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FCO
Désinsectiser avant de vacciner

Alors que les experts s’accordent sur une reprise violente de la maladie avec les beaux jours et une extension plus large, les organisations professionnelles incitent les éleveurs à se mobiliser.

Pour les animaux destinés aux échanges, la vaccination devra être faite par le vétérinaire qui doit délivrer un certificat.
Pour les animaux destinés aux échanges, la vaccination devra être faite par le vétérinaire qui doit délivrer un certificat.
© Anjou agricole

Est-il vrai que la FCO soit une crise sanitaire, économique et commerciale sans précédent ?
Oui, la maladie frappe les bovins, les ovins et les caprins et la France est touchée par deux sérotypes de cette maladie : le type 1 dans le sud-ouest, le type 8 sur les trois quarts du territoire.
Entre septembre 2006 et mars 2008, il y a eu près de 20 000 foyers de FCO sur plus de 80 % du territoire. Les experts s’accordent sur une reprise violente de la maladie avec les beaux jours et son extension sur le reste du territoire national.Dans les élevages touchés cliniquement, on constate de la surmortalité chez les ovins, mais également chez les bovins, des pertes de production laitière, des pertes de poids, des problèmes de fertilité, des avortements et des veaux morts nés en surnombre ; s’y ajoutent des pertes économiques et commerciales liées aux restrictions de circulation ou d’échange des animaux vivants.

La vaccination des animaux sera-t-elle efficace ?
Oui, c’est le seul moyen connu pour protéger les animaux et pour maintenir l’activité économique.

Pourquoi faut-il que le maximum d’éleveurs vaccinent leurs animaux ?
La vaccination de masse est le seul moyen de protéger les troupeaux et d’aller vers l’éradication de la maladie en limitant sa diffusion. Il est nécessaire de se mobiliser fortement pour réussir la campagne de vaccination

L’éleveur pourra-t-il vacciner tout son cheptel ?
Non, pas dans l’immédiat. La France a été le premier pays à lancer un appel d’offres pour disposer des vaccins dès qu’ils seraient disponibles : il sera possible de vacciner 15 millions de bovins et 11 millions de petits ruminants d’ici la fin septembre 2008.
Les animaux des départements touchés dès 2006 par la FCO seront vaccinés en priorité, ainsi que ceux destinés aux échanges ou transhumants.

À partir de quand les animaux pourront-ils être vaccinés ?
Dès que les doses seront livrées dans le département. La France est approvisionnée au fur et à mesure de la production du vaccin par les laboratoires et cette livraison s’étend d’avril à août.
Après discussion avec les organisations professionnelles, l’État a décidé de prioriser les livraisons de vaccins en fonction de la densité des foyers FCO dans chaque département. Les doses de vaccin étant livrés chez le vétérinaire, celui-ci pourra renseigner l’éleveur sur le calendrier de vaccination dans sa clientèle.

Quels animaux dois-je vacciner en priorité ?
Il est conseillé de vacciner les reproducteurs ou animaux en âge de reproduire.

S’agit-il d’une prophylaxie réglementée et obligatoire ?
Non, le ministre de l’Agriculture a clairement indiqué que la vaccination était facultative et qu’elle s’inscrivait « dans le cadre habituel des relations » entre l’éleveur et le vétérinaire.
Contrairement à certaines informations, la vaccination FCO – sérotype 8 n’entre pas, à ce jour,  dans le cadre du mandat sanitaire.

Qui pourra vacciner les animaux ?
Pour les animaux destinés aux échanges, la vaccination devra être faite par le vétérinaire qui doit délivrer un certificat de vaccination. Pour les animaux de souche, si le vétérinaire laisse déjà l’agriculteur vacciner ses animaux contre d’autres affections (IBR, BVD,…) dans le cadre de relations habituelles, il n’y a pas de raison qu’il s’oppose à ce qu’il vaccine ses animaux contre la FCO (injection sous cutanée), il devra cependant inscrire cette vaccination dans le protocole de soins de son élevage et sur le carnet sanitaire. À noter que la possibilité de vaccination par l’éleveur est en cours de négociation au moment de la sortie du journal.

Combien d’injections devront être réalisées ?
Pour le sérotype 1, deux injections (à trois semaines d’intervalle) sont nécessaires pour les bovins et les petits ruminants. Pour le sérotype 8, une injection est suffisante pour les petits ruminants, mais deux à trois semaines ou un mois d’intervalle, selon le vaccin, sont nécessaires pour les bovins.

Combien cela coûtera-t-il ?
Rien pour le vaccin : son coût est intégralement pris en charge par l’Union européenne et la France cette année. Rien, si l’éleveur vaccine lui-même ses animaux. S’il confie la vaccination à un vétérinaire, il choisira celui qui lui propose la meilleure prestation, dans les délais les plus courts et au meilleur prix.
La moitié du tarif de l’injection étant prise en charge par l’Union européenne cette année pour un montant maximum d’1 € par injection pour un bovin et 0,75 € pour un petit ruminant, l’éleveur paiera la différence au vétérinaire.

Un tarif est-il fixé ?
Non, mais le respect de la concurrence dans le cadre d’une activité libérale interdit la fixation de tarifs de référence nationalement ou départementalement. Toutefois, le coût moyen de l’injection IBR en France est de 1,64 € HT.
Dans les départements où la vaccination contre le sérotype 1 de la FCO est obligatoire, la commission bipartite a fixé le tarif à l’injection 1,65 € H.T. par bovin et 0,55 € HT par petit ruminant.

Les animaux vaccinés pourront-ils circuler ?
Oui, sous conditions. Ils pourront circuler dans toute la zone réglementée européenne (huit pays) et française (à brève échéance, tout le territoire français) pour le même sérotype.
Ils peuvent partir vers les zones indemnes de FCO de l’Union européenne, à partir du moment où les vaccins utilisés bénéficient d’une autorisation temporaire d’utilisation (c’est déjà le cas dans plusieurs États membres) et après un délai d’attente encore en discussion avec la Commission européenne.
APCA, FNSEA, Associations Spécialisées, Coop de France et FNGDS

Lire aussi, en page 5, l’interview de Pascal Gallard, président du pôle élevage de la Chambre d’agriculture.

Prévention

Dès la mise à l’herbe, désinsectiser 

La prévention contre la fièvre catarrhale doit être mise en place sans attendre. Il faut agir dès aujourd’hui, pour tenter d’éviter ce que le Nord Est et une partie du Centre de la France ont connu en 2007. La désinsectisation des animaux sensibles (ovins, bovins, caprins) est indispensable, en attendant la mise en place de la vaccination en juin prochain. Le traitement doit être effectué avec un produit insecticide ayant une AMM (Autorisation de mise sur le marché). On peut se renseigner auprès du vétérinaire ou du GDS.

Précautions
Dans les bâtiments d’élevage fréquentés par les animaux, en complément : il faut utiliser actuellement des produits larvicides et installer des désinsectiseurs électriques à lampe ultra violet. Le nettoyage des abords est une bonne précaution (auges, abreuvoirs, nourrisseurs,  tout lieu humide, résidus d’ensilages de maïs). Les éleveurs doivent enfin veiller au bon équilibre alimentaire et immunitaire, ce qui réduit le risque de symptômes graves de FCO sur les animaux.
Philippe BLANQUEFORT
GDS Maine-et-Loire

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