Aller au contenu principal

Cultures
Des engrais organiques, alternatives aux engrais minéraux

A Vihiers, le Gaec l’Aventure valorise les effluents de l’élevage pour fertiliser une grande partie des céréales de l’exploitation. Une stratégie nouvelle liée à la flambée des prix des engrais.

« En mai dernier, on m’avait proposé de l’engrais à 300 € la tonne. J’ai voulu attendre pensant que le prix baisserait pendant la période creuse en juin... », explique Samuel Vivion, agriculteur à Vihiers, associé au Gaec l’Aventure. Cette décision, il la regrette amèrement. Puisqu’en septembre - quand il a trouvé le temps de s’occuper de l’achat -, le prix de l’ammonitrate s’élevait à 525 € la tonne. « J’ai décidé de ne rien acheter et d’attendre que le prix baisse. » Au 25 février, la cotation de l’ammonitrate 33,5 % s’établissait encore à 795 €/t...
En moyenne, l’éleveur utilise chaque année 30 t d’engrais pour fertiliser toutes les cultures de l’exploitation. Heureusement pour lui, en 2021, il avait pu faire des stocks. « Le prix n’était que de 240 € la tonne », se souvient l’agriculteur.
 

Pallier le manque d’engrais
Le Gaec l’Aventure compte 65 vaches laitières et 35 à 40 vaches allaitantes sur 138 hectares. L’exploitation fait partie de la méthanisation de Vihiers. 700 t de fumier partent pour l’unité de méthanisation et sont rendus au Gaec sous forme de digestat. « On récupère la même quantité d’azote que l’on a apportée au départ », précise Samuel Vivion. Les années précédentes, lisier et digestat étaient épandus avant l’implantation d’un ray-grass, un colza ou un maïs « pour lancer la culture ».
Malgré la flambée des prix de l’engrais, il a quand même été contraint d’acheter 10 t d’urée à 714 € la tonne. « Je les ai achetées juste avant le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie. » Pour pallier le manque d’engrais, il a décidé de valoriser les effluents de ses élevages sur les céréales.
« Selon l’historique de la cuture précédente, j’apporte entre 130 et 140 unités d’azote en 3 passages. Cet hiver, il n’y a pas eu beaucoup de lessivage. Il reste encore un peu de reliquats azotés ». Cette année, le premier apport d’azote a été réalisé la semaine dernière. La ferme a fait appel à une ETA pour épandre du lisier et du digestat sur 43 hectares de céréales, « les parcelles avec la meilleure portance », complète l’éleveur, soucieux de limiter le tassement des sols. Sur 20 hectares, il a apporté 30 m3 de lisier d’une valeur de 3 unités d’azote totale par ha. Soit 90 unités d’azote total. Et sur 23 ha, 25 m3 de digestat. Soit 125 unités d’azote total. Les autres parcelles seront fertilisées avec le stock d’engrais restant. à la mi-avril, il complétera son apport d’azote avec de l’urée. « La culture sera plus haute et cela limitera la volatilité. »
 

Un coût de mise en culture plus élevé
En termes de valeur azotée, le lisier et le digestat épandus équivalent à 7 t d’ammonitrate 33,5 %. « Avec un prix d’engrais de 800 €/t, le premier apport m’aurait coûté 2,4 €/unité d’azote épandu. Sans compter le coût de l’épandage. En utilisant les effluents de l’élevage, cela me revient à 1,40 €/unité d’azote total. »
L’éleveur a l’intention d’analyser et comparer la qualité du blé à la récolte entre les parcelles fertilisées avec du lisier et/ou digestat et celles fertilisées par de l’ammonitrate. Si les résultats sont concluants, l’éleveur ne s’interdit pas de recommencer même dans un contexte de prix des engrais à la baisse...
Cette stratégie lui permet de limiter les coûts de fertilisation de la culture mais ils restent beaucoup plus élevés qu’en temps normal. « Avec toutes les hausses qu’on subit, pour garder les mêmes marges que les 3 années précédentes, il faudra que le blé soit vendu 280 € la tonne. » En 2022, une partie de la récolte du blé partira pour 210 €... « J’ai engagé l’équivalent de 30 qtx/ha pour la récolte 2022. »

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Le Maine-et-Loire brille à Chemillé
La race charolaise était à l’honneur cette année au Festi’élevage qui accueillait le concours inter-régional de la race, reconnu…
Un cheptel constitué grâce à son ancien maître d'apprentissage
À Orée d'Anjou (Bouzillé), Thomas Réthoré a monté son élevage en achetant des génisses à son ancien maître d'apprentissage,…
Ils ont repris un élevage  à fort potentiel génétique 
À Saint-Lézin, Émilie Ergand a repris fin 2020 le cheptel de l'éleveur-sélectionneur Loïc Bossoreille. Le cédant et la jeune…
Stagiaire, apprenti, salarié, associé
Mathieu Chauvé, éleveur de rouge des prés et de rouges de l'Ouest à Yzernay, a un nouvel associé qui n'est autre que son ancien…
Réunis par la passion pour la sélection
Non issu du milieu agricole, Jérémy Blaiteau a pris la suite de Claude Cesbron, après avoir été son salarié pendant dix ans. Ils…
L'élevage séduit le public à Chemillé
Chemillé-en-Anjou a accuelli ce week-end la 27ème édition de Festi'Élevage. Placée sous le signe de la race charolaise…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 166€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois