Aller au contenu principal

Apiculture
« Fonder une nouvelle relation entre agriculteurs et apiculteurs »

Joël Limouzin est le président provisoire de la toute nouvelle section apicole de la FNSEA.

Joël Limouzin, responsable du dossier apicole à la FNSEA, à l’écoute des apiculteurs.
Joël Limouzin, responsable du dossier apicole à la FNSEA, à l’écoute des apiculteurs.
© AA

La FNSEA vient de se doter d’une nouvelle section nationale apicole. Qu’en attendez-vous ?
Joël Limouzin : La section apicole de la FNSEA doit voir le jour officiellement courant mars prochain après avoir été actée en conseil d’administration, en décembre. Elle sera une émanation de représentants des différentes régions apicoles, représentants également élus dans chacune des FRSEA. C’est donc une représentation territoriale. Courant mars, va se tenir l’élection du nouveau président qui devra obligatoirement être apiculteur. Ensuite, l’interprofession apicole se mettra en place, même si la FNSEA demande d’attendre les débats et le vote de la Loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche (LMAP) qui doit décider des contours des interprofessions agricoles en général.
J’attends de cette section qu’elle soit une véritable force de propositions pour aider l’ensemble des Associations spécialisées (AS) de la FNSEA, végétales comme animales, et permettre de bonnes relations de travail avec elles. Dans trois ans, l’ambition est de créer une AS apicole de la FNSEA, au même titre que la FNPL (lait), la FNB (bovin viande) ou Orama (grandes cultures).

Un institut technique, l’Itsap-Institut de l’abeille, a été instauré. Quelles seront ses priorités ?
Priorité à la recherche et l’expérimentation, en lien avec l’agriculture. Expérimentation sur la pollinisation pour accompagner le volet sanitaire, en particulier au sujet de l’homolo-gation de produits phytosanitaire. Mais aussi expérimentation sur l’alimentation des abeilles.
L’Institut doit en outre travailler sur les références pour gagner en compétitivité face aux importations massives de miel chinois notamment. Il s’agit d’aboutir à une réelle traçabilité et identification des produits apicoles. Il y a enfin quelques ajustements à réaliser en termes d’orientations et de représentation de scientifiques au sein de l’Institut. Tout n’est pas parfait. Son assemblée générale extraordinaire se tient d’ailleurs le 12 mars prochain pour aborder ces questions. Mais si l’Unaf (Union nationale de l’apiculture française) choisit de ne pas intégrer l’Institut technique, elle devra assumer sa décision et sera hors des structures officielles de la filière.

Les ruchers français ont connu une forte mortalité ces dernières années, comment l’expliquez-vous ?
Cette mortalité est multifactorielle. Elle est liée à des pratiques agricoles qui peuvent avoir eu des conséquences sanitaires, comme le traitement pleine fleur sur certaines cultures alors que les abeilles sortent. D’où l’intérêt d’un dialogue entre l’agriculteur et l’apiculteur.
La mortalité s’explique aussi par l’utilisation de certains produits phytosanitaires. Mais plutôt que d’attaquer les
agriculteurs, il faudrait mieux remettre en cause la procédure d’homologation des produits. Je comprends que certains apiculteurs n’acceptent pas que le cruiser (un insecticide) ait été à nouveau homologué pour un an. En 2010, nous réclamons d’ailleurs du ministère de l’Agriculture un meilleur suivi post-homologation des effets de ce produit.
Un autre facteur de mortalité serait, selon certains, lié à l’enrobage des semences. S’il n’est pas démontré que le gaucho et le régent n’ont pas eu d’impact sur les ruches, il y a aujourd’hui des mortalités dans certaines régions où ces produits ne sont pas utilisés.
Enfin, un facteur est lié à l’alimentation des abeilles. Dans ma région par exemple (Vendée), la forte augmentation des surfaces de tournesol dans les années 1980 a accru considérablement le nombre de ruches, qui ont produit une quantité de miel phénoménale. Mais à partir de 1992 et de la réforme de la Pac, les surfaces en tournesol ont diminué tandis que le nombre de ruches s’est maintenu. Résultat : il n’y a plus eu assez de pollen pour nourrir les ruches, et les reines étaient sous-alimentées, faisant chuter la reproduction.
Aujourd’hui, les choses s’arrangent un peu avec la création de jachères apicoles par exemple, ou l’amélioration de certaines pratiques agricoles.

RECUEILLI PAR ACTUAGRI

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Les asperges blanches représentent 80% de la consommation mais 95% de la production française.
Fleuron d'Anjou recherche des producteurs d'asperges
La coopérative Fleuron d'Anjou veut développer la production d'asperges, visant un volume de 1 000 T à 5 ans. Elle recherche des…
Encore trop d'eau pour les semis

Les mauvaises conditions d'implantation des céréales d'automne ont induit un basculement des surfaces vers des variétés de…

Laurent Martin contrôle la production de ses panneaux sur son téléphone. L'optimiseur des onduleurs permet de superviser les modules (température, production, ampérage) et sécurise l'installation.
Une stabulation pour les vaches grâce au photovoltaïque
Éleveur de charolaises à Lys-Haut-Layon, Laurent Martin a financé la construction d'une stabulation pour son troupeau allaitant…
Entre 12 et 15 cm de hauteur d'herbe chez Jonathan Bertrand. Sorties 10 jours fin mars, ses vaches sont à nouveau consignées à l'intérieur, faute de portance.
Mise à l'herbe : de timides débuts

Limités jusqu'ici par la portance des sols, certains éleveurs se sont décidés à mettre à l'herbe des animaux, avec parfois des…

Les agriculteurs dénoncent les promesses du gouvernement non tenues, le manque de solutions à court terme pour leurs trésoreries en difficultés mais aussi de solutions à long terme pour éviter que ce scénario ne se répète à chaque début de programmation.
Promesses non tenues et manque de solutions concrètes 

Le 20 mars 2024, les représentants FRSEA et JA des commissions agriculture biologique et environnement ont rencontré la DRAAF…

Guillaume Aubert élève un troupeau de 65 vaches montbéliardes. Il est associé avec ses parents et son frère au sein du Gaec des Alezanes.
Autonome pour l'insémination de son troupeau laitier

Éleveur au Louroux-Béconnais, Guillaume Aubert a suivi une formation à l'insémination avec Innoval. Depuis, il a vu les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois