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Aviculture
Distraire au quotidien les poules pondeuses confinées

Déjà 2 mois que les poules pondeuses plein air  ne sortent plus... La faute aux mesures de biosécurité pour lutter contre la propagation de l’influenza aviaire. Quels moyens mettent en place les éleveurs pour limiter la monotonie dans leurs bâtiments et
réduire les comportements agressifs ?

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que l’on confine nos poules. Si on a choisi de faire du plein air, c’est pour les voir dehors. Pas enfermées dans un bâtiment », souligne Caroline Cherbonnier, éleveuse de poules pondeuses à Bécon-les-Granits. Avec son époux Pierre-André Cherbonnier, elle élève 5 lots de 6 000 poules en plein air. Arrivés en mai 2021, les derniers lots de l’EARL des Australes ont profité du parcours de 12 hectares pendant 5 mois... Mais depuis le 8 novembre, - influenza aviaire oblige - toutes les volailles sont mises à l’abri. « Elles s’étaient bien habituées à sortir... Mais on est obligé de respecter les mesures de biosécurité si on veut limiter la propagation du virus. On ne veut prendre aucun risque. »

Les risques de la mise à l’abri
Le confinement de volailles peut avoir des répercussions sur l’élevage. « Si je fais de l’anthropomorphisme, c’est comme si vous contraigniez des colocataires qui font chacun leur vie à rester enfermés les uns sur les autres... », caricature Charles Gadais, responsable technique de l’activité œuf de Terrena - Noréa. Ne pouvant plus accéder au parcours, les poules ne peuvent plus exprimer leur comportement exploratoire naturel (courir, fouiller, gratter, picorer). « Dans tout élevage de volailles, il y a des dominantes et des dominées. On craint les réactions des dominantes. » La claustration est plus redoutée en élevage de poules pondeuses parce que le cycle d’élevage est de 55 semaines. Le stress lié au changement de conditions d’élevage peut engendrer  des comportements agressifs. « Ce qui se traduit par des problèmes de piquage et de déplumage. » Pour le responsable technique, le 1er risque du confinement qui est comportemental peut avoir un effet néfaste sur l’animal : « l’agressivité, le mal-être fragilise la poule qui pourrait être alors plus sensible à d’éventuels risques sanitaires. »
Pour l’heure, les 2 associés de l’EARL les Australes ne constatent pas de problèmes de piquage. Sans doute est-ce lié au choix de la souche de l’élevage. « Nous avons choisi un type de poule  rustique et très calme qui résiste aux variations de son environnement », note l’éleveur. « Elles ont un comportement très familier. Elles nous suivent partout », complète Caroline Cherbonnier.
Les aménagements à l’intérieur des bâtiments sont plus ou moins adaptés pour faire face à d’éventuels comportements agressifs. Celui de l’EARL des Australes a un système de volière. « Cela permet de multiplier la surface pour se déplacer », remarque Pierre-André Cherbonnier. « C’est le meilleur système pour garantir le bien-être des poules. Elles peuvent se déplacer de gauche à droite et de bas en haut », complète Charles Gadais. Et surtout, en cas de confinement, il limite les comportements agressifs. « Les dominées peuvent se percher... » Les perchoirs sont des éléments de fuite pour les animaux piqués.

Enrichir le milieu
Autre moyen pour lutter contre le piquage : l’enrichissement de milieu. Avec différents objets, l’éleveur complexifie l’environnement des animaux, ce qui permet de réduire les comportements de peur et aider l’animal à s’adapter aux variations des conditions d’élevage. « L’idée étant de faire en sorte que le bâtiment ressemble le plus à l’extérieur. »
Tous les moyens sont bons pour distraire la volaille : bottes de luzerne, blocs à picorer, distribution de grains de blé de coquilles d’huîtres... « Ces “jouets” doivent être déplacés régulièrement dans le bâtiment », précise le responsable technique. Sinon, l’intérêt des poules s’estompe avec le temps. L’EARL des Australes a disposé un peu partout dans le bâtiment des bidons rouges. « Elles s’amusent à picorer toute la journée », constate Pierre-André Cherbonnier. « Bientôt, nous allons leur installer des ballons comme ceux des porcelets. » Les éleveurs ont aussi mis des blocs à piquer riches en vitamines, minéraux et oligo-éléments. « Les volailles sont plus occupées à picorer le bloc qu’à se piquer entre elle. » Ils ont aussi disposé des bottes de luzerne. Ce type d’enrichissement dit “alimentaire” est très apprécié des poules pondeuses mais entraine un surcoût. « Pour un bâtiment avec 5 lots de 6 000 poules, il faut compter 1 000 €/mois, souligne Charles Gadais. Malheureusement, c’est le prix à payer pour maintenir l’aviculture sur notre territoire. Si le virus venait à se propager, les conséquences économiques seraient bien plus lourdes...»

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