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De l’agriculteur, au boulanger

Depuis le 26 mars, “Les Fantaisies des trois rivières” de Tiercé est devenue la première boulangerie blé agri-éthique du département.

La boulangerie peut désormais valoriser officiellement son attachement à une production de proximité et à un circuit court en affichant le logo “Blé agri-éthique France, un nouveau partage de valeurs” en vitrine.
La boulangerie peut désormais valoriser officiellement son attachement à une production de proximité et à un circuit court en affichant le logo “Blé agri-éthique France, un nouveau partage de valeurs” en vitrine.
© AA

“Ensemble, redonnons sa vraie valeur au blé”. À côté des baguettes, croissants et pâtisseries, un poster résume à lui seul le projet. Depuis deux semaines, “Les fantaisies des trois rivières” de Tiercé est devenue la première boulangerie blé agri-éthique du Maine-et-Loire. Elle s’est engagée pour trois ans avec une minoterie et des agriculteurs régionaux, à une quantité de farine et un prix fixe. Un choix déjà amorcé depuis deux ans lorsque que Béatrice et Jacky Bernaudeau ont pris la décision de changer de fournisseur pour la minoterie Planchot aux Herbiers, dont le directeur est l’un des piliers fondateurs d’Agri-Éthique. “Nous souhaitions travailler avec une société indépendante, plus locale et même familiale, annonce Jacky Bernaudeau, directeur des “Fantaisies des trois rivières”. Avec eux, plus question d’acheter de la farine provenant de blé américain, mais uniquement des producteurs locaux. Il y a très peu d’intermédiaires : les agriculteurs, la minoterie et la boulangerie”. C’est donc logiquement qu’ils ont décidé de rejoindre la démarche. La boulangerie peut désormais valoriser officiellement son attachement à une production de proximité et à un circuit court en affichant le logo “Blé agri-éthique France, un nouveau partage de valeurs” en vitrine. “C’est important pour nous comme pour nos clients de savoir la qualité de nos matières premières et d’assurer leur traçabilité.”

 

Un choix éthique
et économique

Un engagement qui se veut également économique : pour les agriculteurs, qui se voient assurer un revenu fixe pendant trois ans et pour la boulangerie qui achète une farine à un prix qui ne dépend plus des variations des cours du blé mais uniquement des coûts de production. “C’est aberrant qu’un produit de consommation de base, présent dans toute notre alimentation, soit soumis aux lois de la bourse. Avec ce système, seuls les maillons de la chaîne de production agissent entre eux et garantissent leur propre marge,” poursuit Béatrice Bernaudeau. “Enlevons le pain de la bouche des spéculateurs” martèle ainsi un autre poster. Car pour cette boulangerie qui peut consommer jusqu’à cinq tonnes de farine par mois, les variations pouvaient être de plus de 15 centimes au kilo selon les périodes avant de rejoindre la minoterie Planchot. Aujourd’hui, même si la boulangerie n’est officiellement agri-éthique depuis seulement deux semaines, “les retours des clients sont bons et nous confortent dans notre choix. Ils savent que nos produits garderont leur qualité à un prix stable” précise Jacky Bernaudeau.

 

Une démarche
qui fait école

Originaire de Vendée et des Deux-Sèvres, le blé agri-éthique, lancé en juin 2013 par la coopérative agricole vendéenne Cavac, intéresse de plus en plus de producteurs et boulangers derrière ses engagements économiques, sociaux et environnementaux. Depuis l’ouverture de la première boulangerie en octobre dernier à la Roche-sur-Yon, environ 200 artisans boulangers, plus de 500 agriculteurs (qui doivent également mener au moins une action innovante en faveur de l’environnement) et sept minoteries ont rejoint ce projet, principalement dans les Pays de la Loire, mais aussi jusqu’à la région toulousaine. Pour Ludovic Brindejonc, directeur d’Agri-éthique la démarche, en pleine expansion, n’en est qu’à ses débuts : “trois coopératives du Grand Ouest/sud de la France sont officiellement engagées dans cette démarche, de nouvelles vont nous rejoindre d’ici peu et permettront une présence du blé agri-éthique dans tout le pays”. À ce jour, 30 000 tonnes de blé intègrent ce circuit, un chiffre en constante augmentation et un objectif affiché de 80 000 tonnes à trois ans. Et pas question de s’arrêter là, le projet pourrait même s’élargir à d’autres produits de consommation : “aujourd’hui sur le blé, demain sur le lait, après-demain sur le bœuf, Agri-éthique peut se décliner sur tous les types de productions.”

 

Benjamin Rullier

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