Aller au contenu principal

Sols
Des pistes pour faire remonter le taux de matière organique

CerFrance 49 organisait cette semaine plusieurs formations pour les agriculteurs ayant souscrit des MAEC. Avec un fil rouge, l'agriculture régénérative.

Cédric Lioton, conseiller agronomie à CerFrance 49, a présenté les principes de l'agriculture régénératrice.
Cédric Lioton, conseiller agronomie à CerFrance 49, a présenté les principes de l'agriculture régénératrice.

"Dans l'idéal, il faudrait être à 3 % voire 4 % minimum de matières organiques dans ses sols pour augmenter le carbone, expliquait Cédric Lioton, conseiller agronomie au CerFrance 49, lors d'une formation cette semaine à Angers. On pourrait dire qu'un sol n'est pas complètement fertile s'il n'est pas à 4 % de matière organique. En dessous de 4 %, on courra toujours après, soit le travail du sol, soit la fertilisation". Or, "la matière organique, rappelle-t-il, est le pilier de la fertilité des sols".

3 à 4 % de matière organique, on en est loin. "Depuis 40 ans, on minéralise plus qu'on ne crée de l'humus dans les sols. On tire plus dans notre frigo qu'on fait de courses, donc on a vidé notre frigo au fur et à mesure", illustre le conseiller. En sollicitant ainsi les sols sans les nourrir suffisamment, on arrive à "moins de 1 % de matière organique dans les plaines céréalières". Des taux autour de 1 % ont été relevés même dans le Maine-et-Loire, alors qu'"il y a 40 ans, on était plutôt autour de 5 à 10 %". Un des objectifs de la régénération des sols, c'est justement de parvenir à augmenter la part d'humification dans le sol pour réaugmenter le taux de carbone.

Peu d'apport de carbone par les pailles

CerFrance a comparé différentes pratiques. Cédric Lioton prend l'exemple des pailles restituées au sol en système céréalier, où seul 15 % du carbone des pailles va humifier les sols. "On comprend mieux pourquoi les céréaliers ne remontent pas leur taux de matière organique en restituant les pailles. Les pailles apportent assez peu de carbone et consomment de l'azote, créant des phénomènes de "faim d'azote". Il faut au contraire aller chercher des effluents".  Le gain d'humus est bien plus important avec des fumiers par exemple, puisqu'environ 50 % de leur carbone va à l'humification. 

Les intérêts des légumineuses

Quant aux couverts végétaux, quels sont ceux qui sont les plus intéressants pour nourrir les sols ? Les légumineuses (féverole, trèfle, pois, vesce...) cumulent les avantages. Elles ramènent autant de carbone stable dans les sols qu'une moutarde ou une avoine, mais elles ramènent également du carbone labile, rapidement disponible pour nourrir et stimuler la vie biologique du sol (bactéries, champignons) et de l'azote. Elles présentent, en outre, un système racinaire plus intéressant.

Leur seul inconvénient serait leur coût. Mais en termes économiques, il faudrait, conseille Cédric Lioton, "arrêter de voir le couvert comme une contrainte, mais avoir plutôt un raisonnement de gestionnaire". Par exemple pour la féverole, "le prix des éléments nutritifs avancés à la culture suivante par le couvert dont le coût en semence agricole est de 100 à 120 €/ha est de 650 à 700 €/ha, soit un bénéfice de 550 à 570 €/ha", argumente-t-il. Les restitutions potentielles sont calculables à l'aide de la méthode Merci.

En matière de pratiques, le pâturage tournant dynamique donne aussi de bons résultats en termes de potentiel naturel de productivité des prairies, comme l'a constaté un des participants à la formation, l'éleveur Nicolas Gohier.

Aérer le sol : l'aide de la fissuration

Les vers de terre et les plantes sont évidemment des alliées pour aérer un sol et lui redonner de la vie. Mais parfois, lorsque le sol est trop compact, cette stratégie peut échouer. "Si les vers n'ont rien à manger, ce n'est pas viable". De même, "les racines ne décompactent pas, elle sont pas des marteaux piqueurs, elles entrent dans les porosités du sol. Il faut de la porosité pour les aider". Seul le temps peut permettre de restructurer les sols en profondeur. Mais s'il faut aller plus vite, la fissuration peut être un moyen de restructurer les sols de manière mécanique. "Il faut alors privilégier les dents droites qui ne bousculent pas les horizons", préconise Cédric Lioton. Et il faut éviter de fissurer dans le vide, en veillant à ce qu'il y ait un treillis de racines pour maintenir la structure. L'idéal, c'est de pouvoir soit fissurer en combiné avec un semis, soit fissurer dans un couvert.  On permet ainsi aux racines d'aller coloniser les micro-fissurations créées par l'outil. Mais encore une fois, insiste Cédric Lioton, la mécanique n'est pas "la solution" mais elle peut venir "couvrir les défaillances en matière organique". 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les partenaires du projet Vitivolt : Xavier Besson (LDDV), James Ronsin-Coumel (Altarea énergies renouvelables), Bertrand Pinel, chef de projet Vitivolt (Terrena Innovation), David Grellier (domaine Château la Varière), Jean-Philippe Priarollo (Terrena Energies).
Un démonstrateur agrivoltaïque unique en Val de Loire 
Pionnière dans le Val de Loire, une centrale agrivoltaïque expérimentale est installée depuis ce printemps au domaine Château la…
Le lavage mécanique des serres Avec le blanchiment et le déblanchiment, Traita Service s'est spécialisé dans cette activité qui contribue à maintenir les équipements en bon état.
Traita rayonne dans
toute la France
Implantée à Noyant-Villages (Auverse), l'entreprise Traita et ses deux filiales, Traita Service et Traita Agro, intervient pour…
Le sol sableux irrigué facilite le travail du sol sur la station qui emploie 20 permanents.
à brion, le geves évalue
les semences
L'unité expérimentale du Geves (Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences), aux Bois d'Anjou (Brion) est…
L'unité de méthanisation fonctionne depuis 2018 sur l'exploitation du Gaec de la petite Ferronnière, à Briollay.
Quel avenir pour la cogénération ?
Engagés depuis quelques années dans la méthanisation à la ferme, des agriculteurs du Maine-et-Loire questionnent aujourd'hui la…
Dans la parcelle, le trèfle, semé à une densité de 13 kg/ha, coexiste avec des repousses de colza, lors de l'implantation du blé, lundi 27 octobre à Miré.
À Miré, un blé semé sous les trèfles
Adepte de l'agriculture de conservation des sols, Emmanuel Landeau pratique le semis de blé sous couvert de trèfle. Il en…
Hausse de l'indice des fermages

En 2025, l'indice de fermage s'établit à 123,06, soit une augmentation de  +0,42 %.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois