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Eau
Dans les coulisses de l'eau potable

Plus important syndicat d'eau potable en superficie sur le département de Maine-et-Loire, le syndicat d'eau de l'anjou (SEA) a exceptionnellement ouvert les portes de son usine de Chauvon au grand public, le vendredi 22 mars.

Premier gestionnaire de réseau d'eau en Maine-et-Loire, et troisième des Pays de la Loire, le syndicat d'eau de l'anjou (SEA) approvisionne 160 000 habitants en eau potable. Il est responsable de la gestion d'un réseau de canalisation de 5 000 km étendu sur 62 communes, couvrant les communautés de communes d'Anjou Bleu Communauté, Anjou Loire et Sarthe, Loire Layon Aubance et Vallées du Haut Anjou. Parmi les 83 ouvrages gérés par le SEA se trouvent 13 usines de production d'eau potable, dont celle de Chauvon, au Lion d'Angers.

Vendredi 22 mars, 60 personnes ont pu découvrir le fonctionnement de cette usine, dans le cadre de la journée mondiale de l'eau, sous la houlette de Pascal Landron, responsable de production."C'est la Saur, sous forme de délégation de service public, qui assure une partie de l'exploitation des usines du SEA, explique-t-il. Nous devons garantir la production et l'approvisionnement en eau potable tous les jours, 24h/24".

Pompage en Mayenne

Créée en 1979, l'usine d'eau potable de Chauvon au Lion d'Angers dessert en moyenne 20 000 habitants dans la partie nord-ouest du périmètre du syndicat. Elle a été agrandie en 2002 et 2009 pour augmenter ses capacités de production (1,3 million de m3 par an). "C'est une grosse usine, reconnaît Pascal Landron. Mais c'est plus efficace pour traiter des eaux de rivière". Contrairement à celle de Chazé-Henry, qui prélève en profondeur, l'usine de Chauvon pompe en effet dans la Mayenne, à un débit de 365 m3/h. S'ensuit un processus rigoureux pour la rendre potable. D'abord pour éliminer les particules solides, par coagulation, et piéger les matières organiques par floculation. Pendant que les boues atterrissent au fond du décanteur - elles seront épandues sur les terres agricoles voisines-, l'eau poursuit son parcours. "Avec le chlorure de fer, le pH descend de 8 à 5, indique-t-il. Elle sera ensuite rééquilibrée et reminéralisée avec du lait de chaux et du CO2".   Après une désinfection à l'ozone, l'eau est filtrée dans le massif de sable qui absorbe la matière organique restante, avant de passer par le filtre à charbon actif en grain qui permet l'élimination des odeurs et des produits phytosanitaires. "Ce filtre est renouvelé tous les ans, pour un coût de 100 000€", souligne Pascal Landron. Avant d'être redistribuée à la population, l'usine va ajuster une dernière fois le pH et désinfecter l'eau via une chloration qui permet de garantir sa potabilité non seulement en sortie de l'usine mais également en tout point de distribution, quel que soit son éloignement du point de production. "D'ici, nous avons deux départs : vers Segré/le BoisII (1,2 million de m3/an) et vers le Lion d'Angers (600 000 m3/an)", précise Pascal Landron. L'usine approvisionne les habitants mais aussi les entreprises, comme par exemple Elivia, à raison de 235 000 m3/an. 

Importation d'eau de la Loire

Pour sécuriser sa ressource (en quantité et en qualité), l'usine de Chauvon importe de l'eau de la Loire (115 000 m3/an) de l'usine des Ponts-de-Cé du réseau d'Angers Loire métropole qu'elle mélange avec ses prélèvements dans la Mayenne (1,850 million de m3/an). "Cela date des années 2010,  rappelle Pascal Landron. Nous créons ainsi un effet de dilution. Auparavant, nous ajoutions dans le processus de production un traitement au nitricycle afin de faire baisser le taux de nitrates dans l'eau prélevée dans la rivière, qui était supérieur à 50 mg/l. Il n'y en a plus besoin aujourd'hui". Le transformateur de l'usine ayant besoin d'une puissance de 630 kWa, le site produit "au maximum la nuit". "Et nous sommes obligés d'avoir des périodes de délestage de courant, notamment entre décembre et février", complète le responsable qui avoue qu'il craint surtout l'orage. "C'est le pire ennemi d'une usine de production d'eau potable", déclare-t-il. Le centre de pilotage opérationnel de la Saur, basé à Saumur, alerte les techniciens au moindre problème.

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