou encore les circuits courts sont à conforter. Pour finir il faut encourager à la complémentarité entre le troupeau laitier et le troupeau allaitant. Et , avant tout, maintenir la production.

Céline Blandin

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