Aller au contenu principal

Échos des moissons
Fin de campagne difficile, mais il y aura pire ailleurs

Comme chaque semaine depuis de début de la campagne, la rédaction de l’Anjou fait le tour des opérateurs, pour recueillir l’écho des moissons, au plus près de chez vous.

Cette moisson 2021, entre les gouttes, laissera sans doute à certains un arrière goût mitigé, entre les bonnes surprises du début en orge et colza, et cette fin de campagne pénible en blé, qui voit aussi les qualités se dégrader. Mais à l’heure du bilan, le secteur de l’Anjou restera probablement considéré comme relativement épargné, en comparaison avec d’autres régions plus au Nord, où les récoltes sont à peine à moitié entamées.

Patrick Bremaud, directeur général adjoint CAPL

Nous arrivons au bout avec 95 % de nos récoltes prévisionnelles rentrées. En Sud Loire, les moissons sont terminées, et pas encore tout à fait au Nord. Il nous reste aussi les « petites cultures » à rentrer comme les lentilles, le quinoa, le pois chiche. Ce sont des productions qui ont besoin de sec pour la récolte, mais normalement nous devrions avoir le retour de l’anticyclone la semaine prochaine. Si on fait un bilan plus définitif de cette campagne, la petite déception vient du blé. C’est rare mais avec 65 Qx de rendement moyen en blé, nous ferons moins bien qu’en orge qui était au-delà des 70 Qx. Sur les dernières parcelles rentrées, on avait donné la consigne de battre jusqu’à 17 % d’humidité, ce qui a permis d’accélérer le rythme des battages. Mais on a actuellement 6 séchoirs qui tournent à plein pour sécher le blé tendre, ce qui est plutôt rare… On a fatalement perdu quelques points de PS, sur les dernières parcelles qui sont descendues à 75 sur la fin de campagne, mais globalement on fait partie des zones privilégiées. Il y aura bien pire dans d’autres régions plus au Nord. Sur le prix, au vu du contexte de l’année, la très grande majorité de nos clients ont vendu au fur et à mesure, à prix net à la récolte. Et les marchés se sont encore raffermis ces derniers jours. 

Guillaume Bourocher, directeur négoce agricole chez SABOC

Sur la zone Est du Maine-et-Loire et Sud Sarthe, on a rentré 95 % de la récolte. Par contre ça se termine un peu dans la douleur, avec des moissons tendues en termes de logistique, et des PS en chute libre. C’était prévisible, mais on a rentré sur cette fin de campagne des blés de qualité fourragère, avec des PS entre 70 et 74. Au final, ça va représenter entre 15 à 20 % de nos volumes de blé. Les temps de chute de Hagberg, eux, se tiennent, car on partait avec un capital de sécurité. On va devoir faire du tri pour faire des lots aux normes. La bonne nouvelle vient de la conjoncture, qui se raffermit au-delà des 220 euros la tonne pour un blé aux normes. Globalement sur cette campagne, 80 % de nos clients ont vendu au prix ferme à la récolte. 

Eric Clavreul, responsable technique et marketing ANJOU MAINE CEREALES

C’est une campagne compliquée pour tout le monde, les agriculteurs bien sûr, mais aussi la logistique, les transports, sans oublier les Cuma et les Edt qui ont vécu une période difficile. Toujours est-il que dans le Sud Maine-et-Loire, la moisson est quasiment terminée. C’est moins le cas quand on se rapproche de la Mayenne, où il reste environ un quart des surfaces à récolter. Si on fait un bilan, les rendements en blé sont moyens, une dizaine de quintaux en dessous d’une année normale. C’est peut-être moins marqué dans les terres plus légères où on serait plutôt sur du – 5 Qx. Sur le plan qualitatif, on a forcément rentré des blés avec des humidités plus élevées sur la fin, que nous n’avons pas pénalisé en coût de séchage jusqu’à 16 %. La dégradation a surtout été observée sur les PS. Dans le Nord du département, on a perdu entre 4 à 5 points de PS, ce qui va nous en faire déclasser en fourrager au moins 20 % de nos volumes. Sur la stratégie de vente, la majorité de nos clients ont vendu au prix ferme, au vu des marchés. L’incertitude à ce stade porte sur les ajustements qui ne sont pas faits sur les fourragers, étant donné que beaucoup de régions au Nord, en Bretagne, dans la Manche, n’en sont même pas à 50 % de récolte. On craint un afflux de blés fourragers en provenance de ces régions.

Denis Pelé, dirigeant de PELE AGRI-CONSEIL

Dans notre secteur, la moisson est bouclée à 99 %, et il était grand temps que ça se termine. Nous avons sur la fin de gros soucis de PS, avec une moyenne à 72. Les temps de chute de Hagberg ne sont pas très bons, mais ça ne devrait pas pénaliser plus de 5 % des volumes. Si on fait le bilan, on va se situer dans une fourchette de rendement entre 70 et 75 Qx en blé, contre 75 à 80 en orge, ce qui est un peu atypique. Le point positif est la bonne tenue des marchés, qui se maintiennent au-delà des 200 euros. A ce prix là, l’écrasante majorité de nos clients ont vendu à prix ferme. Le bilan ne sera donc au final pas mauvais.
 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Lundi 22 avril, Claude Thouin a implanté de la lentille verte, du pois chiche et de l'œillette. Ces trois cultures sont sous contrat avec la CAPL.
À Bécon, Claude Thouin se diversifie avec des cultures de niche
Faute d'avoir pu implanter toute sa surface de céréales à l'automne, Claude Thouin a choisi de diversifier son assolement en…
Daniel Rochard (JRC Solaire) et Christophe Cesbron (Serres JRC). A droite : les nouveaux haubans photovoltaïques.
Plus d'autonomie énergétique avec les haubans photovoltaïques
JRC Solaire conçoit des haubans photovoltaïques visant à accroître l'autonomie énergétique des exploitations maraîchères et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois