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Entrer dans l’an zéro de la nouvelle agriculture

Pour le directeur de l’École supérieure d’agriculture, Bruno Parmentier, « c’est enthousiasmant pour un jeune d’aller vers ces métiers d’avenir ».

Pour le directeur de l’Ésa, « les générations 
montantes vont devoir sauver et nourrir la planète ».
Pour le directeur de l’Ésa, « les générations
montantes vont devoir sauver et nourrir la planète ».
© AA

En quoi les perspectives que vous développez dans votre dernier livre(1) et qui s’avèrent aujourd’hui, vont-ils changer la donne pour les métiers de l’agriculture ?
Bruno Parmentier : Les perspectives pour le monde agricole sont en effet beaucoup plus porteuses et j’accueille les élèves en début d’année en leur disant : « Bienvenue dans un monde sans ANPE ». Les métiers de l’agriculture et la majorité des métiers de ce secteur sont au cœur des problèmes de la planète car il faudra nourrir 9,5 milliards d’habitants dans 50 ans. Qui d’autre que le monde agricole pourra répondre aux besoins de l’alimentation, de la santé, de l’énergie, de l’espace ? En réalité, ce métier d’agriculteur qui passe parfois pour ringard est un métier d’avenir. Les générations montantes vont devoir sauver et nourrir la planète. Les jeunes y sont très sensibilisés.

Quel type d’agriculture ?
L’agriculture du 21e siècle sera plus compliquée car le cocktail miracle de la chimie des engrais, des fongicides, des insecticides et des herbicides a vécu. Les sources d’énergies fossiles s’épuisent. L’eau est un problème mondial. Il reste donc à inventer une agriculture qui produise plus et mieux avec moins : moins de terre, moins d’eau, moins d’énergie, moins de chimie.

Comment ?
Je pense que la fameuse maxime de Sully : “labourage et pâturage” a vécu. Il faut aller vers l’agroécologie, c’est-à-dire la rencontre des agronomes et des écologistes. C’est le principe de double révolution verte préconisé par Michel Griffon et Bernard Chevassus-au-Louis, et qui débouche sur une agriculture à haute intensité environnementale. Ce sont des techniques plus compliquées mais qui sont à la portée de l’agriculture de l’Ouest.

Les programmes scolaires sont-ils déjà adaptés à cette évolution ?
Cette révolution technologique n’apparaît pas encore dans les programmes et les BTS qui sont formés aujourd’hui sont compétents pour l’agriculture d’aujourd’hui. Toutefois, l’enseignement est prodigué de manière à développer leur sens critique : apprendre à apprendre afin de produire demain avec d’autres techniques. Quant aux ingénieurs, ils auront à inventer cette nouvelle agriculture. C’est ce à quoi nous travaillons déjà dans nos laboratoires.

Et les agriculteurs ?
La voie environnementale est incontournable. Les agriculteurs vont s’adapter mais ne resteront que les plus motivés. Que cela survienne dans une période de relatives vaches grasses va faciliter les choses.

Propos recueillis
par Martine Leroy-Rambaud

(1)Nourrir l’humanité, éditions de La Découverte, février 2007.

À lire dans le DOSSIER FORMATION de l'Anjou Agricole du 25 janvier 2008.

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