Aller au contenu principal

Cultures
Datura : la plante toxique se répand en Anjou

Adventice nuisible et toxique, le datura (Datura stramonium) devient de plus en plus problématique dans le département. La présence de la plante empêche même des agriculteurs de diversifier leurs cultures.

Plants de datura dans une parcelle à Saint Lambert des Levées, le 22 novembre.
© AA

« Cela a commencé sur le bassin de l’Authion principalement, mais aujourd’hui, il n’y a plus de zone spécifique.  Le datura est présent un peu partout en Anjou », observe Antonin Grimault-Frémy, animateur de la FDGedon. Connu en général des agriculteurs, le datura est parfois mal identifié en zone urbaine : « dans les agglomérations, on la laisse proliférer, parfois sur des ronds points, car cette plante est belle et elle n’est pas perçue comme dangereuse ». C’est pourquoi l’organisme FDGdon prévoit d’accentuer la communication sur le datura, auprès des professionnels et du grand public, sur toute la période où la plante se développe : printemps, été, et automne.

« ça s’est empiré depuis 10 ans »
Les agriculteurs eux aussi constatent une recrudescence de la plante toxique depuis plusieurs années. Installée en 2010 à Saint-Lambert des Levée, Emilie Pinguette le confirme : « ça s’est empiré ». Sur les 160 ha de son exploitation, aucune zone n’est épargnée : il y en a dans les allées de la parcelle d’asperges, de même que dans les espaces herbagers, ou encore dans les couverts végétaux d’interculture. « On nous demande de couvrir les sols, mais en même temps, ces couverts favorisent la levée de cette adventice », déplore l’agricultrice.


Pas possible de cultiver du quinoa
Productrice de céréales (blé, tournesol, maïs industriel, maïs semences) et de légumes (asperges et choux), Emilie Pinguette est aujourd’hui limitée dans le choix de ses cultures, à cause du datura. « Il y a 3 ou 4 ans, j’ai voulu cultiver du quinoa, pour la coopérative CAPL. Je voulais introduire une nouvelle culture dans la rotation, avec une valeur ajoutée intéressante. Mais j’ai dû abandonner la culture au champ avant de récolter, car la parcelle contenait des pieds de  datura », explique l’agricultrice. Pour le quinoa, destiné à la consommation humaine, aucun traitement chimique n’est en effet autorisé pour détruire le datura. Aucune possibilité de tri efficace en post récolte non plus : « à la récolte, les graines de datura, qui sont noires, mais à peu près de la même dimension que celle du quinoa, se seraient confondues avec celles-ci dans les trieurs ». Emilie Pinguette a donc abandonné le projet de produire du quinoa.
Sur le maïs semences, l’agricultrice arrive à combiner différentes techniques pour limiter la propagation du datura : travail du sol, faux semis, désherbage chimique, puis tri à la récolte. Sur le tournesol, les moyens de lutte chimique sont plus limités, depuis la réglementation ZNT (zones de non traitement). Le datura en profite pour proliférer. « Il n’y a que sur le blé que nous ne sommes pas embêtés. Le datura n’y lève pas, car la culture est couvrante et ne laisse pas passer le jour », résume l’agricultrice.
Alors que la nouvelle Pac incite à la diversité des cultures, la présence de datura peut être,  pour certaines exploitations comme celle-ci, un frein à cette diversification.
S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Daniel Rochard (JRC Solaire) et Christophe Cesbron (Serres JRC). A droite : les nouveaux haubans photovoltaïques.
Plus d'autonomie énergétique avec les haubans photovoltaïques
JRC Solaire conçoit des haubans photovoltaïques visant à accroître l'autonomie énergétique des exploitations maraîchères et…
265 personnes ont participé à l'assemblée générale mardi 16 avril.
Nuisibles : la force du collectif
La fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON49) a tenu son assemblée générale…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois