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Congrès
Environnement : transformer les contraintes en opportunités

Convaincues que les agriculteurs sont ouverts aux innovations, les Chambres d’agriculture des Pays de la Loire cherchent à concilier revenus et respect des écosystèmes.

Claude Cochonneau (72), président de la Chambre régionale, Jean-Louis Lardeux (49), président de la commission Territoires de la CRA, Christian Aimé (85), président du comité de pilotage Environnement de la CRA, et à la tribune Guy Riba, directeur de recherche à l’Inra.
Claude Cochonneau (72), président de la Chambre régionale, Jean-Louis Lardeux (49), président de la commission Territoires de la CRA, Christian Aimé (85), président du comité de pilotage Environnement de la CRA, et à la tribune Guy Riba, directeur de recherche à l’Inra.
© AA

C’est dans une actualité chargée en matière d’environ-nement, le jour même du rejet de l’amendement Le Fur visant à relever le seuil des installations classées dans le cadre de la LMA, que s’est tenu le congrès régional des Chambres d’agriculture. Vendredi 2 juillet, à Angers, les élus ont planché autour du thème : “Relever les défis économiques et environnementaux”. L’après-midi était consacrée aux enjeux environnementaux. Il a été présenté les pistes de travail sur lesquelles travaillent les équipes des organismes consulaires (lire ci-dessous). Une des idées fortes véhiculées au congrès est  de « transformer les contraintes en opportunités », a expliqué Christian Aimé, président du comité de pilotage Environnement de la CRA et administrateur à l’Agence de l’eau. C’est par exemple, structurer les filières de l’agriculture biologique ou développer la restauration hors-domicile avec des produits d’origine locale ou régionale, afin de rechercher de la plus-value. C’est aussi accompagner les systèmes à bas intrants ou bio, c’est, enfin, créer des énergies renouvelables.
Pourtant, parfois les réglementations pèsent, jusqu’à mettre en péril les exploitations : dans le dossier du phosphore, par exemple, « la recherche d’un consensus est une condition de maintien de notre capacité à produire sur certains  territoires », estime Jean-Louis Lardeux, président de la commission Territoires de la CRA. Pas question, pour autant, d’opposer économie et environnement, les deux sont étroitement liés et il revient aux chambres d’agriculture de « proposer des solutions techniquement et économiquement viables », comme l’a rappelé Jean-Louis Lardeux.

Un tableau de bord Agriculture et développement durable
Pour alimenter la réflexion, était invité Guy Riba, directeur de recherche à l’Inra. De manière très directe, il a exhorté les agriculteurs à l’action : « Expérimentez-vous mêmes, travaillez ensemble, appuyez-vous sur vos conseillers. Aujourd’hui on se bloque trop vite. Il ne faut pas s’arrêter à la controverse. Il faut avancer ». Et pour progresser, il est nécessaire de s’appuyer sur des bases  : « il faut produire des indicateurs et des mesures, les processus incantatoires ne sont plus de fait. Aucun indicateur n’est parfait, tous peuvent être critiqués. Mais il faut trancher et en choisir. » Se doter de bases de données, c’est ce que la Chambre d’agriculture a entrepris de faire en publiant le tout nouveau tableau de bord “Agriculture et développement durable”. Ce document de 60 pages, composé de fiches, présente des données apportant des éléments de réponses aux questions :  “quelle est la contribution de l’agriculture au développement durable des Pays de la Loire et quelle est l’évolution de cette durabilité ?” Une quarantaine d’indicateurs (emploi, eau, phytos, biodiversité, énergie, signes de qualité, foncier…) ont  été créés et la liste doit s’étoffer.

Une agriculture intensive et diversifiée
« L’environnement, il faut faire en sorte qu’il soit le plus longtemps possible un allié », a souligné Guy
Riba. Pour le chercheur, « les agriculteurs doivent se faire rétribuer les aménités », c’est-à-dire les fonctions, comme le maintien du paysage, qu’ils remplissent en dehors de l’acte de production proprement dit. Il a aussi plaidé pour une intensification de l’agriculture : « Ceux qui pensent que le renouveau de l’agriculture est dans l’extensification ont du souci à se faire ». Cette intensification va de pair avec une diversification du système qui passe par un élargissement de la base génétique des espèces, sujet sur lequel la recherche investit beaucoup : « dans le cadre de la sélection génomique,
on recrute vingt matheux par an àl’Inra ». Cet accroissement de la base génétique n’implique pas forcément des modifications génétiques. Mais Guy Riba estime que, « dans certaines situations, les OGM peuvent être utiles, et qu’il est imprudent de considérer qu’on peut s’en passer alors que des gens meurent de faim ».

S.H.

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