Aller au contenu principal

Interview
Des dérogations fourragères pour les éleveurs biologiques

Jean-Luc Denis, administrateur FNPL, section agriculture bio, trésorier de Biolait.

© AA

Des dérogations fourragères peuvent d’être accordées aux agriculteurs bio du Grand Ouest qui en font la demande, afin d’utiliser des fourrages non biologiques. Pourquoi en est-on là ?
Jean-Luc Denis : Du contexte climatique exceptionnel, de l’automne dernier, mais aussi du printemps, résultent des déficits fourragers très importants alors que les stocks étaient déjà à zéro. De plus la mise à l’herbe, en raison du temps, est intervenue pratiquement deux semaines plus tard que d’habitude. Sur le Gaec par exemple, le rendement de la première coupe en herbe (51 des 116 hectares) est de 40 à 50 % inférieur à une année normale. Idem pour récolte de foin à moitié de son rendement habituel, en particulier sur les terres séchantes. Les hangars ne sont pas pleins et on sait qu’on manquera de foin. Cela pose problème à tous les éleveurs et en particulier aux agriculteurs en démarche bio car l’alimentation des animaux repose, à 85 %, sur le pâturage, le foin et l’ensilage d’herbe. La ration d’hiver, c’est 20 % d’ensilage de maïs seulement. Il est donc indispensable de se préparer à la pénurie et la demande de dérogation va dans ce sens.

Que permet cette dérogation ?

Elle permet d’utiliser du foin non produit en agriculture biologique et en priorité avec du foin de conversion première année, ensuite du foin issu de prairies naturelles et temporaires, et ce jusqu’à la prochaine mise à l’herbe. Ce fourrage peut être incorporé pour moitié dans la ration des vaches et à 100% pour les génisses. C’est bien sûr un soulagement, mais le problème majeur, c’est qu’on ne trouve pas de foin disponible puisque tout le monde, conventionnels et agriculteurs bio, est confronté au même déficit. Le problème le plus délicat, me semble-t-il, concerne les agriculteurs en première année de conversion. Certains ont d’ailleurs repoussé leur démarche. D’autres vont devoir vendre des animaux.

Quelles solutions sont envisageables, à l’avenir, pour assurer l’autonomie fourragère des exploitations agricoles, qu’elles soient en démarche bio ou non ?
Des substituts sont proposés comme la paille, la litière bois… Sur le plan des fourrages, des essais de cultures dérobées sont menés avec les techniciens de la Chambre d'agriculture comme des semis de luzerne et de trèfle en mars, sous couvert de blé, afin de faciliter l’implantation et disposer de ces récoltes à l’automne. C’est possible en production bio mais aussi en conventionnel pourvu que la question des herbicides soit réglée. Pour cette année, il reste à savoir comment le temps va évoluer. La plupart des éleveurs sont dans l’attente. Les semaines qui viennent seront déterminantes.

Propos recueillis
par M. L.-R.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Le président de la FDSEA49, Emmanuel Lachaize, a exprimé les revendications des filières concernant le stockage de l'eau.
La ministre défend le stockage de l'eau pour toutes les filières

En visite en Anjou, la ministre de l'Agriculture a annoncé une enveloppe de 11 millions d'euros pour les projets de recherche…

Le maïs non irrigué de Jean-Marie Bouvet, à la Jaille-Yvon, n'a quasiment pas levé, faute de pluies suffisantes lors de son implantation fin avril. Mêmes les adventice ne lèvent pas dans cette parcelle.
Le thermomètre monte, les cultures ont soif 
Le déficit hydrique et les températures élevées inquiètent les agriculteurs. Le potentiel de rendement pourrait être réduit si…
Alain Denieulle a remercié Bernard Bellanger pour ses 8 années à la présidence de la Safer Pays de la Loire.
Alain Denieulle succède à Bernard Bellanger à la présidence
Suite à l'assemblée générale de la Safer Pays de la Loire, jeudi 19 juin, à Beaucouzé, Alain Denieulle a été élu à la présidence…
Bertrand Métayer partait plusieurs fois par an en mission, comme ici au Burkina Faso.
35 ans au service
du développement
Depuis août 1990, Bertrand Métayer était animateur à l'Afdi Pays de la Loire. À l'heure de prendre sa retraite, il retrace les…
Amaury de Gavelle, responsable adjoint du service céréales au groupe UAPL. 
De l'intérêt agronomique et économique des rotations longues 

La CAPL a calculé la valeur ajoutée des filières "Perles d'Anjou" à l'échelle de la rotation. Les rotations longues et…

Philippe Bolo, député de la 7e circonscription de Maine-et-Loire.
"Il ne faut pas diaboliser la consommation de viande"
Le député de la 7ème circonscription de Maine-et-Loire Philippe Bolo  a présenté les conclusions du rapport sur les…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois