Aller au contenu principal

MAGAZINE
Des déchets au compost

Valoriser le maximum de déchets est l’objectif du nouveau centre de traitement des déchets de l’agglomération angevine. La méthanisation permet de réduire l’enfouissement et l’incinération.

Depuis février, la nouvelle usine de traitement des déchets ménagers de la communauté d’agglomération d’Angers est en service. Après avoir opté pour l’incinération pendant près de 30 ans, Angers Loire Métropole fait aujourd’hui le pari de la transformation des déchets en énergie et en compost. 
Biopole, implanté à Saint-Barthélemy d’Anjou le long  de la rocade est d’Angers,  a pris le relais de l’incinérateur de la Roseraie. Encore en phase d’essai, le centre de traitement prend déjà en charge l’ensemble des déchets ménagers de l’agglomération. En septembre, le constructeur Vinci cèdera alors le pilotage du site à Véolia, l’exploitant retenu dans le cadre d’une délégation publique. Mais, c’est  Angers Loire Métropole qui restera aux commandes.

La fin du 100 % incinération

Le projet est né au début des années 2000. En service depuis 30 ans, l’usine d’incinération de la Roseraie ne répondait plus aux normes et aux besoins de l’agglomération. Une réflexion a alors été menée entre les élus et les habitants de l’agglomération angevine pendant plusieurs mois. C’est un nouveau mode de traitement qui a été retenu : il permet de séparer les déchets fermentescibles des autres déchets pour ensuite, grâce à la méthanisation, les valoriser en énergie et en compost. Seules une dizaine d’usines du même type, dont certaines encore en construction, existent en France.  Chaque année, c’est près de 75 000 tonnes de déchets qui vont être traitées sur le site de Biopole dont 62 000 tonnes de déchets ménagers.  Un  chiffre qui est  en diminution ces dernières années malgré l’augmentation de la population dans l’agglomération.  Le tri sélectif s’est en effet généralisé (son flux a triplé en 10 ans) et beaucoup de foyers angevins utilisent un composteur (plus de 10 000 ont été distribués sur l’agglomération depuis 2005). Gilles Mahé, vice-président d’Angers Loire Métropole, rappelle l’importance du tri sélectif des déchets en amont de leur acheminement  à  Biopole. Le verre  et les déchets dangereux, électriques ou électroniques doivent être déposés dans les points de
collecte spécifique ou en déchetterie. Des “ambassadeurs du tri”  continuent à sensibiliser les habitants et  notamment  les plus jeunes dans les écoles.

Un process en quatre étapes

Quel est le circuit des déchets à Biopole ? Acheminés par des camions poubelles, les déchets sont dans un premier temps déversés  dans une fosse à déchets de 3 500 m2. Prélevés par un grappin, ils sont  répartis sur deux  chaînes de préparation. Des cribles vont séparer les différents flux de déchets en fonction de leur taille. Un détecteur optique de plastique va aussi permettre d’écarter certains déchets du circuit. Environ 42 % des déchets seront ainsi évincés.  29 % d’entre eux seront incinérés à l’usine  de Lasse et 13 % seront enfouis au centre de La Séguinière.
À l’issue de cette préparation des déchets,  ceux destinés  à la méthanisation, soit environ  32 %, vont séjourner avec des déchets verts broyés  pendant trois jours dans des mélangeuses  où ils seront régulièrement arrosés. Puis ils seront stockés dans des digesteurs pendant trois semaines. C’est à ce stade que va avoir lieu le processus de décomposition sous l’effet de la chaleur et d’un malaxage permanent. Le biogaz produit va être capté et valorisé énergétiquement sous forme de chaleur et d’électricité. Cette opération permettra de produire 15 500 Mwh de chaleur par an et 15 400 Mwh d’électricité. La moitié de la chaleur récupérée servira  aux besoins du site, l’autre servira à alimenter un réseau de chaleur. L’électricité, elle, sera revendue à  ERDF.
Au terme de ces trois semaines de dégradation, le digestat est acheminé dans un hall de maturation pour fabriquer du compost. Après une semaine en silo, il subira encore deux semaines de dégradation dans des caisses. Enfin, il sera affiné à travers différents cribles pour répondre à la norme NFU44 051, norme de l’éco compost ménager.
Doté d’innovations techniques pour limiter les nuisances, Biopole est aujourd’hui bien implanté dans son environnement.  Jouant la carte de la transparence et de la concertation, la collectivité a dès le départ associé les habitants au projet. Un comité de suivi, composé d’une trentaine de riverains, se réunit régulièrement. Dans quelque temps, un circuit de visite permettra d’accueillir les groupes.

D. J.

Valorisation agricole

Plus d’un tiers des déchets acheminés à Biopole seront valorisés en compost agricole pour les grandes cultures. À terme, 22 000 tonnes seront mises en vente auprès des  agriculteurs locaux.
Une convention a été signée avec la Chambre d’agriculture afin d’assurer un suivi de parcellaire et de plantation sur plusieurs mois .
“Un des enjeux du projet est d’avoir un compost de qualité qui soit un produit qui aille au-delà de la norme” souligne Gilles Mahé. Le compost produit actuellement répond d’ores et déjà  à la norme, mais il ne sera
commercialisé qu’à l’issue des tests effectués par la Chambre d’agriculture. 
Autre valorisation qui concerne le secteur agricole : une partie du biogaz produit va alimenter un réseau de chaleur. Les serres Jacques Briant, situées à quelques centaines de mètres de Biopole, devraient en bénéficier dès l’année prochaine et d’autres entreprises sont sur les rangs.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Les agriculteurs dénoncent les promesses du gouvernement non tenues, le manque de solutions à court terme pour leurs trésoreries en difficultés mais aussi de solutions à long terme pour éviter que ce scénario ne se répète à chaque début de programmation.
Promesses non tenues et manque de solutions concrètes 

Le 20 mars 2024, les représentants FRSEA et JA des commissions agriculture biologique et environnement ont rencontré la DRAAF…

Guillaume Aubert élève un troupeau de 65 vaches montbéliardes. Il est associé avec ses parents et son frère au sein du Gaec des Alezanes.
Autonome pour l'insémination de son troupeau laitier

Éleveur au Louroux-Béconnais, Guillaume Aubert a suivi une formation à l'insémination avec Innoval. Depuis, il a vu les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois