Enzo marche dans
les pas de son père
les pas de son père
Enzo Bianco s'est installé en mars 2023, avec son père Thomas, à Toutlemonde, au sein d'une exploitation en viande bovine, veaux de boucherie, volailles et grandes cultures.



Lorsqu'il était en Bac Pro CGEA au Campus de Pouillé, Enzo Bianco n'est pas parti bien loin en apprentissage : "je l'ai fait ici, avec mon père", raconte le jeune homme de 24 ans. Un choix étonnant au premier abord, mais parfaitement justifié : "on voulait voir si on était capables de travailler ensemble. Ce n'est pas la même chose d'aider mon père à la ferme le week-end et d'être là au quotidien". Expérience concluante. Enzo Bianco s'est associé avec son père Thomas, 50 ans. "Cet apprentissage a été positif pour tous les deux, souligne le jeune éleveur. Pour mon père, mon installation l'a remotivé, lui a donné envie de poursuivre des projets".
Pour comprendre l'histoire de l'exploitation, il faut revenir sur le parcours de Thomas Bianco. Petit-fils et neveu d'agriculteur, il s'était installé en 2006, à 32 ans, en "partant de zéro". "Mon père a amené un bâtiment d'élevage dans un champ vierge, et il a construit sa maison à côté. Il a créé son cheptel de vaches parthenaises, qu'il a fait augmenter progressivement par croît interne", relate Enzo Bianco. Son père disposait alors de 70 ha de terres non drainées, principalement en prairies. Il avait gardé son emploi salarié à côté, et les débuts n'ont pas été faciles : "n'étant pas fils d'agriculteur, il a été confronté à des préjugés". L'exploitation a continué à se développer, avec l'installation en 2012 d'un atelier de veaux de boucherie - qui a permis à Thomas Bianco de laisser son emploi- et en 2019, la reprise d'un bâtiment volailles de 1 200 m2 et 65 ha.
"J'ai beaucoup appris en CS mécanique"
Après ses 3 ans d'apprentissage, Enzo Bianco, lui, a souhaité acquérir une nouvelle expérience avant de s'installer. À un BTS, il a préféré un CS mécanique, au lycée de Narcé, en apprentissage dans une ETA vendéenne, où il restera 3 ans. "J'y ai beaucoup appris, j'ai eu des maîtres d'apprentissage au top !". Sur l'exploitation, pendant cette période, le père, Thomas Bianco a embauché une salariée à 3/4 temps, qui est toujours là aujourd'hui.
La volonté de travailler à son compte et de ne pas tarder à commencer de rembourser ses emprunts a motivé le jeune homme à s'installer, à tout juste 22 ans. Il a pu reprendre deux bâtiments volaille label de 400 m2. L'élevage veaux de boucherie sur paille est passé de 224 à 334 places et 60 ha ont été repris, ce qui amène à une SAU de 200 ha (110 en cultures). La ferme dispose également d'une plateforme de stockage et d'un pont bascule, et stocke des céréales pour le compte d'un négoce. Deux trackers ont aussi été mis en place.
"Les vaches, c'est ce qui nous passionne"
L'élevage de parthenaises, en système naisseur-engraisseur, va atteindre l'hiver prochain la vitesse de croisière souhaitée, soit 70 vêlages. Ceux-ci sont groupés de début février à fin mars-début avril. Dans la sélection, outre la recherche de la finesse d'os, des facilités de naissance et des qualités maternelles, les éleveurs mettent en avant le comportement. "Si une vache est particulièrement docile, facile à manier et qu'elle ne remplit pas tout de suite, on va lui laisser une chance", explique Enzo Bianco. L'ensemble des animaux, - vaches et jeunes bovins de moins d'un an -, sont commercialisées via Bovinéo (le jeune éleveur a d'ailleurs bénéficié d'aides du groupement à son installation).
L'élevage vient d'intégrer la filière Label Rouge. Une démarche qui permet d'obtenir, sur les femelles sélectionnées, une plus-value entre 20 et 30 cts du kilo de carcasse. La hausse des cours conforte Enzo et son père dans leur choix de l'élevage allaitant, même s'ils déplorent le fait qu'elle soit permise par un fort mouvement de décapitalisation. "Comparées aux autres ateliers animaux, les vaches nous demandent beaucoup d'énergie et d'investissements. Mais nous y sommes très attachés, c'est ce qui nous passionne, souligne le jeune éleveur. Elles contribuent à un cercle vertueux, en apportant de la matière organique à nos sols".