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Interview
Défendre les productions de qualité et tracées

Bruno Dupont, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits.

Pour Bruno Dupont, « il faut arriver à la mise en place d’un indicateur de prix fiable pour tous ».
Pour Bruno Dupont, « il faut arriver à la mise en place d’un indicateur de prix fiable pour tous ».
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Pouvez-vous faire le point sur la problématique des pommes importées du Brésil à 1 euro ?
Bruno Dupont : J’ai écrit une lettre à Michel-Edouard Leclerc mais il n’a pas souhaité s’expliquer directement avec nous. Auchan avait aussi proposé une promotion du même genre il y a quelque temps. Soyons clairs : nous ne sommes pas contre les importations mais l’arrivée de volumes à très bas prix ne me semble pas aller dans le sens du respect du consommateur. Surtout face à la présence de pommes produites en France qui sont extrêmement tracées. Ce qui a attiré notre attention, c’est aussi la publication d’une étude brésilienne, par l’agence de surveillance sanitaire du pays, qui fait état d’une présence alarmante concernant les taux résiduels de phytosanitaires dans les fruits et légumes produits au Brésil. Alors que nous sommes très pointus sur cet aspect et que nous sommes souvent interpellés sur les problématiques de produits phytosanitaires, il est énervant de voir sur le marché des produits qui ne respectent pas les mêmes règles.

La conjoncture a aussi une importance particulière ?
Tout à fait. La fin de campagne est difficile avec des frigos pleins et une production de fin de saison abondante. Nous sommes également à la fin du plan Villepin (2007-2009) qui permettait des reports de charges en fin d’annuité. Les trésoreries des producteurs sont donc tendues. Nous avons prévu une réunion prochaine avec les représentants de l’AOP pomme poire pour voir ce qu’il est possible de faire.

Comment réagir ?
Il importe de continuer à mettre en avant le savoir faire, la technicité des producteurs et d’associer encore plus producteurs et consommateurs, notamment sur la transparence des prix. Un dialogue avec la grande distribution est également souhaitable. Enfin, il faut absolument arriver à la mise en place d’un indicateur de prix fiable pour tous.
Propos recueillis par T. Michel

La campagne d’été démarre mal
À peine commencée, la campagne des fruits d’été donne des signes de piétinement des ventes et de niveaux de prix bas. Le 26 mai, trois produits étaient en crise, au sens précis où l’entend le Service des nouvelles du marché (SNM) du ministère de l’Agriculture : la cerise, le melon et surtout l’abricot, particulièrement atteint par la brutalité de la chute des prix. Le 26 mai, la cerise bigarreau était à un prix inférieur de 27 % à la moyenne quinquennale, le melon à un prix inférieur de 30 % et l’abricot un prix inférieur de 40 %, constatait le SNM. Le début de campagne donne souvent le la de la tendance de toute la campagne, les professionnels se demandent comment remonter la pente. Tous ces éléments concourrent à dresser un tableau sombre de la campagne. Mais les professionnels et les opérateurs n’aiment pas raisonner de façon manichéenne. D’abord des acteurs économiques estiment qu’il faut interpréter les statistiques du SNM avec prudence. Les prix actuels correspondent à des volumes de productions françaises encore réduits, souligne Bernard Piton, président de l’Union nationale des grossistes de fruits et légumes : « À ce stade de la campagne, on peut trouver des prix extravagants ». Ensuite, même les observateurs les plus pessimistes estiment possible un redémarrage de l’exportation, après la parenthèse de 2008. Cela tant pour la cerise que pour l’abricot, parce que les niveaux de production sont redevenus normaux.
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