Aller au contenu principal

Maïs
Ensilage : l’extrême inverse de 2021

Alors que les premiers ensilages démarrent en cette fin de semaine, point d’étape et conseils avec Julien Gaultier, responsable technique ruminants chez Terrena Nutrition Animale.

© Patrice Chupin

En quoi cette année est-elle vraiment particulière ?
Ce qui est inédit, c’est qu’un certain nombre de maïs ont subi un stress hydrique avant la floraison. Nous n’avions jamais vu cela. Le fait qu’il y ait une grande variabilité de situations entre les parcelles et à l’intérieur d’une même parcelle ajoute à la difficulté. Nous conseillons d’aller bien voir les maïs dans la parcelle.

Quelles sont les conséquences quant à la valeur nutritive des maïs les plus sinistrés ?
Au stade actuel avec uniquement de la cellulose et des sucres, la valeur nutritive des maïs est très faible. Sans amidon constitué, la valeur énergétique ne dépasse pas 0,50 à 0,60 UF pour les maïs stressés et en retard. Les parcelles plus en avance après la floraison peuvent peut-être atteindre 0,70 UF...


Quels conseils donneriez-vous pour la conservation de ces maïs ensilés précocement ?
Les maïs sans amidon ont un taux de matière sèche faible, entre 20 et 30 %, ce qui entraînera des difficultés de conservation en ensilage avec  la  formation possible de pourriture, la reprise de fermentation, la perte de jus. Pour y pallier, l’ajout de paille broyée au fond du silo sur 2-5 cm peut être un bon moyen de garder les jus riches en sucre et donc en énergie.
On pourra aussi mettre un conservateur avec bactéries enzymatiques pour dégrader les celluloses et limiter le développement des butyriques lié à la faible matière sèche.


Quelle stratégie pour les maïs qui peuvent encore évoluer, et qui seront ensilés un peu plus tard ?
Les situations sont très hétérogènes en fonction du capital hydrique, de la date de semis... Certaines plantes peuvent encore évoluer, c’est-à-dire avec une activité photosynthétique qui permettra, même difficilement, de poursuivre le cycle de construction de valeurs nutritives et rendement. Mais pour cela, encore faut-il qu’il reste des feuilles vertes. L’indicateur est d’avoir au moins 3 à 4 feuilles vertes, 1 feuille sous l’épi et 2 à 3 feuilles au-dessus de l’épi.

Quelles conclusions en tirer pour les années à venir ?
Le sorgho peut être une alternative, mais sera sans amidon et ce sur 10 ans consécutifs, ce qui ne sera pas le cas du maïs.  Rappelons-nous ces dernières années. 2021 est une année hors du commun en moyenne sur 15 ans en maïs et à l’inverse 2022 est une année hors du commun en rendement et qualité. Nous avons les deux extrêmes en deux ans. On ne peut pas utiliser ces deux années pour construire les stratégies fourragères.
Il faut à mon sens remettre l’agronomie au cœur du sujet, et en cela, cette année nous ramène aux fondamentaux : couvrir et les sols et vérifier les niveaux de matière organique des sols, rappuyer les sols à chaque intervention du travail du sol, travailler les densités de semis en fonction des parcelles (pourcentage de sable et argile) et adapter la fertilisation, sans oublier la potasse.
Propos recueillis par S.H.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A gauche, le préfet Philippe Chopin invité à inspecter un lot de blancs de poulets d'origine thaïlandaise. À droite, l'arboriculteur Sylvain Kupperroth, expliquant les difficultés rencontrées dans son secteur. 
Le "banquet de la honte" dressé devant la préfecture 
Dans le cadre d'un appel national à mobilisation, des adhérents de la FDSEA et de JA49 ont dénoncé, vendredi 26 septembre à…
Campagne d'information de la gendarmerie
Vol de GPS : rappel des bonnes pratiques
La gendarmerie nationale communique sur les bonnes pratiques à adopter contre le vol de matériel agricole.
Les candidats devaient reconnaître, en fonction des catégories, entre 20 à 40 plantes, puis les nommer selon la nomenclature botanique (famille/genre/espèce/cultivar/nom commun). 
Les experts en concours à Terra Botanica
Les 1er et 2 octobre, le parc Terra Botanica à Angers a accueilli la finale nationale du concours de reconnaissance des végétaux…
Félicitations !

Valentin Beaumard est l'heureux gagnant du jeu concours organisé par l'Anjou Agricole au Festi'élevage 2025 et remporte 1 an d…

L'unité de méthanisation fonctionne depuis 2018 sur l'exploitation du Gaec de la petite Ferronnière, à Briollay.
Quel avenir pour la cogénération ?
Engagés depuis quelques années dans la méthanisation à la ferme, des agriculteurs du Maine-et-Loire questionnent aujourd'hui la…
Nicolas Chevalier, directeur de GP Watt, et Adrien Tuffereau, ingénieur énergies renouvelables, devant la batterie testée à Melay. En bas à droite, l'installation de Michaël Bauland, agriculteur de Chazé-sur-Argos. 
Produire et stocker l'électricité 
À Chemillé-en-Anjou (Melay), la société GP Watt teste des batteries permettant de stocker l'électricité produite par le…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois