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Maraîchage
Face aux changements climatiques, un accès à l'eau à consolider

“Comment gérer son irrigation pour faire face aux changements climatiques ?" : un maraîcher apporte son point de vue.

Régis Chevallier, maraîcher en Loire-Atlantique (SCEA les Sables) et administrateur de la Fédération des Maraîchers nantais.
© AA - capture d'écran

La réalité du changement climatique pour un maraîcher, c'est quoi ? « + 0,3 °C tous les dix ans, on ne les perçoit pas, on a du mal à se rendre compte du réchauffement climatique, mais nous observons, par contre, des changements de météo plus brutaux, plus répétés, plus violents, témoignait le maraîcher Régis Chevallier, lors d'un webinaire Sival TV- Réussir Fruits et Légumes, mardi 20 avril. Nous avons parfois des pics de chaleur dans des périodes assez atypiques, en plein automne ou en tout début de printemps, ou aussi des périodes de gel assez marquées.» Autre phénomène très impactant, les vents séchants, qui se répètent plus souvent qu'auparavant.


Une capacité d'adaptation
Par rapport aux coups de chaleur, « les maraîchers travaillent sur des assolements assez courts, ce qui nous permet d'avoir une capacité d'adaptation des cycles de semis », note Régis Chevalier, qui est administrateur à la Fédération des Maraîchers nantais. Le professionnel ne voit pas que du négatif dans les changements climatiques : « la recherche de précocité, c'est quelque chose qu'on a toujours eu, et avoir un peu plus de températures élevées, ça peut être bénéfique ! Malgré tout, nos cultures sont fragiles et les a-coups climatiques, les gels tardifs, les grêles... peuvent être hyper impactants, voire dramatiques ».
Les Maraîchers nantais, depuis des dizaines d'années, ont toujours travaillé sur des outils pour limiter les dégâts liés aux aléas, notamment grâce à la couverture des cultures et grâce à la capacité à irriguer. Chaque exploitation s'adapte en fonction de la ressource en eau disponible. En bord de Loire, la gestion collective est privilégiée. Les Maraîchers nantais réfléchissent aussi aux moyens de mieux économiser l'eau, par du goutte à goutte, et aussi par du  paillage, du mulching, de l'ombrage : « il faut avoir un travail autour du sol, une approche plus globale », plaide Régis Chevallier.
Mais malgré tout, aujourd'hui, le renforcement des stocks d'eau apparaît comme primordial face au changement climatique. « On va avoir besoin de stocks d'eau plus importants », souligne-t-il. Ce qui veut dire des réserves plus grandes, ou encore des réserves bâchées plus onéreuses.  

« Aujourd'hui, on commence à nous dire que l'on a le droit de stocker les eaux pluviales mais pas d'arroser avec en été, et qu'elles doivent être restituées au milieu. Cela change complètement l'approche des projets, ça peut même les remettre en cause ».


Des contraintes qui changent la donne
Le cadre réglementaire est lui aussi en train de changer : « la mauvaise coïncidence, c'est qu'au moment où l'on aurait besoin d'être le plus pro-actif et opérationnel dans la création de réserves, avec ou sans gestion collective, on se retrouve face à des prises de décision parfois hyper contraignantes ». Le dernier exemple en date porte sur la récupération des eaux pluviales. Certains sites de production maraîchère sont quasi autonomes, sans prélèvement dans le milieu naturel. Or, « aujourd'hui, on commence à nous dire que l'on a le droit de stocker les eaux pluviales mais pas d'arroser avec en été, et qu'elles doivent être restituées au milieu. Cela change complètement l'approche des projets, ça peut même les remettre en cause ».
Concernant les forages, les maraîchers ont pris l'habitude de toujours prélever en eaux souterraines. « On nous demande aujourd'hui de prouver que notre forage est bien souterrain, et si on ne le prouve pas, on considérera qu'il est en eaux superficielles, et on n'aura pas le droit de s'en servir en été », explique Régis Chevallier, que ces orientations inquiètent.

S.H.

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